
Le chef de l’Etat a signé, jeudi dernier, la loi de finances 2021 et le décret portant promulgation de l’amendement de la nouvelle Constitution. La loi fondamentale approuvée à l’issue de la consultation référendaire du 1er novembre dernier est la pierre angulaire dans le processus du changement revendiqué par le peuple à travers le Hirak.
Adoptée souverainement et dans la transparence aux termes d’un référendum tenu dans des conditions d’intégrité et de crédibilité, la Constitution est le référant de promotion de la bonne gouvernance élaborée dans un esprit consensuel et d’une consultation élargie aux acteurs de la classe politique et de la société civile. Les dispositions contenues sont à même de prémunir le pays de toute forme d’absolutisme dans l’exercice du pouvoir en garantissant le principe de la séparation équilibrée des pouvoirs ainsi que la moralisation de la vie politique et de la consolidation de l’ancrage des droits fondamentaux et des libertés individuelles et collectives.
C’est une réponse aux aspirations du mouvement populaire pacifique de février 2019, donnant naissance à une nouvelle ère, une Algérie valorisant ses compétences et ses richesses. «La quête de l'adhésion du peuple a permis de remporter des victoires décisives, marquées par le recouvrement de sa souveraineté, la récupération de ses richesses nationales et la construction d'un Etat à son service exclusif ainsi que le renforcement de la légitimité de l'Etat exerçant ses pouvoirs au service de l'indépendance nationale et à l'abri de toute pression extérieure», mentionne le préambule de la Constitution. Le peuple est soucieux de traduire dans cette Constitution ses aspirations à des mutations politiques et sociales profondes pour l'édification d'une Algérie nouvelle telles qu'exprimées pacifiquement depuis le Hirak populaire originel du 22 février 2019, est-il ajouté. La Constitution évoque la reconnaissance à «l'énorme potentiel que constitue la jeunesse algérienne» et prend acte de son aptitude et sa détermination à relever les défis politiques, économiques, sociaux et culturels. La commission chargée de la révision de la loi relative au régime électoral que préside le Pr Ahmed Laraba remettra prochainement le texte au président de la République. La loi devra constituer le socle d’une moralisation de la vie politique afin de rétablir la confiance du peuple en les institutions de l’Etat. La révision de la loi exprime la détermination du chef de l’Etat à œuvrer à la mise en place d’institutions élues reflétant la volonté populaire.
Une projet qui vise une réelle révolution dans l’exercice politique aux normes démocratiques universellement reconnues et l’émergence d’une nouvelle génération de représentants du peuple. Le processus post-Constitution sera accélérer avec la structuration de la société civile pour assurer son rôle crucial et déterminant dans l’édification de l’Algérie nouvelle.
Karim Aoudia