Moyens aériens pour l’extinction des feux de forêt : Comment la protection civile déploie sa flotte

Ph. Nesrine T.
Ph. Nesrine T.

«Où sont les moyens aériens de la Protection civile ? Pourquoi ne sont-ils pas utilisés dans l’extinction des feux de forêt durant la nuit ?», s’interrogent des citoyens. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes insistent, à chaque incendie, sur les raisons de «l’absence» des «hélicos» de la PC durant les opérations nocturnes, notamment dans les feux importants.

Les moyens aériens ont démontré leur grande efficacité dans la lutte contre les incendies, lors des feux de forêts de Béjaïa, Tizi Ouzou et El-Taref. La Direction générale de la protection Civile (DGPC) a annoncé, à l’occasion de la saison estivale, la mise en place d’un dispositif basé, notamment sur des moyens aériens. La flotte de la protection Civile est composée de 12 aéronefs bombardiers d’eau, 6 hélicoptères et 2 avions de reconnaissance, ainsi que des hélicoptères et bombardiers d’eau de grande capacité de l’Armée nationale populaire (ANP), placés en alerte, pour assurer une surveillance constante et des interventions rapides sur l’ensemble du massif forestier national.
«Ces avions sont adaptés à la topographie des terrains et ont démontré leur efficacité. Ils ont la spécificité d’alimentation en eau via des camions en 3 minutes seulement, d’où la rapidité d’intervention», a précisé le directeur des opérations aériennes à la DGPC. Les appareils sont installés au niveau des aéroports de Chlef, Annaba, Béjaïa et Jijel, afin d’assurer une intervention rapide, en cas de déclenchement de feux en Kabylie, à l’Est ou à l’Ouest. Dans le feu gigantesque de la forêt de Djaâfra à El-Bordj, les avions ont été utilisés juste durant la journée. Des largages ont été effectués par les avions AT 802 et l’avion BE 200, ayant permis la circonscription des flammes.
L’utilisation des moyens aériens dans l’extinction des incendies de forêt est soumise à la réglementation de l’aviation civile.
Les Canadairs ne sont généralement pas utilisés la nuit pour la lutte contre les incendies, «principalement en raison de contraintes de visibilité et de sécurité. Les pilotes ont besoin d'une visibilité optimale pour les largages d'eau, et les risques de collision avec des obstacles naturels sont accrus dans l'obscurité». Le sous-directeur des statistiques et de l’information à la DGPC, le commandant Nassim Bernaoui a précisé, que sur le plan opérationnel, le recours aux avions bombardiers est déconseillé, en raison des risques, notamment le manque de visibilité «qui constitue un facteur essentiel pour les opérations de largage qui nécessitent une visibilité maximale». Il a expliqué, que «dans les opérations nocturnes, nous ne disposons pas de repères, voire qu’il y a des dangers potentiels, notamment pour le largage.
Les avions doivent voler à basse altitude dans des reliefs souvent dangereux et dans des conditions difficiles souvent en présence de contraintes, notamment des vents forts, des intempéries ou des nuages et brouillard ou une fumée épaisse dans un feu majeur», a-t-il dit, en réponse aux questions d’El Moudjahid. Il a cité en exemple le cas du feu de forêt de Bordj Bou Arréridj, avec la présence de câbles électriques qui traversent le massif forestier. «Ces câbles ne sont pas visibles la journée pour les opérateurs aériens. L’officier de l’unité aérienne doit définir des positions géographiques, via le système GPS.
Ces câbles constituent des obstacles, voire des risques accrus». L’officier a ajouté que les largages sont soumis à des opérations de reconnaissance, pour bien déterminer les points ciblés, afin d’éviter tous les risques sur l’opération elle-même, sur l’équipage et sur l’appareil».
Les pilotes procèdent à des manœuvres, pour atteindre le but. «C’est comme un bombardement», a-t-il dit. Le commandant Bernaoui a relevé la spécificité des avions bombardiers ayant des caractéristiques différentes par rapport aux avions de transport de voyageurs. La protection Civile a opté pour les moyens aériens, notamment pour les largages dans les massifs forestiers où se trouvent des habitations.
La protection des populations est une priorité majeure dans le dispositif de lutte anti-incendie de la DGPC. Dans le feu gigantesque de Bordj Bou Arréridj, la première décision prise par le DGPC, le colonel Boualem Boughelaf, a été l’évacuation préventive des habitants des villages situés à proximité des foyers du feu. Ainsi ,76 largages d’eau ont été effectués, dont 63 par les avions AT 802 de la PC, et 13 largages par le BE 200 relevant des Forces aériennes de l’ANP, a détaillé l’officier. Pour les experts, les largages sont également limités : un maximum de 60 largages par jour, pour un Canadair, et un maximum de 8 heures de travail, pour un pilote de Canadair.

N. B.

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Début de la saison estivale : 
10 noyades et 1 600 baigneurs sauvés

Trois personnes sont décédées par noyade en mer, au cours des dernières 24 heures, au niveau des plages de Béjaïa, notamment à Tichy, Aokas et Boukhlifa, a rapporté la protection Civile, qui a précisé que ces drames sont survenus dans un contexte de baignade interdite, en raison de l'état fortement agité de la mer. Parmi les victimes, on compte deux baigneurs portés disparus depuis vendredi : l'une âgée de 36 ans, originaire de M'sila et une autre de 21 ans, originaire d'Amizour, dans la wilaya de Béjaïa. Leurs corps ont été retrouvés, hier matin, dans la zone balnéaire située face au stade de Tichy, au Centre-ville. La troisième victime, un estivant de 48 ans originaire de Tamanrasset, s'est jeté à l'eau, alors que la mer était agitée. Il a été retrouvé sans vie peu de temps après.
Ces drames portent à dix le nombre de noyades mortelles survenues depuis le début de la saison estivale. Ils se sont produits dans des zones de baignade non surveillées ou en dehors des horaires de surveillance, a-t-on expliqué. Durant les dernières quarante-huit heures, le Dispositif de la protection Civile pour la surveillance des plages autorisées à la baignade a effectué 2.288 interventions pour le sauvetage de 1.685 personnes d’une mort certaine, 478 personnes ont été prises en charge sur les lieux et 121 autres personnes ont été évacuées vers les structures sanitaires locales.

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En moins de deux semaines :
55 morts et près de 3 000 blessés sur nos routes

Quatre personnes sont décédées et 613 autres ont été blessées dans des accidents de la circulation survenus ces dernières 48 heures à travers le pays, a indiqué, hier, un bilan de la Protection civile. Durant la période du 23 au 24 juillet, le bilan a été beaucoup plus meurtrier, avec treize personnes décédées et 291 autres blessées, dans des accidents de la circulation, dans plusieurs wilayas du pays. Le bilan le plus lourd a été enregistré au niveau de la wilaya d'El-Bayadh, avec 6 morts et 45 blessés, suite à une collision entre un camion, un véhicule et deux minibus, dans la commune d'El-Bayadh. Le 22 juillet, pas moins de 3 morts et 202 blessés ont été comptabilisés dans les accidents de la circulation et, durant la semaine du 13 au 19 juillet, la protection Civile a comptabilisé pas moins de 35 morts et 1.888 blessés. Au total, donc, et en moins de deux semaines, les drames de la route ont fait pas moins de 55 morts et près de 3.000 blessés.

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