Cette série de décisions, prises à tous les niveaux, illustre le sérieux que les plus hautes autorités accordent à cette affaire.
Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à voir le nombre de responsables qui se sont rendus sur les lieux du drame quelques minutes seulement après sa survenance.
Au lendemain de la chute tragique d’un bus de transport de voyageurs dans l’Oued El-Harrach, causant le décès de 18 personnes et des blessures à 24 autres, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné de retirer du parc national tous les bus de transport de voyageurs vétustes ayant plus de 30 ans de service, dans un délai maximum de 6 mois, a annoncé le ministère des Transports.
Il s’agit de la troisième décision prise en quelques heures par le président de la République, après celle décrétant un deuil national d’une journée avec mise en berne de l’emblème national et celle répercutée par le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, concernant l’octroi de la somme d’un million de dinars, soit 100 millions d’anciens centimes, à chacune des victimes de l’accident.
La décision du président de la République de retirer de la circulation routière l’ensemble des bus vétustes va accélérer un processus que le ministre des Transports, Saïd Sayoud, avait esquissé, vendredi, dans des déclarations aux médias nationaux : «Le renouvellement du parc de bus est d’actualité (…). Plus de 84 000 bus doivent être renouvelés par étape dans les prochains mois.» D’ailleurs, les services du ministère ont affirmé «leur engagement à fournir toutes les facilités nécessaires au remplacement des anciens bus de manière à assurer le bon déroulement de l’opération, sans entraves et dans le respect des délais impartis», c’est-à-dire durant les 6 prochains mois.
Par ailleurs, le ministère des Transports a annoncé qu’«il a été décidé dorénavant d’inclure les auto-écoles dans les enquêtes liées aux accidents mortels de la circulation afin d’examiner les modalités d’attribution des permis de conduire». En plus clair, lorsque la responsabilité d’un conducteur dans un accident de la circulation est établie, l’enquête inclura l’auto-école dans laquelle il a passé son permis de conduire afin de déterminer si le processus d’apprentissage a été rigoureusement respecté dans la catégorie de permis pour laquelle il a postulé. Autrement, la responsabilité de l’auto-école sera également engagée.
Cette série de décisions, prises à tous les niveaux, illustre le sérieux que les plus hautes autorités accordent à cette affaire. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à voir la somme de responsables qui s’étaient rendus sur les lieux du drame quelques minutes seulement après sa survenance : le directeur général de la Protection civile, le colonel Boualem Boughlef, qui a supervisé personnellement les opérations de secours, mais aussi le directeur du cabinet de la présidence de la République, Boualem Boualem ; le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad ; le ministre des Transports, Saïd Sayoud ; le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal ; le commandant de la Gendarmerie nationale, général-major Sid-Ahmed Berroumana ; le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Badaoui, ainsi que le wali d’Alger, Mohamed Abdenour Rabehi. D’ailleurs, ces mêmes responsables, rejoints par le conseiller du président de la République chargé de la Direction générale de la communication à la présidence de la République, Kamel Sidi Saïd, et d’autres ministres, dont celui de la Santé, Abdelhak Saihi, s’étaient déplacés, vendredi soir, au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Mustapha-Pacha pour s’enquérir des conditions de prise en charge des blessés.
Hier matin, le Général d’armée, Saïd Chanegriha, ministre-délégué auprès du ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), s’est rendu à l’hôpital central de l’armée à Aïn Naadja, au CHU Mustapha-Pacha et à l’établissement hospitalier spécialisé (EHS) Salim-Zemirli pour s’enquérir de l’état de santé des blessés de l’accident et leur apporter, ainsi qu’à leurs familles, un soutien moral, a indiqué un communiqué du ministère de la Défense nationale.
Pour leur part, le président du Conseil de la nation, Azzouz Nasri, le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Ibrahim Boughali, et la présidente de la Cour constitutionnelle, Leïla Aslaoui, ont présenté leurs condoléances aux familles des victimes.
La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Soraya Mouloudji, a instruit les antennes du ministère à Alger, Boumerdès, Bouira, Biskra, Ouled Djellal et Khenchela, d’où sont originaires les victimes et les blessés, de porter l’assistance psychologique et matérielle nécessaire aux familles. C’est dire que toutes les autorités, qu’elles soient civiles ou militaires, se sont mobilisées pour apporter secours et assistance aux victimes, aux blessés et à leurs familles.
D’ailleurs, le directeur de cabinet de la présidence de la République, Boualem Boualem, le Premier ministre, Nadir Larbaoui, et plusieurs ministres ont assisté, samedi, à l’enterrement de victimes au cimetière El Alia et que deux autres ministres, celui des Transports, Saïd Sayoud, et celui du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, ont assisté à l’enterrement d’autres victimes au cimetière de Hammadi (wilaya de Boumerdès).
- A.
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2 000 bus de plus de 30 ans circulent
Le président de l’Académie nationale de la sécurité routière a révélé que les accidents de la circulation causent chaque année plus de 3 700 morts et plus de 3 450 personnes handicapées par an et a insisté sur le renforcement de l’accompagnement des chauffeurs de bus de longs trajets afin d’assurer la sécurité des voyageurs.
Ali Chekian a confié que plus de 2 000 bus à travers le territoire national circulent depuis 30 ans, ce qui constitue un danger permanent. Dans ce contexte, il explique que l’état du véhicule de transport joue un rôle important dans la sécurité.
Concernant les routes, Chekrian précise : «Nous avons demandé au ministère des Transports de mettre en place une plateforme qui indique les points noirs des routes, le but est de minimiser les risques des accidents.»
- G.