La campagne de récolte de la pomme de terre dans plusieurs wilayas du pays, à l'instar d'El Oued, Mostaganem et Mascara a été lancée hier. Cette denrée de base dans l’alimentation des ménages algériens est devenue, malheureusement, inaccessible. Cette campagne se déroule dans un contexte particulièrement tendu où les prix du produit a atteint des sommets inédits sur les marchés, provoquant l’inquiétude des consommateurs et la colère des agriculteurs. Permettra-t-elle de remédier à la flambée des prix et de stabiliser le marché ? Tout le monde le souhaite. Notons que la récolte de la pomme de terre est indéniablement une étape cruciale dans ce processus. Elle peut marquer le début d’un retour à la normale, et une meilleure accessibilité à ce produit. Certains responsables des services agricoles sont optimistes pour la question du retour à la normale pour ce produit en vu de la récolte attendue. Selon le directeur des services agricoles d'El Oued, Ahmed Achour, la superficie totale plantée en pomme de terre pour la saison en cours est de plus de 30.000 hectares, soit une augmentation de plus de 10% par rapport à la dernière saison agricole, qui n'a pas dépassé 27.000 hectares. Au cours de l'actuelle campagne agricole, il est prévu de produire 12 millions de quintaux de pomme de terre, soit une augmentation de la production de plus de 20 % par rapport à la dernière campagne agricole, qui n'a pas dépassé les 8 millions de quintaux. Sachant qu'El Oued occupe la première place au niveau national en termes de production de pomme de terre, avec une capacité de production de plus de 20 millions de quintaux par an, contribuant ainsi à hauteur de 40 % au produit national, ce qui représente environ 70 % de la valeur de la production locale de légumes. La wilaya de Mostaganem a également enregistré le début de l'opération de récolte. Selon les déclarations des responsables de cette wilaya, la récolte devrait dépasser les 400 quintaux par hectare. Ainsi, si l’arrivée de grandes quantités de pomme de terre fraîche peut exercer une pression à la baisse sur les prix, elle ne suffira pas à corriger un marché profondément déréglé. Car les origines de cette crise sont multiples : pénurie relative due aux aléas climatiques, hausse des intrants agricoles, spéculation effrénée et absence d’un encadrement rigoureux de la chaîne de distribution. Ce produit de première nécessité s’est retrouvé au cœur d’une spirale spéculative qui en dit long sur les failles de notre système agricole. Ce ne sont pas les agriculteurs qui profitent de cette envolée des prix, mais plutôt des intermédiaires opportunistes, parfois organisés, qui stockent et relâchent les stocks au bon moment. Sur ce fait, cette bonne récolte peut soulager temporairement les marchés. Mais il faut également qu'elle soit accompagnée de réformes structurelles visant à sécuriser la filière et protéger le consommateur. D'ailleurs le gouvernement, sous la houlette du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en fait sa priorité. Ses directives au ministre de l'Agriculture consistent à repenser notre modèle agricole : produire mieux, distribuer plus équitablement, rompre avec les anciennes pratiques et faire appel aux méthodes scientifiques modernes... mais surtout restaurer la confiance entre producteurs, commerçants et consommateurs. Car la sécurité alimentaire ne se joue pas uniquement dans les champs, mais aussi dans les règles qui encadrent les marchés.
K. A. A.
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Malgré les tentatives de spéculation : Une production abondante à Mostaganem
À Mostaganem, le directeur des services agricoles (DSA), Azzedine Nouacer, a rassuré quant au bon déroulement de la campagne. Selon lui, la saison agricole actuelle enregistre un rendement moyen dépassant les 400 quintaux par hectare. Jusqu’à présent, plus de 2 100 hectares ont déjà été récoltés, et l’opération se poursuivra progressivement jusqu’à la mi-août. «Le produit est sain, de très bonne qualité, et n’a souffert d’aucune maladie ou anomalie technique grâce au soutien et à l’accompagnement de l’État», a précisé le même responsable, soulignant que la campagne bénéficie d’un appui logistique et technique renforcé. Dès six heures du matin de ce mardi, les opérations de récolte se sont poursuivies sur l’ensemble des exploitations concernées. Une réponse claire et déterminée à ceux qui tentent de semer le doute et la confusion. Les fellahs de Mostaganem affirment ainsi leur engagement total envers la production nationale, tant en quantité qu’en qualité, et leur adhésion aux efforts de l’État et au programme du président de la République visant à garantir la sécurité alimentaire du pays. Avec une telle abondance, les prix de la pomme de terre devraient connaître une baisse notable dans les jours à venir au niveau des marchés, assurent les producteurs, contredisant ainsi toutes les rumeurs infondées sur une quelconque pénurie ou crise à l’échelle locale.
Y. H.
