Face aux défis numériques

Salima Ettouahria 

La célébration de la Journée nationale de la presse est une occasion de mettre en lumière l’engagement de la presse nationale envers les normes de professionnalisme et d’éthique, ainsi que son efficacité dans l’exercice de sa mission sur la scène médiatique nationale». Les professionnels de la presse aspirent, en cette journée, à de nouveaux acquis pour s’adapter aux standards internationaux tout en restant fermement engagés envers les valeurs de rigueur, d’éthique et de professionnalisme, qui sont essentielles pour garantir un journalisme crédible et de qualité. En effet, nul ne peut ignorer les avancées significatives réalisées ces dernières années par les médias nationaux dans leur mission de service public. Ils s’efforcent de transmettre des informations de manière professionnelle, loin de la désinformation et de la falsification, témoin de leur engagement envers la transparence et la fiabilité de l’information destinée aux lecteurs.
Cependant, relever le défi des technologies de l’information et de la communication modernes reste un objectif constant pour tous les médias nationaux, publics ou privés. Ce domaine connaît aujourd’hui des évolutions rapides et impressionnantes dans tous les pays du monde, ce qui nécessite encore plus d’efforts, de patience et d’investissements financiers. Contacté, Laïd Zeghlami, professeur de sciences de l’information et de la communication à l’Université d’Alger 3, a estimé que le secteur des médias en Algérie a connu, ces dernières années, une transformation significative, particulièrement après l’adoption de la Constitution de 2020, qui consacre la liberté d’expression dans son article 54. Cette avancée confère aux journalistes une protection constitutionnelle, rendant toute violation de cette liberté inacceptable.
«Avec cette nouvelle réalité, les médias doivent également relever des défis numériques, d’autant plus que le passage de la technologie analogique à la technologie numérique impacte tous les secteurs, y compris celui des médias. Les journalistes doivent donc s’adapter à cette évolution en intégrant des outils informatiques et numérique dans leur travail, remplaçant progressivement le papier et le stylo», a-t-il souligné. Et d’ajouter : «Aujourd’hui, la plupart des rédactions sont équipées de réseaux internes et d’accès à internet pour obtenir des informations en temps réel. Cela souligne l’importance pour les journalistes de maîtriser les technologies numériques afin de rester compétitifs dans un paysage médiatique en pleine mutation».

Transformation radicale

La presse écrite traverse une période de transformation radicale, exacerbée par l’essor des technologies numériques. Selon le professeur Laïd Zeghlami, l’avenir de la presse papier n’est pas nécessairement compromis, à condition qu’elle continue à transmettre des informations avec rigueur, professionnalisme et respect des normes éthiques.
Ce dernier souligne que la crédibilité et l’intégrité des contenus sont essentielles pour que la presse écrite puisse résister aux pressions croissantes de la presse électronique. Il insiste sur le fait que les journaux qui s’engagent à offrir une information de qualité, en phase avec les attentes de leur public, auront les moyens de se démarquer dans un paysage médiatique saturé.
Cependant, il reconnaît également que la presse écrite doit évoluer pour s’adapter à l’ère numérique. Cela implique non seulement la création de versions numériques de leurs publications, mais aussi une présence active sur les réseaux sociaux, qui sont devenus des vecteurs incontournables de diffusion de l’information. En adoptant ces stratégies, Zeghlami estime que les journaux peuvent toucher un public plus large et rester pertinents dans un environnement en constante mutation.

L’investigation

Malgré ces défis,  le spécialiste en médias reste convaincu du rôle crucial que doit jouer la presse écrite en matière de journalisme d’investigation et d’analyse approfondie, des domaines où elle peut encore exceller par rapport aux formats plus rapides et souvent moins vérifiés des médias numériques. Ainsi, affirme-t-il, l’avenir de la presse écrite dépendra de sa capacité à s’adapter tout en préservant ses valeurs fondamentales de crédibilité et d’intégrité. Zeghlami a, par ailleurs, souligné l’importance de l’arsenal juridique qui encadre le secteur des médias, notamment après l’adoption de la loi organique de 2023 et des lois sur la presse écrite, électronique et audiovisuelle. Ces lois représentent désormais une protection essentielle pour les journalistes et les professionnels des médias, leur garantissant un cadre légal qui leur permet d’exercer leur fonction avec professionnalisme et intégrité. Ce cadre législatif vise également, selon notre interlocuteur, à renforcer la lutte contre la corruption en imposant aux responsables du secteur des qualifications universitaires. De plus, la relation entre journalistes et responsables des médias repose sur des contrats clairs qui définissent les missions, les responsabilités et les droits de chacun. Ainsi, les journalistes ne sont plus à la merci de quiconque et peuvent travailler librement, tout en respectant les normes éthiques et professionnelles, notamment en ce qui concerne la protection de leurs sources d’information.

S. E.

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