
«Organisation et fonctionnement des entreprises publiques : réalité et perspectives» est le thème d'une rencontre qu'organise, depuis hier, l'Institut national des études de stratégie globale, pour mettre l'accent sur les moyens de dépasser les obstacles les empêchant de contribuer efficacement à la mise en place d'une économie compétitive, a indiqué son directeur général, Abdelaziz Medjahed.
Outre un panel d'experts, la rencontre à été rehaussée par la présence du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, El Hachemi Djaâboub, de la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Nassira Benharrats, du ministre des Postes et des Télécommunications, Brahim Boumzar et le conseiller du président de la République chargé du Mouvement associatif et de la Communauté nationale à l'étranger, Nazih Berramdane.
De hauts cadres relevant du ministère de l’Industrie et du ministère délégué de la Prospective figuraient également parmi l’assistance composée d’opérateurs économiques relevant essentiellement du secteur public. Mme Benharrats a mis en relief la nécessité d’introduire la dimension environnementale dans le plan de fonctionnement des entreprises. «Investir un dinar dans la préservation de l’environnement équivaut à économiser quatre dinars à l’avenir», a-t-elle dit.
Elle rappelle que les dommages causés à la biodiversité par les activités des entreprises ont été chiffrés en 2015 à 1.200 milliards de DA, soit 6,9% du PIB et «les choses ne se sont pas améliorées entre 2015 et 2020».
Elle exhorte les responsables des entités économiques à une prise de conscience en faveur de la protection de l’environnement. «Il faut adopter des concepts de management écologique», a-t-elle insisté. «Le gouvernement ne fait aucune distinction entre les secteurs public et privé», a assuré pour sa part le ministre de la Poste et des Télécommunications, Brahim Boumzar. «Le rôle du gouvernement est d’accompagner le secteur économique pour la création de richesse et d’emploi», indique-t-il. «Je réitère l’engagement de l’exécutif pour mettre en place les conditions nécessaires pour l’émergence d’un écosystème favorable au développement des entreprises, toutefois le rôle d’un ministre n’est par de s’ingérer dans la vie des entreprises qui relève du ressort des gestionnaires», note-t-il.
«Dans le secteur des télécommunications, le réseau est dans un état d’obsolescence avancée et il ne répond plus aux aspirations de nos citoyens», a-t-il reconnu.
Dans son exposé traitant de la configuration et de l’organisation de secteur public marchand industriel, le DG de la PME au ministère de l’Industrie a mis l’accent sur la nécessité pour les entreprises publiques de contribuer aux objectifs de la diversification économique. «Le traitement du problème du secteur public est simple techniquement mais compliqué politiquement car les idéologies et les préjugés polluent le débat et donc la recherche de solution», souligne pour sa part l’expert international Abdelhak Lamiri qui a traité le thème du management.
Selon lui, outre la nécessité d’identifier les entreprises stratégiques, il est tout aussi important de procéder à la création d’un fonds de restructuration adossé à une expertise de classe mondiale.
Il estime que les entreprises fiables doivent bénéficier de l’appui des industries du savoir (stratégie, qualité, exportation, intelligence économique, TIC, développement humain). S’agissant des entreprises non viables et qui peuvent être redressées, celles-ci seront pilotées par le fonds de restructuration jusqu’à leur remise sur rails, a-t-il conseillé.
D’autres communications traitant de la transformation numérique, de la gouvernance, du financement et de la modernisation des entreprises et de la dépénalisation de l’acte de gestion ont été programmées lors de cette rencontre qui sera clôturée aujourd’hui.
Karim Aoudia