
Le siège de l’Assemblée populaire nationale a abrité, jeudi, une séance plénière consacrée aux questions orales, au nombre de 15, adressées à cinq membres du gouvernement. Les secteurs concernés sont l’Énergie et les Mines, les Travaux publics et les Infrastructures de base, l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique, et le secteur de la Culture et des Arts.
Mohamed Arkab, ministre de l’énergie :
«52.000 exploitations agricoles raccordées à l'électricité à fin 2023»
Pas moins de 62% des exploitations agricoles programmées pour le raccordement en électricité bénéficient actuellement de cette énergie, sachant que le parachèvement de toutes les opérations de raccordement y afférentes aura lieu cette année.
C’est ce qu’a notamment souligné ce jeudi le ministre de l’Energie et des Mines, lors de cette plénière consacrée aux questions orales. M. Mohamed Arkab, qui répondait à la question du député Djamel Ouzaghla (Indépendants) sur le raccordement des exploitations agricoles à l'électricité dans la wilaya de Tipasa, a en effet indiqué que «sur les 84.762 exploitations agricoles programmées, un total de 52.741 ont été raccordées à l'électricité jusqu'au mois de décembre 2023». Parmi ces 52.000 exploitations en service, 45.245 sont déjà entrées en service. L’on recense également 21.327 exploitations qui sont en cours d'étude ou en phase de lancement des travaux et 10.694 exploitations qui sont en cours de réalisation.
En ce qui concerne la wilaya de Tipaza objet de la question, M. Arkab a révélé le raccordement à ce jour de «61 exploitations agricoles dans cette wilaya sur 239 concernées, avec 48 exploitations entrées en service et treize autres qui le seront prochainement ; le reste des exploitations étant en cours d'étude, de réalisation ou de lancement», précise le ministre.
Au sujet de la question relative au raccordement des communes d'Aïn Zouit et de Kanoua, ainsi que les grandes agglomérations dans les communes de Tamalous, d'Ain Bouziane et d'Ain Kechra dans la wilaya de Skikda, une question posée par le député Nacer Bouakaz (Front El Moustakbal), M. Arkab a assuré que «les programmes sont en cours de parachèvement, avec la prise en charge progressive des communes récemment introduites». Il précise qu’une enveloppe de 501 millions DA a été allouée à ce programme pour raccorder 477 foyers à l'électricité et une enveloppe de 2.781 millions DA pour raccorder 2.093 foyers au gaz naturel. Pour ce qui concerne la commune d'Ain Zouit, a-t-il poursuivi «les travaux de réalisation du réseau de distribution pour le raccordement de 200 foyers au gaz naturel ont atteint un taux d'avancement de 80%, et ce sachant que les travaux de réalisation du réseau de transport seront lancés le mois prochain».
Par ailleurs et au sujet du transfert des lignes électriques de moyenne tension passant par les habitations dans la wilaya de Ghardaïa, le ministre a déclaré que ses services œuvrent en coordination avec les secteurs ministériels concernés pour le recensement des structures énergétiques à l'échelle nationale nécessitant un transfert pour la sécurité des citoyens et de leurs biens. «Il s'agit également d'exploiter les assiettes foncières pour la réalisation des équipements publics et des programmes d'habitat au niveau national», a-t-il souligné.
Rassurant et aussi clair que précis, M. Arkab notera que le ministère «veille toujours à la prise en charge des préoccupations des citoyens et leur accompagnement tout en respectant les lois en vigueur en vue de protéger les habitations d'éventuels dangers». En réponse à une autre question posée cette fois par le député Massinissa Ouari (Indépendants) sur «le programme de valorisation des produits miniers et l'organisation de son activité», le ministre a notamment affirmé que le secteur «contribue grandement à la diversification de l'économie hors hydrocarbures, rapporte des devises et crée des emplois, notamment au niveau des zones défavorisées et reculées». Evoquant la stratégie du secteur en la matière, M. Arkab insistera sur la «contribution effective à la diversification de l'économie nationale dans les meilleures conditions, incarnée par des plans d'action annuels élaborés selon les priorités et la maturation des projets miniers, notamment dans les filières de la production des produits miniers les plus attractifs pour l'investissement», a-t-il détaillé. Le ministre qui a donné tous les éclairages nécessaires autour des stratégies adoptées en la matière à l'image de l'intensification des programmes de recherche minière pour l'exploration de nouvelles ressources et l'élargissement de la base minière du pays, a notamment rappelé le programme de recherche minière 2021-2023 qui compte 26 projets de prospection et d'exploration concernant 13 minerais répartis sur 27 wilayas.
Il relève ensuite «la mise en place d'un programme triennal 2024-2026, outre une batterie de mesures visant à créer les conditions institutionnelles, réglementaires et pratiques à même d'assurer un climat favorable à l'investissement, dont la réforme des cadres législatif et réglementaire relatifs aux activités minières». On retient également des propos du ministre que «le plan d'action du secteur minier a été arrêté conformément à une vision stratégique pour le développement de ce secteur, permettant à ce dernier de contribuer davantage au développement du pays».
Soraya G.
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Soraya Mouloudji, ministre de la Culture et des Arts :
«Deux écoles régionales des beaux-arts seront créées»
La ministre de la Culture et des Arts a annoncé que ses services ont entamé les procédures de création de deux écoles régionales des beaux-arts à Bouira et Tiaret et d'une annexe à Djelfa. Mme Soraya Mouloudji, qui s’exprimait sur l'annexe des beaux-arts de Biskra, en vue de l'ériger en école régionale, a également fait savoir que l'opération de conversion est bel et bien lancée. Sur la question de création de nouvelles infrastructures relevant de son secteur, elle révèlera en outre la création de deux instituts régionaux de musique situés respectivement à Souk-Ahras et Chlef et de deux autres instituts régionaux de formation musicale implantés au niveau des wilayas de Djelfa et de Tiaret. La ministre a expliqué que la création de ces structures s'inscrit dans le cadre de la stratégie mise en place pour la promotion des annexes en écoles régionales et instituts en vue de parachever progressivement la conception du système de formation artistique conformément au nouveau découpage administratif. Enchaînant au sujet de la relance du système de formation artistique, la ministre mettra en exergue qu'il a été procédé récemment à l'envoi de deux projets d'arrêtés interministériels en coordination avec le ministère de l'Education nationale. Le premier projet d’arrêté fixe les conditions d'accès aux instituts régionaux de formation musicale, la durée et le système d'études, le contenu des programmes et les modalités de délivrance du diplôme alors que le seconde fixe les conditions d'accès aux écoles régionales des beaux-arts, le système d'études, et le contenu des programmes, a précisé la ministre.
Classement du site archéologique Aras Tarmount sur la liste du patrimoine culturel national
L’autre annonce phare de la ministre en cette plénière concerne les directives données pour «accélérer le classement du site archéologique romain Aras Tarmount dans la wilaya de M'sila sur la liste du patrimoine culturel national, au cours de ce premier semestre». Mme Mouloudji a également déclaré que ce site ayant bénéficié du plan de sauvegarde et de réhabilitation des sites archéologiques dans le cadre du programme des hauts-plateaux, doit être classé à l'échelle nationale en vue d'approuver ledit plan conformément à la législation.
Enchaînant avec les travaux de sauvegarde et de sécurisation des sites archéologiques de la Kalâa des Beni Hammad à M'sila, classée patrimoine mondial par l'UNESCO en 1980, elle fera savoir que les travaux qui ont été entamés en avril 2023 connaissent actuellement un taux d'avancement de 60%. A noter aussi que le lancement des travaux d'extension du musée d'El Hodna est un projet nécessitant la bagatelle de 20 millions de dinars. Il ne faut pas perdre de vue sur un autre plan que «les travaux du projet de réalisation du palais de la culture de Msila ont bénéficié dans le cadre de la loi de finances 2024 d'une opération de réévaluation (étude, suivi et réalisation) chiffrée à 300 millions de dinars pour l'achèvement des travaux qui sont à un stade avancé». Enfin et en réponse à une question sur la situation du patrimoine culturel à Skikda, la ministre a fait état de 92 biens culturels nationaux classés ; de 27 biens culturels inscrits sur la liste de l'inventaire supplémentaire de la wilaya ainsi que de «douze biens culturels en cours d'approbation par les autorités locales de la wilaya». Mme Mouloudji qui a annoncé, lors de cette plénière, une prochaine visite dans cette wilaya, relève que la wilaya de Skikda a bénéficié d'un programme spécial dans le domaine de la préservation et de la restauration des biens culturels, concernant des sites.
C’est le cas notamment, a-t-elle détaillé, du palais Meriem-Azza, de la gare ferroviaire, du château d’eau romain de Stora, du port phénicien de Collo et du théâtre romain. La ministre a aussi cité les projets inscrits, pour le secteur, dans le cadre de la loi de finances 2024, lesquels projets se déclinent en la «réévaluation de six opérations inscrites dans le programme d'investissement de la wilaya», a-t-elle fait savoir.
Soraya Guemmouri
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Lakhdar Rekhroukh, très regardant sur l’état des routes :
« L’entretien nous coûte 60 milliards de dinars»
« L’entretien nous coûte 60 milliards de dinars»
«Le secteur des Travaux publics et des Infrastructures de base est en passe d'élaborer un système d'information continue sur l'état des routes dans tout le pays, afin d'assurer l'entretien permanent des routes, avec un budget raisonnable», a révélé, lors de cette plénière, le premier responsable du secteur.
Le réseau routier d'Algérie étant le plus grand réseau en Afrique, le budget alloué annuellement à l'entretien des routes est considérable, sachant qu’il est chiffré cette année à 60 milliards de dinars. Lakhdar Rekhroukh qui s’exprimait sur l'entretien des routes à El Bayadh a fait savoir que «la direction des travaux publics de cette wilaya bénéficie d'un budget annuel pour l'entretien périodique et ordinaire, en utilisant les moyens matériels permettant aux agents d'entretien d'intervenir pour désensabler et réparer les dégâts à temps, en vue d'améliorer la qualité du service au niveau des réseaux routiers de la wilaya».
Possibilité de recourir à des solutions techniques alternatives aux échangeurs
Dans sa réponse à la question posée par le député Chadi Derradji (RND) relative à la réalisation d'une rocade dans la partie nord de Chelghoum Laid (Mila), le ministre a révélé qu'une demande a été soumise aux services du ministère des Finances par le wali de Mila. «Cette demande est actuellement en cours d'examen en coordination avec les services ministériels, ce qui permettra à la direction des travaux publics de la wilaya de poursuivre les études techniques, de déterminer les coûts finaux du projet, et de le réaliser en deux phases, qui seront définies une fois que les coûts finaux et le budget de l'opération initiale seront connus», selon les éclairages du ministre. L’on retient aussi des propos de M. Rekhroukh que «des études globales seront lancées pour tous les échangeurs de l'autoroute», et ce sachant que la distance entre un échangeur et un autre sera de 20 à 25 km sur l'autoroute, tient-il à préciser. Selon le ministre, il est également «possible de de recourir à des solutions techniques alternatives aux échangeurs».
D’autre part et en réponse à la question du député Yazid Bouhanaf (Indépendants) portant sur «les tronçons restants du projet du chemin de wilaya de Chelaalaa (Batna)», l’accent sera mis sur le fait que «les services locaux des travaux publics s'attellent actuellement à la préparation d'un nouveau cahier des charges afin de réaliser les travaux restants du projet et de le livrer dans les plus brefs délais. Le cahier des charges sera ensuite soumis à la commission des marchés compétente pour étude et approbation, afin de pouvoir lancer des appels d'offres pour attribuer le projet à une autre entreprise qui sera chargée de sa réalisation», a expliqué aux députés M. Rekhroukh. Il est à noter par ailleurs concernant «la réalisation du dédoublement de la voie pour l'entrée sud de la wilaya de Jijel qui la relie à Djemila via Texenna, Kaous et le chef-lieu de wilaya», objet de la question du député Abderezzak Touati (Mouvement El Bina), que «l'opération de dédoublement de l'intégralité du tronçon dans le territoire de la wilaya de Jijel sur une distance de 54,9 km ne constitue pas actuellement une priorité pour le secteur». La raison ? Le projet en cours de réalisation près de la RN77, à savoir, «une pénétrante de l'autoroute Est-Ouest reliant le port de Djen-Djen (Jijel) à El Eulma (Sétif) sur une distance de 110 km».
La réception des deux tronçons de cette pénétrante sur une distance de 40 km est prévue fin 2024, annonce le ministre qui précise que le projet comporte «trois échangeurs qui se croisent avec la RN77». Il sera également mis en exergue que le tracé de la RN77 traverse une région caractérisée par des reliefs montagneux difficiles et qu’il passe par le barrage de Tabellout via deux viaducs. «Etant donné l'impossibilité d'élargir cette route, le secteur envisage de réaliser un tunnel vers le chef-lieu de wilaya», est-il relevé.
Le ministre a expliqué dans ses réponses que «concernant le tronçon de la RN77 reliant le point de jonction de la RN43 au point de jonction de la pénétrante de l'autoroute Djen-Djen/El Eulma, une étude a été inscrite pour son dédoublement avec un taux d'avancement de 10 %, sachant que les travaux seront achevés au début du deuxième trimestre de l'année en cours». L’on retient aussi la proposition d’inscrire dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025 du «dédoublement de ce tronçon à partir de la RN sur une distance de 8 km». L’enveloppe financière pour la réalisation de ce projet visant à décongestionner le tronçon est estimée à 1,8 milliard de dinars.
Soraya G.
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Enseignement supérieur :
L’organisation de l’Onou sera révisée
L’organisation de l’Onou sera révisée
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a déclaré, jeudi, que le secteur est en train de revoir la structure organisationnelle de l’Office national des œuvres universitaires pour l’aligner sur le système de décentralisation administrative. M. Baddari a expliqué dans sa réponse à un député de l’Assemblée populaire nationale, lors d’une plénière consacrée aux questions orales, que la révision de l'organigramme des œuvres universitaires vise à l'adapter au système de décentralisation administrative et faciliter le traitement des processus qui nécessitent une mise en œuvre rapide des décisions relatives à la vie quotidienne des étudiants. Dans le même contexte, le ministre a ajouté que le changement du modèle de gestion des œuvres universitaires est l’une des réformes fondamentales adoptées par le secteur afin de moderniser les œuvres universitaires, contrôler les pratiques qui violent la loi et établir le principe de transparence dans leur gestion. D’autre part, le même responsable a révélé que des accords de gré à gré ont été conclus au profit des entreprises publiques après les avoir présentés au gouvernement, notamment l’approvisionnement des résidences universitaires en viandes rouge et blanche fraîches dans les directions des œuvres universitaires, qui n’ont pas pu finaliser les procédures d’appel d’offres après que leurs fournisseurs ont renoncé au renouvellement des contrats en fin d’exercice. Le premier responsable du secteur a souligné que la numérisation a eu un impact dans le domaine de l’organisation des services universitaires, car le ministère a utilisé des mécanismes modernes pour les améliorer et rationaliser les dépenses consacrées au service aux étudiants et à la modernisation du secteur.
Salima Ettouahria