
Le président de la République a ordonné le lancement immédiat d’une étude approfondie, en prévision de la création d’une zone de libre-échange contribuant à la diversification des activités économiques et la création d’une dynamique dans la région, notamment le long des frontières entre l’Algérie et la Mauritanie.
Le développement des échanges commerciaux entre l’Algérie et la Mauritanie est stratégique pour les deux pays voisins, car partageant une large frontière. L’aménagement d’une voie terrestre récemment pour le transport routier constitue une phase importante. L’ouverture d’une agence bancaire à Nouakchott est aussi un pas significatif. Quel impact s’attend-on de la zone de libre-échange liant les deux pays sur le développement économique global et au niveau local, où justement Tindouf est la première concernée ? En réaction, l’expert, Mourad Goumiri, pense qu’il y a «deux réponses à cette question, celle géopolitique, et l’autre économique et financière». Au niveau géopolitique, il a estimé que le «désenclavement de la région Sud-Ouest de notre pays est primordial, dans la mesure où cette liaison routière et bientôt ferroviaire permettra à notre pays d’affirmer sa présence dans la région, qui subit les contrecoups des quasi inexistantes de voies d’accès». Cette région reste «sensible, et les investissements réalisés dans la région permettent de stabiliser et de sécuriser l’extrême Sud-Ouest», a-t-il soutenu. Au niveau économique et financier, cette «porte mauritanienne ouvre à notre pays à ce marché, mais également à celui de l’Afrique de l’Ouest, qui a été négligé depuis de nombreuses années», a-t-il estimé. Une «reconquête est dès lors souhaitable pour défendre notre part de marché dans cette région stratégique», a recommandé l’expert. L’économiste a également estimé qu’il est nécessaire d’une «présence commerciale durable (foires, expositions, troc... ), ainsi que l’ouverture d’agence bancaire pour accompagner le volume d’affaires. En outre, il a estimé que la signature des «accords de la zone de libre-échange va consolider cette démarche et se répercuter sur les autres pays africains», a-t-il commenté.
Pour ces deux raisons fondamentales, les investissements consentis dans cette région vont «booster la région et consolider sa stabilité», a-t-il conclu. Il convient de rappeler l’existence d’un accord portant création d’ une commission mixte chargée d’examiner les facilitations douanières et fiscales, et d’éliminer les obstacles commerciaux entre les deux pays, mais aussi la définition des produits pouvant faire l’objet d’échanges commerciaux. Le rôle de cette commission est de booster la coopération économique. Par ailleurs, l’inauguration de la banque Algerian Union Bank permettra la promotion des relations économiques bilatérales. Le volume des échanges commerciaux entre les deux pays, ne dépassant pas les 200 millions USD, le ministre a estimé que ce chiffre n’est pas à la hauteur des aspirations des deux peuples ni des relations politiques bilatérales.
Samia Boulahlib