
Diplomatie de paix, soutien aux causes justes, progrès social et économique, multilatéralisme et monde pluripolaire, projet national latino-américain ont été, entres autres, les maîtres mots développés hier, dans le cadre de notre Forum, par l’ambassadeur du Venezuela à Alger, M. Juan Bautista Arias Palacio.
Devant les ambassadeurs du Vietnam, de Cuba, du Nicaragua, d’Afrique du Sud, du Zimbabwe, du représentant de l’ambassade du Mexique, du chargé d’affaires de la fédération de Russie, de l’ex-ambassadeur d’Algérie à Caracas, Mohamed Khelladi, il a d’abord rendu hommage à la mémoire du défunt Président namibien, M. Hage Geingop, décédé à l’âge de 82 ans.
Il a rappelé le serment du Président Hugo Chavez, quant à l’adoption d’une nouvelle Constitution. Le bilan de ses dix premières années a été dressé dans le cadre d’une étude du centre d’études économiques et sociales, basé à Washington.
En matière d’acquis économiques et sociaux, l’étude mentionne que le PIB du Venezuela a atteint 84%, en 25 années, noté une croissance hors pétrole, notamment dans le secteur privé. L’indice des inégalités a diminué dans une proportion de 41% en 2008.
«Le taux de mortalité infantile a diminué de plus d’un tiers. Cette amélioration dans les domaines de l’éducation et de la santé fut possible, grâce à la précieuse collaboration de Cuba qui nous a aidés à éradiquer définitivement l’analphabétisme», a-t-il souligné.
«Le chômage a baissé de moitié et les médecins cubains qui ont travaillé chez nous sont présents dans les camps de réfugiés sahraouis. L’économie a été robuste jusqu’à la mort du Président Chavez. Le défi principal dans un futur proche est de confectionner un programme de stimulation fiscale adéquat, de diminuer la dépendance envers le pétrole.
Aujourd’hui, les mesures économiques unilatérales ne sont pas dues au gouvernement vénézuélien. On enregistre une détérioration des indicateurs macroéconomiques visant une instabilité économique et politique. Ces mesures ne sont pas parvenues à provoquer une dégradation politique. Le gouvernement s’est attelé à protéger les salaires et les emplois, à contrôler l’inflation. 70% des ressources du pays sont orientées vers l’investissement social. On réclame la levée des sanctions et si on veut un changement de régime, il faut passer par les vraies urnes», a affirmé M. Palacio.
Durant la première décennie de la gouvernance bolivarienne, une révolution s’est produite, avec une panoplie de gouvernements de gauche latino-américains convaincus de l’émergence d’un autre monde, imbus d’une vision d’indépendance, de souveraineté et de développement.
Le conférencier a fait part d’une stratégie étasunienne, dont le but est de recourir à l’élimination des gouvernements de gauche, par des actions subversives. Il est de ceux qui pensent que Chavez a été éliminé, comme ce fut le cas de Yasser Arafat.
«Le Président Maduro a été victime d’une attaque de drone», ajoute-t-il, n’omettant pas de dénoncer «les agissements des média impérialistes qui ne cessent de lancer des campagnes d’information mensongères».
Les agissements des médias impérialistes persistent
«Une guerre hybride, à stratégies multiples, est orchestrée contre notre pays, parce qu’il milite pour un monde meilleur, différent et viable, un monde d’action et non de paroles», a indiqué le diplomate.
«Le chemin sera poursuivi pour l’indépendance, la souveraineté, pour une intégration latino américaine et mondiale.
Le Venezuela travaille pour l’avènement d’un monde multipolaire, pour la création de blocs régionaux, l’élaboration d’une force militaire commune, afin de dissuader toute tentative de reconquête de nos territoires.
Nous sommes en train d’encourager d’autres projets, pour échapper à l’hégémonie des États-Unis, à l’instar de la CELAC, de l’UNASUR, de l’ALBA…
Nous comptons intégrer les Non- Alignés, les Caraïbes, organiser une communication qui diffuse la vérité», déclare-t-il.
«Le dollar n’est pas l’unique monnaie commerciale, elle peut être remplacée», tranche-t-il, saluant toutes les initiatives qui veulent s’affranchir de cette monnaie.
Un intérêt essentiel pour l’Afrique
«Ce continent est un bloc très important pour le Venezuela, qui, en termes de représentations diplomatiques, vient après le Brésil et Cuba. On comprend pourquoi le gouvernement a établi une ligne directe entre l’Algérie et le Venezuela. Le futur de l’Amérique latine et du Venezuela est très lié à l’Afrique. On peut comprendre aussi pourquoi notre pays est très solidaire avec la Palestine et le Sahara occidental», a-t-il dit.
La révolution bolivarienne a des défis, et le Président Maduro est en train d’impulser des transformations au niveau d’un modèle économique plus équilibré, de la dépendance pétrolière, du plan social, territorial, politique.
Lors des prochaines élections qui auront lieu à la fin de l’année, l’ambassadeur est intimement convaincu de la victoire du bloc bolivarien, parce que «seul capable de garantir la paix social».
M. B.