
Le cessez-le-feu, couronnement des négociations d'Evian, se veut une halte historique décisive ayant sanctionné un long parcours de combat contre l'occupation française et tant de sacrifices consentis par le peuple algérien, a affirmé, hier à Alger, le chercheur en histoire, Mohamed Cheboub. Intervenant, lors d'une conférence historique tenue au Centre des arts et de la culture (Bastion 23) à l'occasion du 60e anniversaire de la fête de la Victoire, le chercheur a souligné que le 19 mars «reflète l'attachement du peuple algérien à son droit à l'autodétermination et à sa liberté». «L'esprit de la résistance enraciné dans le peuple algérien, attaché à son identité nationale, a déjoué tous les plans et stratégies de la colonisation française», a poursuivi le chercheur à l'université Hassiba Ben Bouali de Chlef. «Le cessez-le-feu n'était pas le fruit du hasard ou une concession de la part de l'occupant français, mais plutôt l'aboutissement d'un long parcours semé de sacrifices faits par le peuple algérien. C'est un événement qui illustre le génie des figures nationalistes ayant forcé les dirigeants français militaires et politiques à s'engager dans les négociations», a-t-il ajouté. Par ailleurs, le chercheur à braqué la lumière sur les principaux évènements ainsi que le climat politico-militaire ayant précédé la signature des accords d'Evian, notamment, explique-t-il, les multiples échecs essuyés par la France tant sur le plan militaire que politique, en sus des crises internes qui l'ont secoué. Ces déceptions ont forcé la France à entamer les négociations avec le Front de libération nationale (FLN). M. Cheboub a retracé également les différentes rencontres secrètes tenues entre les délégations algérienne et française à Alger (avril 1956), le Caire, Belgrade et Rome (septembre 1956). Il a rappelé aussi que les deux parties avaient entamé des négociations officielles pour la première fois à Melun (France) en 1960 qui ont échoué car la France s'attachait encore à la solution militaire, avant d'amorcer les pourparlers de Lucerne (Suisse) en février 1960, où la France avait insisté sur la séparation du Sahara algérien de l'Algérie. Le chercheur en histoire, Mohamed Cheboub a mis en exergue la persévérance des négociateurs algériens qui a porté enfin ses fruits à Evian, le 7 mars 1962 donnant lieu à la signature du cessez-le-feu le 18 mars de la même année.