Dernière colonie en Afrique inscrite à l’ONU au chapitre des territoires colonisés : La cause sahraouie est imprescriptible

Dernière colonie en Afrique, l’autodétermination du Sahara occidental est une cause humaine et politique juste, eu égard à sa légitimité historique et juridique. Les Sahraouis, qui poursuivent leur lutte depuis 1975, ont prouvé au monde entier que leur cause est imprescriptible et que leur droit spolié sera inévitablement recouvré.

Le peuple sahraoui reste convaincu que l’occupation est vouée à la disparition, quels que soient ses moyens de désinformation et de falsification de l’histoire. Ce territoire occupé illégalement par le Maroc reste, à ce jour, inscrit à l’ONU au chapitre des territoires colonisés, selon les règles du droit international en la matière. Cependant, malgré tous les appels dénonçant les graves violations commises par les autorités marocaines dans les territoires sahraouis occupés, la situation n’évolue pas et l’on constate l’absence d’actions concrètes visant à obliger le Maroc à se plier au droit international. C’est dire que l’occupant marocain a bénéficié d’une «insoutenable impunité». Le scandale de corruption du Parlement européen en a donné d’ailleurs la preuve ! En fait, le Sahara occidental, qui lutte depuis des décennies pour sa liberté, se voit lésé, puisque depuis 1991, année à laquelle l’ONU a déployé une mission pour l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui, rien n’a été fait. Il s’agit bien d’«inaction», comme l’a dénoncé à plusieurs reprises le Président sahraoui, soulignant le silence consternant de l’ONU et du Conseil de sécurité face aux actes d’agression du Maroc occupant. Ce silence est d’autant plus assourdissant, que la question sahraouie connaît, d’année en année, des succès diplomatiques et juridiques importants sur la scène internationale, mais aussi un élan de solidarité sans précédent. Et cela malgré les efforts du Maroc d’occulter et d’étouffer une vérité existentielle d’un peuple en lutte pour son indépendance. La CJUE, par ses arrêts, a réaffirmé avec force que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation et qu’il n’existe pas de solution en dehors du strict respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. D’ailleurs, le statut du Sahara occidental en tant que territoire en attente de décolonisation a été confirmé, une nouvelle fois, par l’Assemblée générale (AG) des Nations unies, qui a adopté, lors de sa 79e session, une résolution sur la question du Sahara occidental. Une déclaration dans laquelle elle a réaffirmé le cadre juridique de la question du Sahara occidental en tant que question de décolonisation, infligeant ainsi un nouveau revers au régime de l’occupant marocain. La résolution, adoptée le 4 décembre 2024 par l’Assemblée générale, constitue une nouvelle réaffirmation par l’ONU du statut juridique international du Sahara occidental, et du droit inaliénable et imprescriptible du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance. La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) ne s’est pas trompée, en annulant deux accords commerciaux concernant la pêche et l’agriculture, que l’Union européenne et le Maroc avaient conclus en violation de la souveraineté des Sahraouis sur leur territoire et leurs eaux. Le succès diplomatique du Front Polisario est aussi à relever, à commencer par la participation du Président sahraoui, aux côtés de ses pairs africains et européens, aux travaux du 6e sommet Union européenne/Union africaine, tenu à Bruxelles, compte tenu du statut de la République sahraouie comme membre fondateur de l’UA. Il faut rappeler aussi sa participation à la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD8), organisée à Tunis. Le peuple sahraoui veut sa liberté et il ne cesse de le clamer haut et fort. Il l’a d’ailleurs répété à l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, qui a achevé, la semaine dernière, sa visite dans les camps de réfugiés. De Mistura a rencontré les responsables sahraouis, à leur tête le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, et les représentants du peuple sahraoui, ainsi que les composantes de la société civile sahraouie, qui ont unanimement réitéré l’attachement du peuple sahraoui à son droit inaliénable à l’autodétermination et au recouvrement de la liberté et de l’indépendance. C’est dire que cette question est et restera une question de décolonisation. Quant à la question de la prétendue solution d’autonomie, elle représente un précédent qui menace les fondements de la légalité internationale et la Charte des Nations unies, et contredit la doctrine bien établie en matière de décolonisation. Ce que des résolutions des Nations unies et des décisions de justice ont confirmé ne peut être balayé par de simples propos politiques. C’est pourquoi l’Algérie a toujours soutenu la cause du peuple sahraoui et sa lutte légitime, mue par les nobles principes de la glorieuse Révolution de novembre, mais aussi le respect de la légalité internationale et des résolutions issues de l’Assemblée générale de l’ONU et du Conseil de sécurité.

H. Y. 

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