Ce samedi vers 2h30 du matin, un bruit assourdissant déchire la nuit. Un bloc d’un immeuble de 4 étages, sis à rue Rabah Moussaoui, vient de s’effondrer. Bilan : un blessé.
L’arrivée des sapeurs-pompiers et autres ambulanciers ne se fait pas attendre. Les habitants du quartier alentour commencent à s’agglutiner, mais le nuage épais de poussière enveloppant le quartier ne permet aucune visibilité. Et le plus inquiétant, c’est qu’aucun cri de détresse n’échappe de l’immeuble réduit en poussière. On imagine le pire, les habitants emportés dans leur sommeil sont ensevelis sous les gravats.
Quelques minutes, les sapeurs-pompiers sont sur place, les projecteurs installés, la brigade cynophile est, elle aussi, sur place ; le chien court dans tous les sens à la recherche de la présence humaine. Un homme, blessé, est vite évacué dans l’ambulance. Vers 5h du matin, l’opération de recherche est arrêtée, aucun autre blessé ni décès n’est, fort heureusement, à déplorer.
Ce qu’il faut savoir, c’est que l’immeuble en question, quoi qu’ancien, n’est ni vétuste ni ne menace ruine. Au contraire, il a subi une opération de rénovation dans le cadre du programme de réhabilitation des immeubles de la capitale il n’y a pas si longtemps de cela. La façade très bien tenue ne présageait pas a priori une telle catastrophe. Cependant, pour les habitants du quartier, l’installation du matériel d’un promoteur immobilier qui a commencé à creuser les fondations pour l’implantation d’un futur immeuble serait «la cause principale» de ce tragique accident.
«Comment sinon l’immeuble s’est-il effondré ?» se demandent-ils. La question mérite d’être posée. Fort heureusement, la plupart des habitants étaient absents, qui en voyage, qui chez une visite familiale mais, hasard heureux, l’immeuble était quasi vide.
Le responsable de la Protection civile de la wilaya d’Alger, qui a indiqué que la personne blessée avait quitté l'hôpital, a affirmé, pour sa part, que seule l’enquête pourra déterminer les causes de cet accident.
Ce matin, sur place, une habitante témoigne : «Nous dormions, soudain, j’ai entendu les murs craqueler fortement ; je cours réveiller ma famille qui ne me croit pas et me dit : tu n’as fait qu’un mauvais rêve. Dans un geste incompréhensible, je sors taper aux portes des voisins présents, et je ne sais par quel miracle ma mère a eu le temps de ramasser quelques effets et nous avions eu juste le temps de descendre nous réfugier. Juste le temps d’arriver dehors et nous avons vu comment l’immeuble s’est effondré comme un château de cartes. Aujourd’hui, ils nous ont relogés dans les hôtels environnants et nous attendons qu’ils nous mettent des échelles pour pouvoir accéder dans ce qui reste de nos maisons pour essayer de récupérer au moins nos documents.»
Par ailleurs, les immeubles mitoyens ont été évacués, eux aussi, par mesure de sécurité dans des hôtels. Les autorités officielles étaient tôt ce matin sur place et une enquête est ouverte pour déterminer les causes de ce drame.
À noter que la DGPC a mobilisé deux camions de sauvetage et trois ambulances et déployé le Groupe de reconnaissance et d’intervention en milieux périlleux (GRIMP) et la brigade cynotechnique.
Fatiha Sellam