Le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Abdelmalek Tacherift, a évoqué longuement les qualités intrinsèques de la personnalité de l’émir, soulignant que «c'est un homme qui a marqué l’histoire du pays, puisque son combat s’inscrit comme le prélude à la guerre d’indépendance».
C’est ce qu'a indiqué Tacherift, à Mascara, lors de la commémoration du 193e anniversaire de la première allégeance à l’Émir Abdelkader. L’événement, organisé du 27 au 29 novembre à la maison de la culture Abi Rass Ennaciri sur le thème «L’État et l’éthique chez l’Emir Abdelkader», a été rehaussé par la participation de personnalités nationales de haut rang dont des membres du gouvernement et cinq walis de la République.
Le programme retenu, concocté en étroite collaboration par la wilaya et les directions des Moudjahidine et de la Culture pour cette édition, se distingue par sa richesse et sa diversité, traduisant la volonté de la wilaya de donner un large écho à cet anniversaire. Constituant des ateliers, des universitaires et des chercheurs en histoire et en philosophie politique exerçant dans différentes universités du pays se sont succédé pour présenter leurs analyses autour de l’expérience de l’Émir, souvent évoquée comme un modèle de gouvernance éclairée et de respect des règles dans une époque marquée par l’instabilité coloniale. Dans son intervention, le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit a mis l’accent sur les qualités intrinsèques de la personnalité de l’Émir. «C’est un homme qui a marqué l’histoire du pays puisque son combat s’inscrit comme le prélude à la guerre d’indépendance. En acceptant de guider la résistance, il a porté sur ses épaules un fardeau car conscient que la révolution ne se limite pas aux combatsmais reste tributaire d’autres aspects tels que le courage, la volonté, l’instinct et les capacités à gérer des situations parfois difficiles, des qualités reconnues dans sa personnalité», a expliqué Abdelmalek Tacherift. Il a affirmé que l’Émir a marqué l’histoire du monde et a laissé son empreinte en sauvant des vies d’une mort certaine lors de son passage en Syrie.
«Il est resté fidèle à sa politique, à sa religion, à son pays et à ses principes historiques. En cette journée historique nous devons nous unir afin de poursuivre la philosophie du combat initié par l’Émir», a-t-il relevé. De son côté, la ministre de la Culture est des Arts s’est dite heureuse de se retrouver dans la une ville d’art et d’histoire, reconnue pour son hospitalité. «Si nous sommes réunis aujourd’hui, c’est pour évoquer la personnalité de l’Émir Abdelkader, un homme qui s’est distingué par ses principes, bases sur lesquelles il a fondé le premier État algérien moderne. Il s’est révélé être un homme politique dans un état engagé. Il était digne d’un personnage qui s’est distingué tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. En son temps, il était le seul homme qui a su créer un État et unir sous une même volonté des tribus aux aspirations divergentes. Il avait organisé une armée régulière et une administration centrale et tenir tête durant plus de 15 ans à la plus puissante armée d’Europe», a souligné Malika Bendouda qui a tenu à remercier le président de la République qui a consenti à accepter à ce que le colloque soit sous son patronage et a émis le souhait que les réflexions, les analyses et les conclusions issues de ce colloque soient consignées et éditées dans un livre pour que les jeunes puissent s’en inspirer.
Pour le wali de Mascara Fouad Aissi, «cette évocation de l’Émir ne doit pas être circonstancielle mais présente en permanence car il est le fondateur du premier État algérien moderne. C’est un homme de culture censé être cité en exemple en toutes circonstances La commémoration de cet événement renvoie à un héritage national solidement ancré dans l’histoire de la naissance de l’État moderne et de ses traditions politiques et morales». La dimension mémorielle a été également mise en avant à travers des portes ouvertes sur plusieurs sites et monuments historiques, liés à l'histoire de l’Émir, situés à Mascara avec une visite de la mosquée Sidi Hassen. Cette dernière était le lieu où s’est déroulée la seconde allégeance puis à Ghriss, où les convives ont visité l’arbre de Derdara, théâtre de l’acte de l’allégeance avant de se déplacer à Sidi Kada où se trouve la smala de l’Emir et enfin dans la commune d’El Guithna qui n’est autre que le berceau de l’Emir. Ces lieux rappellent les premiers pas de la résistance et l’organisation administrative et militaire instaurée après la Moubayaa. Les visiteurs ont en outre bénéficié d’explications sur les contextes de l’époque et les transformations vécues par la région. A ces thèmes viennent s’ajouter les espaces d’exposition.
A. B.
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En présence de la ministre de la Culture et des Arts : une commémoration à la hauteur de l’événement
La ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, accompagnée du wali de Mascara et du président de l’Assemblée populaire de wilaya, a supervisé les activités commémoratives de la première allégeance à l’Émir Abdelkader. La cérémonie a débuté par des démonstrations équestres et de fantasia présentées par les cavaliers, avant de se diriger vers le site historique de l'allégeance, où la ministre a procédé à la plantation symbolique d’un orme, reflétant l'importance de préserver ce patrimoine historique et naturel.
Avant de poursuivre les représentations artistiques, la ministre a prononcé un discours dans lequel elle a exprimé sa joie d’être présente en ce lieu historique, soulignant sa portée symbolique et son rôle dans la préservation de la mémoire nationale. La délégation a également assisté à des spectacles artistiques et théâtraux intitulés L’allégeance à l’Émir Abdelkader et Positions, interprétés par les élèves du CEM Abdelkader-Ben Chaou et la troupe du Théâtre régional de Mascara, retraçant le parcours de l’Émir et ses principes de leadership et d’édification de l’État.
R. C.
