Changements climatiques : L’Algérie concrétise ses engagements

Ph. T. Rouabah
Ph. T. Rouabah
«L’Algérie a honoré ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale en matière de protection de l’environnement», a annoncé la ministre de l’Environnement et des Énergies renouvelables, Fazia Dahlab, invitée hier du Forum d’El Moudjahid.
La ministre affirme que son département «vient de concrétiser les engagements internationaux de l’Algérie sur les changements climatiques, par la soumission, au Secrétariat de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, des trois rapports de l’Algérie sur les changements climatiques».
Il s’agit de la «Troisième communication nationale (TNC) sur les changements climatiques», du «Premier rapport biennal actualisé, ainsi que du «Rapport d’Inventaire National (NIR) des gaz à effet de serre pour la période allant de 1990 à 2020». Mme Dahlab explique que «ces rapports reflètent les engagements de l’Algérie envers les objectifs de la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC)».
Ces rapports témoignent, affirme la ministre, «de la détermination de l’Algérie à contribuer activement à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (Ges) et à l’adaptation aux effets néfastes du changement climatique dans tous les secteurs». La ministre déclare que ce travail de longue haleine a abouti, grâce «aux engagements et aux efforts fournis par tous les secteurs qui ont contribué à l’élaboration de ces rapports».
L’invitée du Forum n’omet pas de mettre en exergue dans ce sillage «les engagements du président de la République Abdelmadjid Tebboune, pour qui le secteur de l’Environnement constitue une importance notable». Il s’agit, notamment, «des engagements 33 et 21 de son programme».
C’est l’occasion pour l’invitée d’El Moudjahid de souligner que ces rapports «attestent de la transparence sur les activités de l’Algérie contre les changements climatiques auprès de la communauté internationale». Ils témoignent surtout, précise-t-elle, «de l’engagement de l’Algérie dans la lutte contre le changement climatique et de sa contribution aux efforts de préservation de notre planète pour les générations futures». Elle précise, par ailleurs, que l’Algérie «s’est engagée à réduire le taux d’émission des Ges à 7%» et «ambitionne d’en réduire encore plus, pour atteindre à l'horizon 2030, et avec ses propres moyens un taux de 29%», si elle obtient «le soutien financier, technique et technologique suffisant des pays développés», précise Mme Dahlab. 
Dans le même contexte, la ministre affirme que l’Algérie «n’est historiquement pas responsable du réchauffement climatique, car le taux des émissions n’est aucunement comparable avec celui des autres pays».
Par ailleurs, consciente des défis qu’entraînent le développement et la croissance, la première responsable du secteur fait savoir que l’Algérie «projette de baisser sa consommation en énergie électrique, d’augmenter le mix énergétique et de promouvoir le renouvelable», regrettant le fait que l’Algérie «a subi de plein fouet les effets néfastes du changement climatique». L’impact de cette situation menace la sécurité hydrique et alimentaire du pays. Raison pour laquelle, notre pays, précise Mme Dahlab, «a le droit de revendiquer une aide financière, une assistance technique et transfert de  technologie, pour s’adapter à la nouvelle donne climatique, et augmenter la résilience du pays face aux catastrophes et autres calamités naturelles». L’invitée du Forum parle d’un plan d’adaptation aux changements climatiques qui prend forme aujourd’hui. La première responsable du secteur précise que «l’Algérie a obtenu le financement dudit plan estimé à 3 millions de dollars».
La stratégie d’atténuation de l’Algérie couvre principalement les secteurs de l’énergie, du bâtiment résidentiel et tertiaire, des transports, de l’industrie, des forêts et des déchets. Elle se base, notamment, sur les programmes nationaux des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, de gestion et de traitement des déchets, de réduction du torchage à 1% à l’horizon 2030 par rapport au volume global de production des hydrocarbures.
Parmi les actions prévues dans ce cadre, figurent les campagnes de reboisement, «où l’on table sur une surface de 520.000 ha à reboiser», pour «un budget d’un milliard de dollars».
 
Tahar Kaidi
 
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«Les pollueurs doivent payer»
La ministre de l’Environnement et des Énergies renouvelables, Fazia Dahlab, a déclaré, lors de son passage au Forum d’El Moudjahid, que son département réfléchit à poser le principe «pollueur payeur» dans la mouture d’un projet de décret exécutif adopté par le gouvernement récemment. La ministre explique que les termes de ce principe posent que «les pollueurs, notamment les producteurs, ont le devoir d’assumer leur responsabilité quant aux frais résultant des mesures de prévention, de réduction de la pollution et de lutte contre celle-ci». Pour favoriser des pratiques plus respectueuses de l’environnement, ainsi que la promotion de l’économie circulaire et la valorisation économiques des déchets, Mme Dahlab indique «l’imposition d’une redevance», dont l’objectif est d’amener «les producteurs à s’engager dans l’élimination ou le traitement des produits mis au marché. «Des discussions seront engagés avec les parties concernées, pour fixer le taux de cet impôt».
 
T. K.
 

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