L’Algérie est confrontée ces dernières semaines à la deuxième vague du Coronavirus, plus sévère que la première. Par conséquent, le nombre de personnes contaminées prises en charge par les services de réanimation des hôpitaux connait une hausse importante dans plusieurs wilayas.
Une situation causée principalement, selon les spécialistes, par le relâchement des citoyens dans le respect des mesures barrières.
Dans une déclaration à El Moudjahid, le directeur des activités médicales et paramédicales du CHU Mustapha-Pacha d’Alger confie que les lits des soins intensifs sont quasiment tous occupés.
Il annonce l’ouverture prochaine d’autres services pour augmenter les capacités de prise en charge des malades et réduire la pression. «Ces derniers jours, l’hôpital a enregistré une tension terrible pour ce qui est des lits dédiés à la réanimation. Nous prenons en charge les patients même sans sectorisation.
Nous faisons tout notre possible pour garantir une bonne prise en charge de la maladie. L’établissement hospitalier met tous en œuvre tous les moyens humains et matériels pour prendre en charge le maximum de patients», assure le Pr Rachid Belhadj, qui déplore les attitudes irréfléchies des personnes qui ne respectent pas les mesures de protection.
Le praticien condamne également les comportements de citoyens qui continuent d’organiser des fêtes de mariage alors que d’autres assistent aux funérailles sans port de la bavette ni distanciation sociale. «Avec de telles attitudes il y a un risque énorme de vivre six mois encore avec la Covid-19 car cela aggravera davantage la crise sanitaire, constituant un danger certain, notamment parmi les personnes âgées», soutient-il.
Le Pr Belhadj rappelle, par ailleurs, que nous sommes à présent en période de grippe saisonnière et souligne l’importance de la vaccination antigrippale, notamment chez les personnes âgées et les malades chroniques.
«La priorité de vaccination contre la grippe saisonnière est accordée à ces personnes vulnérables», insiste-t-il. Il faut ajouter que la grippe est en général une infection respiratoire aiguë bénigne due au virus «Influenza», mais chez les seniors, elle peut devenir très dangereuse. En raison de la fragilité de leur système immunitaire et la présence plus fréquente de maladies chroniques chez cette population comme le diabète, l’insuffisance cardiaque, une pathologie rénale chronique ou encore la mucoviscidose, elles sont plus susceptibles d’être hospitalisées, un grand nombre de cas se retrouvent en réanimation, en raison d’une grippe et de ses conséquences.
Il appelle dans cet ordre d’idées à faire preuve de responsabilité et d’aider le personnel médical à lutter contre le virus car ce dernier ne pourra se propager davantage si tout le monde contribue à le combattre. Cela ne peut se réaliser qu’à travers le strict respect des mesures barrières, sachant que des centaines de membres du personnel soignant du CHU Mustapha-Pacha ont été contaminés.
Il indique enfin qu’il est opposé au confinement général car les citoyens ont besoin de travailler afin de ne pas connaître de difficultés économiques.
Mohamed Mendaci
