Coopération algéro-turque : Un partenariat porteur des ambitions partagées

La diversification et l’approfondissement stratégique de la coopération bilatérale entre l’Algérie et la Turquie sont «les maîtres-mots» devant marquer l’ évolution, en 2024, des relations bilatérales, a affirmé M.  Zeki Güvercin, président du Forum international turc de l’investissement et de l’éducation (ITEF).

Tout en se félicitant des acquis réalisés en 2023 dans le cadre du partenariat algéro-turc, il a mis en relief «l’importance que revêt cette dynamique de coopération bilatérale pour les deux pays frères et amis dont la vision converge en outre au sujet de plusieurs questions internationales». Ceci a été réaffirmé, a-t-il fait savoir à El Moudjahid, par deux visites présidentielles en 2023, celle du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en juillet en Turquie, à laquelle a succédé la visite d’État de son homologue, Recep Tayyip Erdogan, en novembre dernier en Algérie. «Ces deux visites d’État effectuées en l’espace d’une année attestent, non seulement d’un succès éclatant certifiant de l’excellence des rapports qui lient les deux pays, mais constituent aussi un fait rare dans les annales des relations internationales d’aujourd’hui» a affirmé M. Güvercin. Sur sa lancée, il s’est également étalé sur le bilan de la coopération algéro-turque pour l’année passée, mettant l’accent, à ce titre, sur «la réalisation par les entreprises turques de quelque 380 projets divers en Algérie représentant un volume global de 16 milliards de dollars». En effet, en sus de l’implication très active des sociétés turques, au nombre de 1.400 qui opèrent en Algérie, dans le processus de renouveau amorcé par le Président Tebboune, notre interlocuteur a estimé que le volume des échanges commerciaux d’un montant de 6 milliards de dollars pour 2023, «fera l’objet d’une progression certaine, voire très significative durant 2024». Ce qui conforte davantage la possibilité d’atteindre rapidement un volume de 10 milliards de dollars d’échanges commerciaux, un objectif que se fixent les hautes autorités de l’Algérie et de la Turquie, et qui «est très réalisable» a assuré M. Zeki Güvercin. Insistant sur la dimension stratégique devant distinguer pour 2024, les relations de la coopération bilatérale, il a affirmé sur la consolidation de la sécurité énergétique et la sécurité alimentaire, qu’elles constituent deux objectifs fondamentaux autant pour l’Algérie que pour la Turquie. L’optimisme que le président du Forum ITEF affiche à ce propos se justifie notamment, indique-t-il, «par la prolongation, jusqu’à 2027, de l’accord de fourniture du gaz algérien pour la Turquie suivant un volume de 4 millions de m3 annuellement, a-t-il précisé. M. Güvercin ne manquera pas de saluer au passage le respect par l’État algérien de ses engagements en termes d’approvisionnement en gaz naturel pour l’Europe, à hauteur de 25% des besoins de ce continent, a-t-il fait savoir. Toujours dans le domaine énergétique, la coopération algéro-turque se distingue aussi par la création prochainement d’une société mixte entre la Sonatrach et les entreprises pétrolière de la Turquie. La société en question sera spécialisée dans le développement de l’exploitation et de la recherche dans les domaines pétrolier et gazier, a-t-il expliqué. Pour ce qui est de la sécurité alimentaire, le président de l’ITEF a mis l’accent sur l’intérêt de plus en plus grandissant des entreprises turques implantées en Algérie pour des projets de développement de l’agriculture saharienne dans le Sud algérien. Il a cité, d’ailleurs, une première expérience réussie de coopération algéro-turque dans ce domaine, celle de la plantation d’une surface de 4000 ha à Adrar dont la récolte, très abondante, en blé, en soja et lentilles a non seulement impacté très positivement la production nationale mais a aussi été exportée en quantités considérables dans des pays de l’Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, l’objectif de la diversification devant mieux se réaffirmer cette année à travers l’évolution de la coopération algéro-turque, devrait se traduire par une série de projets prometteurs dans les domaines des énergies renouvelables, des mines, de l’industrie pharmaceutique et bien évidemment dans le secteur agricole. Aussi, l’autre grand challenge du partenariat algéro-turc pour cette nouvelle année porte, selon Zeki Güvercin, sur la mobilisation de la diaspora des deux pays au bénéfice du développement du soft power de l’Algérie comme de la Turquie et du rayonnement de leur diplomatie respective à l’international.

Karim Aoudia 

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