Exposition de Boukraa Khaled à la galerie d’arts Asselah-Hocine : Les images rêvées du bonheur

D.R
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Certains travaux de peinture exécutés par des mains pas toujours expertes,  et, pour certaines, novices, peuvent susciter l’attention du visiteur par un contenu et une manière de faire qui s’improvisent avec un certain regard dans le vaste domaine de l’art pictural où il ne subsiste, au bout du compte, que l’attrait et la passion irrésistibles pour la peinture avec les diverses possibilités techniques et esthétiques qu’elle recèle.

On a pu ainsi examiner la profondeur et les thématiques de plus d’une vingtaine de toiles qui sont exposées à la galerie d’arts AsselahHocine sous le bel intitulé « Les fenêtres du cœur » de l’artiste peintre Khaled Boukraa dont on ne connaît pas trop l’itinéraire dans la sphère réduite des arts picturaux et y déceler un style  assez singulier qui provoque une certaine curiosité. La contemplation de ces toiles qui dénotent une démarche personnelle parce que tournée vers l’innovation mêle aussi bien dans sa forme que dans la perception de l’artiste les genres entre le figuratif et l’abstrait dans une vision surréaliste des thèmes abordés.
Ces derniers ne sont pas moins porteurs de l’attitude intérieure de l’artiste qui peint ses produits en mélangeant les styles comme ces touches de peintures aux couleurs criardes et chaudes à travers lesquelles se profilent des figures ou des portraits humains à peine esquissés. Ce qui donne à l’ensemble une particularité qui est  la marque de l’artiste, car ce dernier veut traduire avec toute sa sensibilité une atmosphère de douceur et de quiétude qui transparait dans cette sorte d’évanescence des formes non perceptibles, mais que l’on devine dans la matière même de la peinture accrochée comme des lambeaux sur la toile ou qui semble s’agripper au sujet. Ce sont alors des décors typiques de la capitale à travers le trésor de l’architecture de La Casbah d’antan avec ses femmes voilées de blanc que l’on retrouve par ailleurs dans les toiles mise en vente dans les magasins d’artisanat, ou bien le regard exotique des gens du Nord sur le Sud avec son cortège de targuis pendant la pause-thé et les femmes des Ouled-Naïl peintes dans leur intérieurs ou dansant en rond autour d’un feu de bois, ces femmes qui s’invitent dans un paysage pictural fait de mystères et d’ombres en jouant une musique avec un violon qu’elles semblent tenir derrière leur posture rendue fragile avec une certaine grâce toute féminine. L’imagination de cet artiste portée aux dernières extrémités des sentiments et de sensations donne l’impression avec cette prédominance dans les toiles des couleurs bleue et jaune et noire de donner l’avantage aux thèmes de la femme — On ne voit plus qu’elle dans la plupart des tableaux dans des scènes de rêve et des situations de joie profonde qui exaltent surtout l’amour — de l’histoire et de la civilisation algériennes.
Les titres de ces productions artistiques sont assez révélateurs de l’état d’âme de l’artiste qui oscille entre l’expression d’un art de la perception imagée à travers des figures qui passent en second plan et le sentiment qui provient de son cœur offert au regard par l’entremise des sujets. Dans cette évanescence des formes, le choix des couleurs et la technique personnelle de l’artiste qui veut faire passer un  message de paix et d’humanisme et un zest de mysticisme, se dégage un imaginaire peuplé de songes  et d’onirisme dont la peinture accentue dans sa densité matérielle les traits les plus suggestifs.
Lynda Graba

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