Comparution de l’entité sioniste devant la Cour internationale de Justice : La responsabilité juridique serait établie

Experts et analystes estiment que la comparution de l'entité sioniste devant la Cour Internationale de Justice pour ses crimes commis dans la bande de Ghaza est en soi un succès et un pas concret vers la responsabilité juridique.

L’enseignant en sciences politiques et relations internationales à l'université d'Alger 3, le Dr Rabah Laroussi, affirme dans ce sillage que la bataille juridique menée par l'Afrique du Sud contre l'occupation sioniste à La Haye instaure une nouvelle étape dans le processus du droit international. «L'occupation sioniste se considère au-dessus du droit international et de la communauté internationale. Elle ignore toutes les conventions et lois internationales qui auraient mis fin à ses pratiques, notamment celles relatives au génocide, la prise pour cible des civils, des équipes médicales, des journalistes et autres violations du droit humain et droit international commises à Ghaza. La comparution de l’entité sioniste devant la Cour internationale de justice embarrasserait la communauté internationale, dirigée par le bloc occidental, principalement les États-Unis d’Amérique, du fait que les pays occidentaux ont instauré la communauté internationale et le droit international pour protéger la paix et la sécurité internationales, mais cette fois le fait de se tenir du côté de l’entité sioniste a causé l'effondrement du système juridique international», explique le spécialiste en relations internationales. Et d'ajouter : «L'importance fondamentale dans ce contexte est que la communauté internationale ne soit plus un bloc unique subordonné aux décisions américaines et occidentales, puisqu'il existe ceux qui disent «non» à l'Occident et à ces violations, faisant émerger un nouveau système constitué de nouveaux pôles, équilibres et nouveaux acteurs».
«Il existe des pays influents qui ne veulent plus rester sous l'égide de l'Occident et qui peuvent exprimer leurs positions en toute souveraineté et courage pour défendre des causes justes, notamment la question palestinienne», poursuit le spécialiste, qui croit que la bataille juridique peut être gagnée car toutes les preuves condamnant l'entité sioniste sont disponibles et documentées.
Par ailleurs, le spécialiste estime que l'entité sioniste n'a atteint aucun des objectifs annoncés au début de son agression contre la bande de Gaza. «Il y a un échec total à tous les niveaux. Un échec militaire et politique et une grande confusion au sein de l'entité, qui s'est également isolée aux niveaux international et régional, face à la laideur des crimes et abus commis dans la bande de Ghaza», affirme-t-il.
De son côté, Allaoua Laïb, professeur de droit international public à la faculté de droit de l'Université d'Alger 1, a qualifié l'initiative de l'Afrique du Sud d’intenter une action en justice contre l'entité sioniste devant la Cour internationale de justice de «très importante». «L'Afrique du Sud a présenté des preuves et a exigé l'arrêt immédiat du génocide dans la bande de Ghaza par mesure de précaution, avec la poursuite du procès dans cette affaire, en s'appuyant juridiquement, sur la Convention des Nations unies pour la prévention du génocide», explique le spécialiste, soulignant que ce que fait l'entité sioniste dans la bande de Ghaza «est effectivement un génocide». Il a souligné que les différends entre pays relèvent de la compétence de la Cour internationale de justice et que ses décisions sont contraignantes. «Si un pays refuse les décisions de la Cour, le Conseil de sécurité intervient dans ce cas sous le chapitre sept pour l'obliger à appliquer la décision rendue par la Cour internationale de justice. Il a ajouté que l'Afrique du Sud se trouve dans une position de force car les preuves existent et documentées par les médias et à travers les déclarations des dirigeants politiques ou militaires sionistes.
Pour le professeur de droit public, le
Dr Khaled Chebli, «l'initiative sud-africaine a mis fin à la complicité de la communauté internationale et de sa politique de deux poids deux mesures dans le traitement des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et du génocide, pendant plus de 90 jours de guerre génocidaire contre Ghaza, durant lesquels aucune mesure concrète n’a été prise pour l’arrêter».
Le porte-parole a expliqué que l'Afrique du Sud fonde sa position sur le «principe de l'obligation de toutes les parties» qui permet à tout État signataire de convention protégeant les droits légaux généraux de faire respecter ces droits, même si cet État n'est pas directement concerné par la violation. Il a ajouté que la comparution de l'entité sioniste devant la Cour internationale de justice pour ses crimes commis à Ghaza est un succès et un pas concret vers la responsabilité juridique.
Pour notre interlocuteur, il ne faudra pas longtemps aux juristes pour conclure que les actions stipulées dans l'article 3 et la qualification juridique de l'article 2 de la convention pour la prévention du génocide s'appliquent précisément à ce que fait l'armée d'occupation à Ghaza. Il a ajouté que fournir des preuves de ces crimes ne nécessite pas une longue enquête car les crimes sont documentés en images et sont commis quotidiennement depuis plus de 90 jours.
Le professeur de droit public a estimé que la rapidité de la réponse de la Cour à la demande de l'Afrique du Sud laisse présager qu'elle obligera l'entité sioniste à mettre fin à l'agression par mesure de précaution, avant la décision définitive. «Cette décision, si elle est rendue, constituera une condamnation juridique claire susceptible de réduire le soutien occidental à l'entité sioniste.
La décision du tribunal place également l'entité raciste parmi le groupe des États criminels, ce qui ouvre la voie à la poursuite des dirigeants de cette entité, des criminels de guerre sionistes et de leurs partenaires, devant les tribunaux pénaux compétents. En tout cas, la Cour de La Haye sera confrontée à un véritable test face aux crimes sionistes et la guerre d’extermination à Ghaza», conclut-il.

Salima Ettouahria

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