
En faisant le tour du marché «Djamaâ lihoud», menant à l’entrée de la cité millénaire et populaire, la Casbah, nous avons constaté que les pétards se faisaient rares, comparativement aux années précédentes. Oui, mis à part quelques tables qui exposent de très petites quantités, ces produits pyrotechniques sont devenus une marchandise assez difficile à commercialiser et, en même temps, invendable.
Selon les commerçants rencontrés sur place, le motif principal à l’origine de cette pénurie est le contrôle strict, ainsi que les saisies effectuées par les divers services de sécurité au niveau des marchés. À ce propos, un jeune homme nous a indiqué : « J’avais l’habitude de vendre ces produits, auparavant. Néanmoins, cette année a été marquée par un manque flagrant dû aux inspections récurrentes. Donc, j’ai préféré ne pas prendre le risque carrément.» D’ici quelques années, les citoyens sont unanimes à penser que ces produits pyrotechniques n’auront, au fur et à mesure, aucun lien avec la commémoration d’El-Maoulid ennabaoui écharif. «Le travail effectué par les corps sécuritaires concernés a porté ses fruits. Cela nous protège bien évidemment des dangers qu’engendre l’utilisation de ces pétards. Cette imprudence nous a longtemps gâché le charme tranquille de cette fête», a déclaré un quinquagénaire.
Par ailleurs, les prix élevés de ces articles nocifs pour la santé publique constitue également un autre facteur pour lequel ils sont invendus. À titre illustratif, un feu d’artifice comprenant 30 coups est à 650 DA. Le pétard «Merguaza» est à 100 DA l’unité, alors que le paquet du type appelé «Zindou» frôle la barre des 500 DA. «Je ne gaspille pas mon argent pour acheter à mes enfants un objet qui peut leur faire du mal», a expliqué un père de famille.
Juste en bas, en traversant également le boulevard dit «Zinkat laârayesse», nous avons été vite attirés par les apaisantes senteurs des divers types d’encens. Ces derniers se vendent tout au long de cette avenue, en ces jours de fête d’El-Maoulid ennabaoui écharif.
Une ambiance conviviale et spirituelle caractérise le lieu, qui se trouve inondé par les nombreux étals alignés les uns après les autres, avec un fort engouement des familles algéroises. En effet, des bougies décoratives de différents types, formes et couleurs, de multiples parfums d’encens, des lanternes lumineuses, du musc, ainsi que d’autres objets connaissent une grande demande de la part des citoyens.
Concernant les prix, ils varient généralement entre 100 et 450 DA pour les bougies. Les boîtes d’encens sont à 150 jusqu’à 250 DA, tandis que les lanternes sont cédées à partir de 1.000 DA. Ces tarifs ont été jugés exorbitants par la clientèle.
«Une bougie à 150 DA ! Franchement, c’est très cher, les prix de ces produits augmentent d’année en année», nous a déclaré un père de famille, en compagnie de sa petite fille.
Toutefois, cela n’empêche pas les familles algéroises de célébrer El-Maoulid ennabaoui écharif.
«Je veille à célébrer cette fête religieuse chère à nos yeux. J’achète les bougies et le musc, car je les utilise pour embellir la table du dîner durant la soirée. Ceci nous procure de la tranquillité», a lancé une maman, avec humour.
Justement, et en parallèle, les magasins qui vendent des pâtes telles la «chakchouka, la trida, la rechta, les abricots et les raisins secs... font également le plein. À ce sujet, une grand-mère a déclaré ceci : «Selon nos habitudes, lors d’El-Maoulid, nous préparons toujours un plat traditionnel qu’on prend plaisir à partager en famille, le soir, dans un climat imprégné de bénédiction», a-t-elle mentionné.
Zouheyr Douakha