
Le Conseil de la nation a abrité, hier, une séance plénière consacrée aux questions orales. Six questions ont été posées à trois membres du gouvernement, et les préoccupations transmises par les sénateurs ont concerné les secteurs de l’Intérieur, des Transports et des Ressources en eau.
Gestion des écoles primaires : Les communes dessaisies
«Le secteur des Collectivités locales connaît actuellement deux opérations qualitatives qui sont à même de répondre aux besoins de recrutement à savoir, l'insertion des bénéficiaires du DAIP et l'insertion professionnelle des diplômés», a révélé, jeudi, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire.
M. Kamel Beldjoud, qui s’exprimait lors d’une séance plénière au Conseil de la nation consacrée aux questions orales, a expliqué qu’«il s’agit jusqu'à présent de deux opérations pour l'insertion de 64.155 agents sur un total de 131.654, dont plus de 17.000 insérés dans des postes d'agents professionnels». Le ministre a également précisé que «l’opération, qui se poursuit toujours, devrait être achevée avant la fin de l'année, en application des orientations du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune». «Il est à retenir, donc, que plus de 131.000 agents seront régularisés d’ici au 31 décembre 2022», a insisté M. Beldjoud. Evoquant ensuite la transformation des contrats des bénéficiaires du dispositif d'activités d'insertion sociale (DAIS) en contrats à durée indéterminée (CDI), le même responsable a indiqué que «ce dispositif compte plus de 160.000 agents, dont 134.000 qui seront affectés aux communes, ce qui permettra à ces dernières de pallier leurs besoins en agents, professionnels et gardiens de primaires. Ces derniers bénéficieront ultérieurement de sessions de formation». En somme, les services de ce secteur ont pris plusieurs mesures aux fins de garantir une «bonne gestion des collectivités locales et des institutions sous tutelle, notamment les écoles», est-il mis en avant tout en notant que «les communes vont ainsi pouvoir combler les besoins exprimés en matière de recrutement».
L’autre annonce importante faite par le ministre de l’Intérieur lors de cette plénière est que «les communes devraient, à la faveur des dispositions proposées dans le prochain code communal, être dispensées de la gestion des écoles primaires, et ce, à tous les niveaux». En réponse à une autre question relative, cette fois, à la question de régularisation des constructions, le ministre rappellera de prime abord «la prolongation faite, à plusieurs reprises, de l'application de la loi 08/15 fixant les règles de mise en conformité des constructions et leur achèvement, en vue de permettre aux concernés de régulariser leurs constructions». Il notera ensuite que jusqu'en mai dernier, «909.223 dossiers de régularisation des constructions ont été déposés. A l’heure actuelle, pas moins de 401.949 dossiers ont bénéficié de l’avis favorable, 346.000 sont en cours d'examen par les commissions ad hoc et 160.475 dossiers ont été rejetés».
Soraya G.
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Eau potable : 30.000 m3 supplémentaires pour BÉchar
En réponse à une question sur les raisons du retard accusé dans le démarrage des travaux à la station de déminéralisation des eaux de la commune Abadla, wilaya de Béchar, le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique a assuré que l'AEP est appelée à s'améliorer sensiblement avec la mise en service, à la fin du mois de juin en cours, d’un projet devant fournir «pas moins de 30.000 m3 d'eau potable à partir de la nappe de Beni Ounif» . Cela étant, M. Karim Hasni soutient que «la sécurisation de la wilaya en matière d’AEP sera entièrement assurée grâce au projet de Oued Namouss», d’une capacité de 250.000 m3.
Revenant au projet, réceptionné vers la fin de 2016, il a souligné, dans un langage très franc, que le projet de station de déminéralisation de l'eau dans la commune Abadla n’a pas été lancé eu égard à «l'absence d'études sur la qualité et la quantité de l'eau» dans cette zone ; des études qui devaient pourtant être réalisées par le passé. Aujourd’hui, tout est prévu pour optimiser l’alimentation en eau potable à travers toute la wilaya, a-t-il insisté. Par ailleurs et en réponse à une autre question relative, cette fois, au problème de pollution enregistré dans le canal de Oued Righ à El Meghaier, le ministre a affirmé que cette pollution est due à «l'augmentation de la quantité d'eaux usées s'écoulant directement dans le canal sans filtrage». Il y a également une accumulation de poussière, de boue et d'impuretés diverses, ce qui bloque le passage des eaux et provoque, d’autre part, la contamination des autres canaux y associés. Pour faire face à cette situation, Hasni a indiqué qu’une étude avait été lancée par son secteur et qu’il a été conclu à la nécessité de lancement d’un projet qui comprendrait «la réalisation de 8 stations d'épuration, 8 stations de pompage, la réhabilitation de 22 stations de pompage, l'achèvement et l'agrandissement de 111 km de canaux d'épuration et la réhabilitation de 20 km de canaux. Le tout devrait coûter une bagatelle de plus de 18 milliards de dinars. Enfin, le ministre a fait part de sa volonté d'inscrire ce projet au titre de la loi de finances de 2023, «même si l’on devait faire cela, en plusieurs tranches», a-t-il affirmé. Il convient de rappeler qu’en attendant la disponibilité de cette enveloppe financière, le secteur a confié les travaux d'entretien et de suivi du canal de Oued Righ à l'ONID, lequel office a créé, en 2013, une unité spécialement dédiée à cette tâche. C’est ainsi que plus de 800.000 m3 de boue ont pu être enlevés le long du canal et que 175 canaux secondaires ont été raccordés au canal principal, en plus de l'entretien périodique des installations sur ce canal et l'acquisition d'équipements et de moyens matériels nécessaires.
S. G.
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Transport aérien : Accord de principe pour 16 demandes d’investissement
Seize demandes d'investissement dans le domaine du transport aérien ont bénéficié de l’accord de principe, dont 9 d’entre elles concernent les services publics de transport aérien de passagers et de marchandises. L’annonce a été faite par le ministre des Transports.
Abdellah Moundji, qui répondait à une question relative au projet d'ouverture du secteur des transports aériens et maritimes à la concurrence et à l'investissement au privé, a souligné que ces premiers agréments ont été accordés dans le cadre de l'incitation à l'investissement dans ce secteur, que ce soit par le privé ou à travers des partenariats public-privé. L’opération est à présent dans l’étape de «finalisation des dossiers des opérateurs économiques concernés», a-t-il précisé encore.
S'agissant des investissements dans le domaine du transport maritime de passagers et des marchandises, le ministre a indiqué que son secteur a accordé des droits de concession à quatre concessionnaires privés pour le transport maritime de marchandises. L’accord de principe a, par ailleurs, concerné sept demandes d'investissement dans le domaine du transport maritime de marchandises et quatre autres pour le transport maritime de passagers, a-t-il confié en soulignant que l’opération est «toujours en cours». Des convocations ont été adressées dans ce sillage aux investisseurs ayant bénéficié de l’accord de principe.
38 licences accordées dans le domaine du transport maritime urbain
S'exprimant ensuite à propos des investissements dans le domaine du transport maritime urbain, le ministre a indiqué que 38 licences ont été accordées à des opérateurs privés liés à la pratique des activités de transport maritime urbain, de pêche en mer, de tourisme, de balades en mer et d'activités de bateau-restaurant.
«La commission de contrôle des investissements dans ce domaine va étudier, durant la semaine prochaine, une autre demande, dans ce cadre, émanant d'un investisseur algérien résidant à l'étranger», a-t-il précisé.
Moundji, qui s’est beaucoup exprimé avec des données chiffrées, a rappelé que l’Algérie dispose de 36 aéroports, dont 20 internationaux. «La flotte aérienne algérienne, a-t-il poursuivi, est forte de 70 appareils dont 55 appartiennent à Air Algérie. Tassili Airlines exploite le reste de la flotte nationale. Ceci s’ajoute aux trois avions taxis dédiés à l’évacuation sanitaire et aux quatre autres appareils consacrés à la cargaison des marchandises».
L’autre élément important mis en avant lors de cette plénière est celui concernant la plateforme numérique
La plateforme numérique de vente électronique de billets d’Air Algérie sera revue
En effet et en réponse à une question liée à la difficulté de réservation des billets d'avion et de transport maritime, le ministre des Transports a annoncé qu’un nouveau service devrait entrer en vigueur dans les tout prochains jours.
Il évoquera particulièrement une nouvelle application de vente électronique de billets de transport maritime ainsi qu’une refonte de la plateforme numérique de réservation des billets d'Air Algérie de manière à la rendre plus efficace.
«Tous les passagers pourront ainsi acheter leurs billets à distance, sans se déplacer», a-t-il assuré.
Enchaînant sur cette même question de numérisation du secteur, Moundji a fait état du lancement «imminent» d'une nouvelle plateforme numérique devant assurer le suivi et la gestion de la cargaison de marchandises au niveau des ports algériens.
Soraya Guemmouri