
Dans une allocution prononcée en son nom par Rabah Beghali, vice-président du Conseil de la nation, devant la 6ᵉ Conférence mondiale des présidents de Parlement à Genève, Azouz Nasri, président du Conseil de la nation, a lancé un appel fort en faveur de la réforme du système onusien, affirmant que «le désordre mondial persistant ne saurait être résolu sans une position claire et déterminée contre le colonialisme, sous toutes ses formes».
S’exprimant au siège de l’Office des Nations unies, Nasri a estimé que le thème de la conférence reflétait avec justesse l’état d’alarme qui caractérise le monde actuel, en proie à des mutations accélérées, à la montée de l’hégémonie, au déclin de la légitimité internationale et à l’effondrement des valeurs universelles.
Il a fermement dénoncé l’expansion continue du colonialisme et la brutalité accrue de ses manifestations contemporaines, particulièrement à Ghaza et dans les territoires palestiniens occupés, où se déroule, selon lui, une tragédie humaine d’une intensité inouïe.
Le président du Conseil de la nation a souligné que ce désordre global remet en cause les acquis fondamentaux de l’humanité en matière de paix, de justice et de liberté, et marginalise les efforts collectifs de développement. Pour lui, seule une relance sincère du multilatéralisme peut restaurer la stabilité, à condition que les volontés politiques soient fermes et que les parlementaires du monde s’engagent à faire prévaloir la primauté du droit et l’harmonie des valeurs humaines.
Il a dénoncé la faiblesse des organisations internationales censées protéger les droits et faire respecter la légalité, ainsi que leur partialité, qui a contribué à déséquilibrer un ordre mondial déjà instable. Il a affirmé aussi que les relations multilatérales sont désormais devenues un théâtre de manipulation des peuples, des territoires et des souverainetés.
L’Algérie, a-t-il rappelé, sous la conduite du président Abdelmadjid Tebboune, plaide avec constance pour un ordre mondial juste et équitable. À travers sa diplomatie, elle a formulé des propositions concrètes, fondées sur une lecture lucide des crises actuelles. La réforme des Nations unies constitue le cœur de cette démarche.
Grâce à sa présence au Conseil de sécurité en tant que membre non permanent, l’Algérie a mesuré de l’intérieur les limites structurelles de cette institution et les injustices qu’elle perpétue, notamment à l’égard des peuples africains. Il a souligné l’incapacité flagrante du Conseil à faire cesser les crimes de l’occupation sioniste en Palestine et à protéger les civils palestiniens de l’expulsion et du génocide.
Nasri a également plaidé pour une redynamisation du principe de non-alignement, qui, selon lui, porte en lui une éthique proche de la mission parlementaire et peut jouer un rôle déterminant dans le rééquilibrage des relations internationales et la réduction des tensions mondiales.
Il a insisté sur la nécessité impérieuse de maintenir l’exigence de la réforme du système onusien, affirmant que seule une réponse forte au colonialisme, la mise en place effective de mécanismes de dissuasion et de sanction, la lutte sérieuse contre le terrorisme et l’extrémisme, ainsi que le respect strict de la souveraineté des États peuvent enrayer la spirale du chaos.
Il a, en ce sens, dénoncé les pratiques néocoloniales qui attisent les conflits régionaux dans un objectif de prédation et d’ingérence, mettant en garde contre les dangers qu’elles font peser sur la paix mondiale.
En conclusion, Nasri a salué les efforts de l’Union interparlementaire, tout en déplorant l’incapacité de ses instances à s’entendre sur des principes fondamentaux, tels que la distinction entre l’occupation et la résistance légitime, entre la tyrannie et la souveraineté populaire, entre le génocide et le droit à l’autodétermination.
Le Conseil de la nation est représenté à cette conférence par une délégation parlementaire composée de Rabah Beghali, vice-président du Conseil de la nation, représentant le président du Conseil de la nation ; Amri Dehane, membre du Conseil de la nation ; Ammar Dahchar, membre du Conseil de la nation.
La participation algérienne à ce Sommet mondial s’inscrit dans une dynamique constante de défense du droit international, de solidarité entre les peuples et de mobilisation pour un système multilatéral plus juste, plus inclusif et véritablement représentatif des aspirations des nations.