Mme Kaouter Krikou a présidé, hier à Alger, une réunion de coordination avec la Commission algérienne «Histoire et Mémoire», dans le cadre des travaux de la nouvelle Commission nationale chargée de documenter les crimes environnementaux du colonialisme français.
Lors de cette rencontre, la ministre de l’Environnement a précisé que « la préservation de la mémoire nationale est une responsabilité collective » et affirmé que « ce dossier occupe une place stratégique dans l’Algérie nouvelle, dont les fondements sont posés par le président de la République ».
Cet intérêt pour la mémoire nationale s’est traduit par « une série de démarches, à l'instar de l'installation de la commission algérienne ‘‘Histoire et Mémoire’’, créée par le Président Tebboune, le 30 novembre 2022, et la commission nationale pour la ‘‘Mémoire environnementale’’, le 3 novembre dernier, visant à préserver la mémoire nationale », a-t-elle noté, saluant « le rôle primordial de l'Armée nationale populaire pour les efforts inlassables déployés dans le déminage des régions qui ont souffert des mines avant de les mettre à la disposition du secteur agricole.
Dans cette optique, la première responsable du secteur a affirmé que cette réunion s'inscrit dans le cadre de la poursuite des travaux visant à concrétiser le projet national d'identification et de documentation des dommages environnementaux laissés par le colonialisme. Elle constitue également une belle opportunité pour présenter des approches générales sur les mécanismes de suivi et de coordination, comme il est question d'échanger des points de vue sur les moyens de soutenir les efforts scientifiques et institutionnels liés à la recherche sur la mémoire environnementale. « Ceci doit se faire dans le cadre d'un travail de coordination conjoint avec la commission ‘‘Histoire et Mémoire’’, qui vise à renforcer la prise de conscience nationale des effets environnementaux résultant de l'ère coloniale et à analyser leurs répercussions sur l'équilibre écologique et environnemental en Algérie », a plaidé Mme Krikou.
De son côté, le co-président de la commission conjointe d'historiens algériens et français ‘‘Histoire et mémoire’’ a évoqué l'importance de la commission nationale chargée de la documentation des crimes environnementaux du colonialisme français, qui veille à « certifier l'impact environnemental des crimes coloniaux », notamment les massacres, les déchets nucléaires et la torture, et de « témoigner de la souffrance » du peuple algérien. « Cette commission intervient dans une démarche scientifique qui a pour objectif de soutenir le travail de notre commission dans ses négociations avec le camps français, relatif aux crimes commis contre les Algériens », a précisé Lahcen Zeghidi.
Présent à cette rencontre, le DG des Archives nationales a salué la valeur ajoutée de la nouvelle commission de la ‘‘Mémoire et l'environnement’’, dans sa dimension politique et diplomatique, la considérant comme un « saut qualitatif » dans la certification des crimes coloniaux.
« La dernière conférence internationale dédiée aux crimes coloniaux commis en Afrique a été sanctionnée par la Déclaration d’Alger, ce qui constitue une avancée importante », s’est félicité Mohamed Bounâama qui rappelle que la certification des crimes coloniaux repose sur les documents d'archives.
Z. G.