19 Mars, fête de la victoire : Les accords d’Évian, des négociations menées «au forceps»

L’annonce officielle du cessez-le-feu, conclu le 18 mars à Evian, a été accueillie avec une immense et incommensurable joie par les moudjahidine des maquis de l’Armée de libération nationale (ALN) et par l’ensemble du peuple algérien, qui venait de se libérer des affres du colonialisme et retrouver sa liberté et sa souveraineté. 
La fête de la Victoire, le 19 mars 1962, est commémorée en hommage à la bataille diplomatique menée et remportée par le peuple algérien. Autrement dit, l’entrée en vigueur du cessez-le-feu après sept années de guerre impitoyable. 
En mai 1961, les négociations purent reprendre à Evian et devaient aboutir à la seconde conférence d’Evian, le 7 mars 1962, où, dans l’ordre du jour, il était question de parler, en ce qui concerne la délégation algérienne: - de la nature du gouvernement transitoire (entre le cessez-le-feu et le référendum sur l’autodétermination) ; - des conditions de la consultation par référendum du peuple algérien. Pour ce qui est de la partie française : - des intérêts de la communauté européenne en Algérie; - du statut du Sahara algérien. Le 18 mars 1962, la France signe les accords où elle reconnaît la souveraineté de l’Etat algérien sur l’Algérie et le Sahara après une consultation par référendum du peuple algérien.
Cette date-anniversaire, chère à tous les Algériens en ce qu’elle marque la restauration de la volonté populaire et de la souveraineté de l’Algérie, traduit avant tout l’attachement indéfectible du peuple algérien à la liberté, à la dignité et aux valeurs fondatrices de la glorieuse Révolution algérienne qui a su porter l’exemplarité du combat libérateur du peuple algérien bien au-delà des frontières nationales, dans le Monde arabe, en Afrique, en Asie et en Amérique Latine.
 «Les négociateurs des Accords d’Evian n’étaient pas des diplomates, mais des hommes aguerris qui avaient pour mission de mener jusqu’au bout les négociations et d’arracher l’indépendance de l’Algérie», dira M. Mohamed Kechoud, moudjahid et ancien ministre. Cette étape dans l’histoire de l’Algérie est considérée comme «décisive» pour avoir consacré «l’objectif majeur qu’est l’indépendance du pays tant attendue par des générations d’Algériennes et d’Algériens qui ont consenti, avec courage et abnégation, des sacrifices incommensurables»
 
«Une réponse à tous les principes et objectifs fixés par la Proclamation de novembre 1954»
 
Le conseiller du Président Abdelmadjid Tebboune chargé des archives et de la mémoire, Abdelmadjid Chikhi, a ainsi affirmé que les Accords d’Evian sont une «une réponse à tous les principes et objectifs fixés par la Proclamation du 1er novembre 1954, à savoir le recouvrement de la souveraineté nationale, l’intégrité territoriale et l’unité du peuple algérien».
Dans l’euphorie de l’indépendance, le pays a été appelé à s’engager dans un nouveau et long processus historique, celui du combat pour la construction du pays, qui puisera l’intégralité de son essence dans l’esprit qui a marqué le processus de recouvrement de la souveraineté nationale pour affranchir le pays de l’occupation étrangère. 
Dans cette logique, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, exhorte les Algériens à être, à l'instar de leurs aïeux et ancêtres, les artisans des événements et des réussites, les bâtisseurs d'une Algérie forte et solide sur les plans économique et sécuritaire.
 «Fidèles au legs historique de leurs prédécesseurs, les Algériennes et Algériens ont jeté des bases solides sur lesquelles repose aujourd'hui l'Etat-nation indépendant qui a résisté et triomphé grâce à la Révolution de Novembre, face aux épreuves et aux souffrances.
Conscient des mutations profondes sur les plans régional et international, l'Etat œuvre en toute sécurité à préserver la place et la position de l'Algérie dans un contexte mondial marqué par des perturbations et des bouleversements et dans un monde qui ne sera plus régi à l'avenir par les mêmes règles qui ont commandé, des décennies durant, les relations internationales, ni par les mêmes équilibres politiques et économiques mondiaux.»
«Alors que nous vivons aujourd'hui, en cette conjoncture particulière et complexe, à l'instar des pays du monde, des mutations décisives sur les plans régional et international, nous tenons à affirmer que notre aspiration à bâtir une Algérie prospère nous impose de réhabiliter la valeur de l'effort et du travail, de veiller au renforcement de notre sécurité nationale dans toutes ses dimensions face à tout imprévu ou urgence, de veiller à l'unité de nos rangs, de conjuguer nos efforts et de renforcer le sens du devoir national, et d'assumer pleinement nos responsabilités, dans les différents secteurs et à tous les niveaux, envers notre nation et notre patrie», dira le président de la République.
 
Farida Larbi

 

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