Congrès extraordinaire de l’UGTA : Amar Takdjout, le nouveau SG, appelle au dialogue et à la fin de l’exclusion

Ph.:Wafa
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Les travaux du 14e congrès extraordinaire de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) ont débuté, hier à Alger, en vue de l'élection d’une nouvelle direction de la Centrale syndicale. Quelque 800 délégués de différentes wilayas, dont les responsables de près de 28 fédérations de différents secteurs professionnels, participent aux travaux de ce congrès de deux jours, qui verra l'élection de la nouvelle direction de l'UGTA et la révision des statuts intérieurs de l'Union.

Organisé sous le slogan «Rassemblement et réconciliation», ce congrès sera soldé par une série de recommandations, qui vont servir de feuille de route pour les prochaines activités de l'Union pour le prochain mandat. Les congressistes devaient se réunir, dans l’après-midi de la même journée, à huis clos, pour élire un nouveau responsable à la tête de cette organisation syndicale. Lors d'un point de presse organisé en marge du congrès, Hamou Touahria, l'actuel SG par intérim de l’UGTA, a tenu tout d’abord à remercier le président de la République pour les décisions «courageuses» relatives à l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs, ainsi que celui de l’ensemble des retraités. Il a indiqué que ce congrès est marqué par la présence d'un seul candidat, Amar Takdjout. Ce sera l'occasion aussi, selon lui, de débattre des points liés aux règlements intérieurs et des nouveaux statuts de l'UGTA, prévu aujourd'hui, à même de relever les points forts et faibles des activités de l'UGTA. 
M. Touahria a insisté sur l'importance de tourner la page pour la «réintégration de tous les membres des unions de wilaya suspendus», précisant que cet «évènement est un tournant décisif pour le rassemblement de tous les membres de l'UGTA à travers toutes les wilayas du pays». Évoquant le parcours de l'UGTA, il a indiqué que cette organisation a joué un «rôle important dans toutes les étapes qu'a traversées l'Algérie, et que cette rencontre permettra de redonner de la considération aux unions de wilaya, notamment de Tlemcen, Tipasa, Chlef, la Fédération nationale des banques et assurances, les Fédérations forestières, et bien d'autres organisations, pour le rassemblement de la famille syndicale». 
Prenant la parole, Arezki Mazhoud, SG de l'Organisation de l'unité syndicale africaine, (OUSA), a indiqué, de prime abord, que cette «organisation est la plus importante en Afrique, dont le siège se trouve au Ghana, abritant environ 100 000 travailleurs et travailleuses africains». 
À l'occasion, il a également indiqué que ce congrès constitue une nouvelle étape qui confirme notre capacité à dépasser toutes les positions. Soulignant la relation de l'Union africaine avec l'UGTA, ainsi que le «travail syndical qui reflète le niveau des aspirations de l'Afrique, afin de relever les défis à la lumière des changements que traverse le monde», il a ainsi mis en exergue les défis à relever, liés notamment au développement technologique, à la sécurité et à l'environnement, tout en appelant, en outre, au renforcement du «dialogue» et à la «tripartite». 
Enfin, il a exprimé son soutien et sa solidarité envers les travailleurs du Soudan qui vivent dans la guerre, ceux de Libye et de Palestine. «Cet événement permet, selon lui, d'ouvrir de nouveaux horizons, notamment en ce qui concerne l'aspect législatif, ainsi que le défi technologique, permettant également l'ouverture à tous les travailleurs et à la jeunesse qui constituent la force de l'Algérie.»  Un film documentaire sur la création et le parcours de l'UGTA, créée depuis 67 ans, a été diffusé, lors de cet événement, qui a vu la présence d'un bon nombre de représentants des organisations patronales, fédérations et confédération, ainsi que des syndicats. Interrogé par El Moudjahid, Mme Farah Linda, membre de l'Union déléguée de la wilaya de Guelma, ex-député à Guelma (2017-2022), a indiqué que cette assemblée constitue «un nouveau souffle pour l’UGTA, permettant de remettre de l'ordre au sein de cette organisation syndicale, qui «va aussi contribuer pleinement à la promotion des droits des travailleurs algériens, en veillant à garantir leurs intérêts». 
L’UGTA va aussi contribuer à l'activité politique, économique et sociale, à l'effet de ramener une valeur ajoutée et la réhabilitation du travail, avec pour priorité, la création de l'emploi, en tant que garant de la croissance économique et du progrès, sachant, a-t-elle dit, que l'UGTA est le premier partenaire social en Algérie. L'oratrice a insisté également sur la présence de la femme dans le syndicat, nécessaire pour faire aboutir ses revendications, à l'issue du règlement intérieur de l'UGTA. Abondant dans le même sens, Belkaïd Kheira, secrétaire générale du bureau de coordination des femmes syndicalistes de Tissemsilt, a mis le doigt sur la nécessité de «lutter contre la mise à l'écart des femmes, visant à favoriser une représentativité plus égalitaire des femmes dans les organisations syndicales, en mettant un terme à toutes formes de discrimination», a-t-elle exhorté.
 
Samia Boulahlib
 
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Amar Takdjout élu secrétaire général de l’UGTA

 
M. Amar Takdjout, seul candidat en lice, a été plébiscité, hier à Alger, nouveau Secrétaire général (SG) de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) pour un mandat de cinq (5) ans, en remplacement de M. Hamou Touahria, qui occupait le poste de SG par intérim depuis mars dernier. M. Takdjout a, récemment, occupé le poste de Secrétaire de wilaya de l'Union pour la wilaya d'Alger. Intervenant en marge de son élection, le nouveau responsable à la tête de l'UGTA a déploré les mauvaises pratiques qui impactent négativement la lutte syndicale au sein de l'Union, faisant allusion au problème de «l'exclusion». Il appelle les membres de l'UGTA à tirer des leçons du militantisme mené par la base syndicale durant les années précédentes, et ce depuis sa création il y a 67 ans. 
En ce sens, il les exhorte aussi à faire preuve de «responsabilité» pour rompre avec les anciennes pratiques, essentiellement l'exclusion. Il a donné, à ce propos, l'exemple des anciens responsables de la base syndicale qui ont réussi, à travers des commissions, à reprendre leurs activités sur la base du dialogue et d'«échange d’idées» et de se mobiliser en faveur de la souveraineté nationale. «Une organisation sans l’échange d'idées syndicales n'a pas lieu d'être». Il souligne qu’à l'époque de «Mouloud Oumeziane, Demaghe Debih Abdellah, Abdelkader Belakhdar, Abdelkader Ben Hamouda, l’exclusion de syndicalistes dans l’union n’était pas pratiquée». Ainsi, il a insisté sur la nécessité d'ouvrir le dialogue. Interrogé sur son élection, M. Takdjout a indiqué que ce «congrès a permis d'élire le SG et la nouvelle direction de l'UGTA. Mon nouveau poste constitue une lourde charge à assurer et à assumer. Aujourd'hui, nous devons penser à changer la méthode de travail qui permet à l'organisation d'avancer dans sa structuration interne et de ses des structures. Nous allons ouvrir des espaces d'échange d'idées et reprendre les fondamentaux de l’UGTA. Nous allons faire des propositions qui permettront à l'UGTA de reprendre sa place sociale avec les partenaires sociaux, pour une meilleure participation à l'avenir».
 
S. B.
 
 

 

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