Djerad au 34e sommet de l’UA : Renforcer la solidarité pour lutter contre la pandémie

Importants dossiers à l’ordre du jour  : Élections de la commission pandémie et conflits

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Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a appelé samedi , au renforcement de la solidarité continentale et mondiale et à l'unification des efforts communs pour lutter contre la pandémie Covid-19, mettant l'accent sur la nécessite de permettre aux pays pauvres d'accéder aux vaccins pour pouvoir sortir de cette crise sanitaire qui affecte les efforts de relance du développement.

M. Djerad qui représente le président de la République, Abdelmadjid Tebboune aux travaux de la 34e session des chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union africaine (UA), a affirmé dans son allocution sur le rapport du président sud-africain et président en exercice de l'UA, sur «la mise en œuvre de la Stratégie continentale africaine commune pour faire face à la pandémie de Covid-19», que cette «crise sanitaire sans précédent, de par son étendue et la gravité de ses retombées politiques et socio-économiques, a compromis la croissance des économies des Etats, induit une aggravation des taux de chômage et mis nos systèmes de santé devant des défis majeurs ayant requis l'adoption de mesures strictes, à l'effet d'alléger le déficit financier et éviter des pertes économiques supplémentaires».
Après avoir transmis les salutations du Président Tebboune aux dirigeants africains et ses vœux de succès aux travaux de leur sommet tenu par visioconférence, le Premier ministre a salué «la Stratégie continentale africaine commune pour faire face à la pandémie de Covid-19, qui mise sur la coopération et la coordination pour assurer le vaccin au moins aux populations du continent», la qualifiant de «précieuse initiative qui permettra aux pays du continent de coordonner leurs positions dans le cadre d’une action multilatérale».
«La réussite de cette stratégie continentale est tributaire du renforcement de la coopération et de la coordination avec nos partenaires internationaux», a-t-il estimé, mettant en exergue le soutien à «la demande visant à alléger le fardeau de la dette, à aider les Etats à assurer la continuité des approvisionnements alimentaires, à protéger les emplois et à atténuer l'impact de la baisse des revenus dans le continent en raison de la perte des recettes d'exportation».
Soulignant l'impact de la crise sanitaire Covid-19 sur tous les aspects économiques, politiques et sociaux des Etats, le Premier ministre a indiqué qu'en plus des pertes en vies humaines, «cette crise a contraint plusieurs Etats, à fermer leurs frontières et à instaurer des mesures préventives, ce qui a induit des pertes matérielles considérables résultant de la mise à l'arrêt des activités économiques et de la restriction de la circulation des personnes dans le monde».
Pour faire face à la situation née de la pandémie, M. Djerad a appelé à la nécessaire consolidation de la solidarité continentale et mondiale et «à unifier nos efforts communs, tout en mobilisant aussi bien nos potentiels et nos moyens, pour faire face à cette pandémie et limiter ses effets».
«Nous nous réunissons aujourd'hui avec l'espoir que la crise de la Covid-19, qui a touché l’humanité entière, soit surmontée à la faveur du début des vaccinations contre cette pandémie dans de nombreux pays du monde. Notre souhait est que notre continent puisse assurer à nos pays des vaccins de manière équitable pour endiguer sa propagation et mettre en place une stratégie pour la phase de reprise économique post-épidémie», a ajouté le Premier ministre.
Il a, à cet égard, insisté sur «la nécessité de renforcer la solidarité internationale dans la distribution des vaccins et d'éviter que ces processus n’obéissent à des considérations nationalistes qui empêcheraient les pays pauvres d'accéder aux vaccins et éterniseraient ainsi la crise».
Dans ce contexte, M. Djerad a mis en avant l'initiative de «Plateforme africaine de fournitures médicales», lancée en mai 2020 comme mécanisme de mise en commun des achats au profit de tous les Etats membres pour assurer l'acquisition des fournitures médicales essentielles, ainsi que le Fonds de l'Union africaine créé pour le financement des efforts de lutte contre l'épidémie, auquel l’Algérie s’est empressée de contribuer à hauteur de deux millions de dollars, en plus des aides alimentaires et des équipements médicaux fournis au niveau bilatéral».

L'Algérie a résolument fait face à la pandémie  dès les premières heures

Par ailleurs, le Premier ministre a mis en avant les efforts déployés par l'Algérie qui a «résolument fait face à cette pandémie, dès les premières heures, en initiant des mesures de prévention et en mobilisation tous les moyens possibles pour contrer ses répercussions socioéconomiques, notamment sur les jeunes, les femmes et les catégories vulnérables».
Ces mesures ont permis, en un temps record, de contrôler la propagation du virus et d'atteindre l'autosuffisance en termes de moyens de prévention et de dépistage, et de production de médicaments, a-t-il ajouté, relevant la détermination de l'Algérie à poursuivre l'opération de vaccination, entamée fin janvier dernier, jusqu’à l'atteinte des taux requis pour assurer l’immunité collective.
Aussi, a-t-il réaffirmé le soutien de l'Algérie aux recommandations contenues dans le rapport de Cyril Ramaphosa, président de la République d'Afrique du Sud, et son profond attachement quant à l'importance de l'action de l'organisation continentale avec les partenaires internationaux en vue d'assurer l'acheminement des vaccins aux pays africains, «de manière juste et équitable, et à un coût abordable et en temps opportun», à travers le renforcement de la coopération internationale, le soutien à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et l'adoption d'une politique de positions communes et unifiées «qui nous a de tout temps permis de préserver les intérêts de nos pays, notre continent et notre organisation».
Le Premier ministre a saisi cette occasion pour féliciter le président de la République démocratique du Congo (RDC), M. Félix Antoine Thisekedi Tshilombo, pour son accession à la présidence de l'organisation continentale, avant de remercier M. Cyril Ramaphosa, président de l'Afrique du Sud, pour ses efforts lors de la présidence de l'UA, dans l'objectif de «relancer l'action africaine commune», ainsi que pour son rapport détaillé présenté à l'occasion du sommet, concernant la lutte contre la pandémie «Covid-19».

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Importants dossiers à l’ordre du jour
Élections de la commission pandémie et conflits

Le 34e Sommet ordinaire de l’Union africaine (UA) s'est ouvert, hier, avec comme ordre du jour la pandémie de la Covid-19, les élections de la Commission de l'UA, et d'autres points urgents en matière de paix et de sécurité, dont le conflit du Sahara occidental.
La session inscrite sous le thème : «arts, culture et patrimoine : des leviers pour construire l’Afrique que nous voulons», se tient par visioconférence en raison de la pandémie du Covid-19.
Comme tous les quatre ans, la Commission de l'UA élira les candidats à la présidence, à la vice-présidence et les six commissaires.
Il s'agit des premières élections organisées après des réformes institutionnelles qui ont fait passer le nombre de commissaires de huit à six. Quatre départements ont été fusionnés pour en former seulement deux.
Les départements Affaires politiques et Paix et sécurité ne font plus qu’un, tout comme les départements Affaires économiques et Infrastructure et énergie. A ce titre, un rapport sera présenté par le président rwandais, Paul Kagame.
Le vote est habituellement à bulletin secret mais, cette année, étant donné les mesures sanitaires liées à la Covid-19, ces élections se tiendront en ligne.
Le président sortant, Moussa Faki Mahamat, est le seul candidat à sa propre succession. Lors de ce sommet, qui réunira les dirigeants des 55 membres, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, prendra la présidence de l’UA, assurée en 2020 par le président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa. Ce dernier présentera le rapport sur les progrès réalisés en ce qui concerne la réponse de l’UA à la pandémie.
Après sa réinscription à l'agenda du Conseil de paix et de sécurité de l'UA, le dossier du Sahara occidental est devenu la priorité absolue de l'UA. Le 14e Sommet extraordinaire a décidé de réinscrire la question du Sahara occidental à l'agenda du Conseil pour donner un nouveau souffle à ce dossier. La décision jette la lumière sur les derniers développements survenus en République sahraouie suite à l’agression militaire marocaine à Guerguerat le 13 novembre dernier et intervient pour mettre un terme aux tentatives du Maroc d'écarter l’organisation africaine des efforts visant à trouver une solution au conflit au Sahara occidental qui puisse garantir au peuple sahraoui son droit inaliénable à l'autodétermination et à l’indépendance.
L'année 2021 sera tout aussi importante que 2020 pour le continent, puisque la pandémie continue de faire rage.
Les responsables espèrent que la zone de libre-échange continentale africaine, devenue effective le 1er janvier 2021, contribuera à stimuler le commerce africain et à contrebalancer l'impact économique majeur de la Covid-19.
Aussi, l'UA devrait dégager du temps pour aborder une série de points urgents en matière de paix et de sécurité.

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