Construction et réparation navales : Le marché africain dans le viseur de l’ANP

Ph. A. Asselah
Ph. A. Asselah
  • Un Dock flottant de 2.000 tonnes «Made by les Forces navales» en cours de construction

En plus de ses missions institutionnelles de défense nationale, notamment des frontières, de préservation de la souveraineté nationale et de lutte sans répit contre le terrorisme et le crime transfrontalier, le Haut commandement de l’ANP s’est inscrit en force dans le cadre de la relance économique.

Un dock flottant d’une capacité de 2.000 tonnes est en cours de construction l’Etablissement militaire de construction et de réparation navale (ECRN) au profit de l’Entreprise de Réparation Navale (ERENAV). C’est ce qu’a indiqué jeudi à El Moudjahid, le représentant du commandement des forces navales à la Foire internationale d’Alger FIA 2023, le lieutenant-colonel, Hicham Azizi. Il a fait part des réalisations en cours de l’industrie militaire au profit d’entreprises publiques en appui à l’économie nationale. Plusieurs maquettes de navires à usage militaire et civil sont présentées aux nombreux visiteurs du stand venus découvrir le savoir-faire de la construction navale. L’officier supérieur a précisé que l’établissement prend en charge les différentes opérations de construction et de réparation navales au profit des Forces navales et des entreprises civiles. Ainsi, la filiale «Construction navale» fabrique en ce moment un dock flottant d’une grande capacité au profit de l’ERENAV et d’un remorqueur de 30 mètres. L’ECRN se penche sur la satisfaction des besoins des entreprises civiles. «Ces constructions visent l’augmentation des capacités des entreprises civiles et renouveler le parc national naval», assure le représentant des Forces navales, qui fait état aussi d’un projet de construction de cinq remorqueurs au profit des ports d’Alger. La mission de l’ECRN ne se limite pas à la construction, mais assure également la maintenance et la réparation navale, notamment des chalutiers et des remorqueurs, dans l’objectif de réduire la facture de la maintenance à l’étranger, soulignant qu’elles sont payées en devises et très coûteuses. «C’est l’ECRN qui prend en charge les réparations permettant des économies au Trésor public, ce qui a permis de réduire fortement la facture de maintenance à l’étranger», affirme-t-il. En effet, selon le directeur central du développement de la pêche au ministère de la Pêche et de la Production halieutiques, l’Algérie enregistre un manque à gagner annuel de 300 millions de dollars dans la réparation et la maintenance navale. 
 
Maintenance navale 100% algérienne au profit des entreprises civiles 
 
En outre, ces fabrications sont réalisées par des compétences nationales et des ingénieurs formés par l’université algérienne et avec des matériaux nationaux, a tenu à préciser le Lt-colonel Azizi. «Tout est ‘’made’’ par des compétences algériennes à partir des bureaux d’étude, l’acquisition des navires, la conception complète et les essais du bateau», mettant en avant le savoir-faire atteint par les cadres en la matière. L’officier supérieur a souligné que ces efforts s’inscrivent  dans le cadre de la concrétisation du programme de relance économique, initié par le Président de la république, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale.  Le chef d’Etat avait, rappelons-le, visité, lors de l’inauguration de la FIA, le stand des Forces navales et a instruit les responsables sur place à promouvoir la coopération internationale, notamment avec le partenaire russe. «En application des orientations du président de la République, nous œuvrons également à conquérir le marché africain aussi, surtout qu’on dispose d’un grand potentiel», fait-il savoir.   L’Algérie, qui était historiquement leader dans la construction navale en bois dans le bassin méditerranéen, veut restaurer sa place à la faveur du plan d’action du Gouvernement. Sur le plan national, l’ECRN assure «l’indépendance» des structures relevant des Forces navales et aussi d’autres institutions. M. Azizi a expliqué en ce sens, que cet établissement fabrique les vedettes de sauvetage et les embarcations semi-rigides utilisées par les garde-côtes relevant des Forces navales, les unités de la Protection civile et les infrastructures portuaires ainsi que les bateaux de pêche. Il s’agit entre autres de chalutiers, corvettes, crevettiers, sardiniers, pontons, chalands, cibles, patrouilleurs, repêcheurs de torpilles et des remorqueurs au profit des opérateurs économiques. L’ECRN contribue au développement économique national, notamment à travers les études et l’assistance technique de plusieurs projets. Il s’agit entre autres «du projet de conception de coques neuves, projet technique d’exécution et suivi de fabrication».  L’Etablissement dispose de 12 ateliers de construction, 22 ateliers de réparation ainsi que de grues sur roues et rails et d’un centre de soudage.Aujourd’hui, les Forces navales se mobilisent en première ligne pour accompagner les efforts des pouvoirs publics et la volonté politique de faire du secteur de la pêche un pilier de la sécurité alimentaire. 
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a donné des instructions pour mettre en place une flotte de pêche afin de relever les capacités nationales de production halieutique et à résoudre le problème de la construction navale, considérée comme un obstacle pour le développement de l’activité de la pêche.
 
Neila Benrahal  

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