Diplomatie algérienne : Une voix audible et crédible
Par : Mustapha Laouer
La diplomatie algérienne s'est distinguée, depuis l’indépendance, par la constance de ses positions et la performance de ses actions, ce qui a lui a conféré un rôle de premier rang dans la résolution des crises et des conflits, et de l'influence sur les décisions à l'échelle internationale, faisant ainsi de l'Algérie un pays exportateur de paix et de stabilité, mais aussi un pays avant-gardiste dans la défense des mouvements de libération et des causes justes.
Mais, auparavant, et durant la guerre de Libération face au colonialisme français, la diplomatie algérienne avait mené, en parallèle à la lutte armée, une bataille diplomatique en vue de faire connaître la question algérienne dans les fora internationaux. Cette détermination avait permis à l’Algérie, alors sous occupation française, d’inscrire, pour la première fois à l’ordre du jour des travaux de l'ONU en 1955, la question de son indépendance, en dépit de la forte opposition de la France coloniale. L’année 1958 a été un tournant décisif dans l’histoire de l’Algérie et de sa diplomatie, quand l’ONU avait adopté une résolution consacrant le droit du peuple algérien à l’autodétermination, infligeant une cinglante défaite diplomatique à la France, qui était, faut-il le souligner, une puissance coloniale et aussi membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU.
Après avoir remporté son indépendance et sa souveraineté, l’Algérie a instauré une diplomatie qui a joué un grand rôle dans le soutien aux mouvements de libération en Afrique, en accueillant notamment les révolutionnaires Nelson Mandela, Desmond Tutu, Joshua Nkomo, Robert Mugabe et Samora Machel. Et c’est dans ce cadre qu’Alger a été qualifiée, dans les années 1960-1970, de «mecque des révolutionnaires», pour son soutien indéfectible et inconditionnel aux causes justes et à l'indépendance des pays colonisés. Il s'agit aussi du soutien ferme et déterminé au combat libérateur des peuples du Sahara occidental et de Palestine. C’est aussi a travers sa diplomatie dynamique et largement appréciée a travers le monde que l’Algérie a instauré la Journée nationale de la diplomatie, célébrée le 8 octobre de chaque année et qui coïncide avec le jour où le premier président de l’Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella, a hissé le drapeau algérien au siège des Nations unies à New York, le 8 octobre 1962.
D’innombrables acquis
D'autres acquis sont également à mettre à l'actif de la diplomatie algérienne, tels que l’accord historique de 1975 sur le différend territorial entre l’Irak et l’Iran, la libération des otages américains en 1981 en Iran, ainsi que l’accord de paix entre l’Éthiopie et l’Érythrée. La voix de l’Algérie est ainsi demeurée audible et respectée dans le concert des nations, la diplomatie algérienne étant restée fidèle à ses principes et à sa ligne de conduite, à savoir la constance de ses positions et son refus catégorique de l'immixtion dans les affaires internes des pays. Beaucoup de pays ont réaffirmé et soutenu la contribution de la diplomatie algérienne à la sécurité et à la stabilité régionales, ainsi qu’au renforcement des liens avec l’Afrique et le monde arabe. Depuis l’ élection du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à la magistrature suprême, la diplomatie algérienne a enregistré de nombreux succès. Mettant du cœur a l’ouvrage, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a «décidé de la création de sept postes d'Envoyés spéciaux chargés de conduire l'action internationale de l'Algérie sur sept axes d'efforts essentiels reflétant ses intérêts et ses priorités, et ce dans le cadre de la nouvelle politique étrangère». La nomination de ces envoyés spéciaux permettra à notre appareil diplomatique de retrouver ses titres de noblesse et d'étoffer davantage son palmarès en matière de règlement des conflits par les voies pacifiques, le dialogue et la négociation, ainsi que la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Déplorant, par ailleurs, la situation prévalant dans le Sahel, le président de la République a insisté sur la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, qui demeure «la seule solution consensuelle, car préservant l’intégrité territoriale du Mali», affirmant que l’Algérie ne renoncera pas aux États du Sahel.
Aux côtés des causes justes
Concernant le Niger, le chef de l’État a rappelé les relations multiples qu’entretient l’Algérie avec ce pays voisin, au même titre que le Mali. Par ailleurs, le Président Tebboune a souligné que la question palestinienne est considérée par les Algériens comme «question essentielle et nationale», rappelant que l’Algérie, qui n’accepte pas la colonisation, soutient que «la Palestine revient aux Palestiniens et à personne d’autre».
Par ailleurs, le soutien inconditionnel de l’Algérie au Sahara occidental et à son peuple qui lutte implacablement pour arracher son indépendance face à la domination marocaine a permis à plusieurs pays d’apporter leur soutien au peuple sahraoui pour sa juste cause. L’Algérie demeure incontestablement une force de respect des pays africains et du monde entier, pour le rôle éminent qu’elle joue dans la paix et la stabilité des pays africains et du monde entier. Aussi, la participation du président de la République aux travaux de la 78e session de l’ONU, la semaine dernière, a démontré le retour en force de la diplomatie algérienne sur la scène internationale, grâce a la vision éclairée du Président Tebboune, «pour un monde de paix et de stabilité».
«Ne rougissez pas de vouloir la Lune. Il nous la faut !» Cette phrase trouve tout son sens dans les 265.000 km de fibre optique réalisés par l’Algérie, une distance qui se rapproche de celle qui nous sépare de la Lune.