
La célébration, aujourd’hui, de la Journée mondiale de l’Afrique constitue une occasion de rappeler la longue et dure marche vers l’unité africaine, et de faire le point sur les efforts consentis, pour relever les défis multiples et complexes auxquels est confronté le continent africain.
Instaurée le 25 mai 1963, date de la fondation de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), devenue Union africaine en 2022, cette journée symbolise à la fois l’histoire de la libération du joug colonial, mais aussi la poursuite du combat, pour une Afrique souveraine, stable et solidaire. Fidèle à la vision des pères fondateurs de l’OUA, l’Algérie continue de porter haut et fort les idéaux de l’unité africaine et de défendre, avec constance, les intérêts du continent. Ces idéaux, elle les porte au sein de l’UA, mais également au Conseil de sécurité des Nations unies, où elle siège, pour la seconde année. L’Algérie milite encore et toujours pour une réforme du Conseil de sécurité, de sorte à réparer l’injustice historique infligée au continent, qui n’est pas dignement représentée à travers un siège permanent. Historiquement, l’Algérie s’est distinguée par son soutien aux luttes pour l’indépendance en Afrique et son rôle actif dans l’éradication de l’apartheid. Elle défend encore aujourd’hui, avec fermeté, la cause sahraouie. L’Algérie, sous la direction éclairée du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, multiplie les efforts diplomatiques, pour la résolution pacifique de nombreux conflits sur le continent. Son histoire et son engagement fort en faveur des causes justes fait d’elle, aujourd’hui plus que jamais, un acteur clé dans les initiatives de médiation. On l’a vu à l’œuvre dans les récents bouleversements qu’a connu la région du Sahel. Elle l’a également fait et continue de le faire dans le cas de la Libye et de bien d’autres conflits. Outre de s’opposer aux ingérences étrangères sous couvert de lutte contre le terrorisme, l’Algérie a toujours considéré le dialogue inclusif comme seul moyen de régler les crises.
Un acteur central de la sécurité continentale
Sur le terrain sécuritaire, l’Algérie mène une action résolue contre les menaces transnationales. À travers son implication dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et la criminalité organisée, elle joue un rôle de premier plan dans la stabilisation régionale. Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, mandaté par ses homologues africains comme coordonnateur de l’UA dans la lutte contre le terrorisme, incarne cette responsabilité stratégique. Il a d’ailleurs été consacré champion de l’Union africaine de la lutte antiterroriste. Dans un souci de prévention et de promotion d’une vision modérée de l’islam, l’Algérie investit également dans la formation d’imams, dans divers pays africains. Cette initiative vise à contrer l’extrémisme violent. Cela s’ajoute à sa contribution substantielle au sein du Comité d’état-major opérationnel conjoint, qui favorise le renforcement de la coopération sécuritaire avec les pays du Sahel. En guise de reconnaissance de cet engagement indéfectible contre le terrorisme et le crime transnational, et comme signe de confiance des États africains envers le leadership algérien, deux institutions de l’Union, le Centre africain de lutte contre le terrorisme (CACT) et AFRIPOL, ont établi leur siège à Alger. La diplomatie algérienne s’est récemment consolidée avec l’élection, lors du 38ᵉ Sommet de l’Union africaine (UA), tenu les 15 et 16 février 2025, de Selma Malika Haddadi au poste de vice-présidente de la Commission de l’UA, témoignant du retour en force de l’Algérie sur la scène continentale. Ce retour est le fruit d’une vision stratégique du président de la République, pour renforcer les liens de l’Algérie avec le reste du continent africain. La création d’un secrétariat d’État dédié aux Affaires africaines, en 2024, a marqué une étape décisive dans la structuration de l’action diplomatique algérienne en Afrique. Ce nouveau poste, qui relève du ministère des Affaires étrangères, reflète toute l’importance qu’accorde l’Algérie aux questions africaines. Cette importance s’est également illustrée par l’engagement de l’Algérie en faveur de la démocratie, de l’état de droit et des droits humains, en réaffirmant son soutien au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP).
La locomotive de l’intégration économique africaine
Ce soutien s’est traduit par la décision du président de la République, en février dernier, d’accorder une contribution volontaire d’un million de dollars à ce mécanisme qu’il préside, afin de renforcer ses capacités dans l’évaluation des politiques publiques africaines et la promotion de la bonne gouvernance. Sur le plan du développement économique et social, l’Algérie, qui est un pilier du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), participe activement à de nombreux projets structurants, notamment dans les domaines de l’agriculture, de l’énergie, de l’éducation et du transfert de technologies. Depuis son arrivée à la tête de l’État, le Président Abdelmadjid Tebboune a déployé un ensemble d’initiatives visant à dynamiser le développement économique en Afrique, en allouant, par exemple en 2023, un milliard de dollars à des projets de développement, via l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, instituée en 2020. L’ambition économique de l’Algérie se manifeste également à travers des projets d’infrastructures majeurs destinés à renforcer la connectivité régionale. Il s’agit, entre autres, de l’autoroute Transsaharienne qui relie l’Algérie au Nigeria, en traversant le Niger, ainsi que de la dorsale transsaharienne de la fibre optique, reliant l’Algérie, le Niger, le Nigeria, le Tchad, le Mali et la Mauritanie. L’Algérie s’emploie, en outre, au renforcement de l’approvisionnement des pays africains en électricité, à travers le déploiement d’un réseau fiable, ainsi que le développement des réseaux de transport. Afin de soutenir ces ambitions, l’Algérie a encouragé les échanges commerciaux transfrontaliers, à travers la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). À l’heure où le continent fait face à de multiples défis, l’Algérie réaffirme sa volonté de construire, avec ses partenaires africains, une Afrique forte, souveraine et unie. Un engagement qui s’inscrit dans la durée, et qui conforte sa place comme pilier de l’Afrique de demain.
M. A. O.
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Face aux défis du XXIe siècle
Les Africains célèbrent aujourd’hui, la naissance de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA). En ce 25 Mai 1963, une vingtaine de chefs d’État créaient, dans l’enthousiasme, à Addis-Abeba, une Organisation continentale, devenue par la suite l’actuelle Union africaine. Dans l’euphorie de l’indépendance, le continent affirmait son combat pour le développement et le progrès économique et social, un soutien envers les pays africains encore sous domination étrangère, en plus de la valorisation et l'exploitation de la richesse culturelle africaine. Qu’en est-il aujourd’hui ? Il faut reconnaître que les anciens défis se sont actualisés et de nouveaux enjeux sont nés. L’Afrique, avec ses 54 États membres et ses 1,3 milliard d'habitants, représente 25% des membres de l'ONU, mais comble du paradoxe, elle ne détient que trois sièges non-permanents au sein du Conseil de sécurité. De nombreux haut-fonctionnaires onusiens sont ressortissants d'un pays africain, et par deux fois, le secrétaire général était un Africain : (l'Égyptien Boutros-Boutros Ghali et le Ghanéen Koffi Annan). Même si l’on admet que l'engagement des Nations unies à l’égard de l’Afrique est effectif, les Africains ont le sentiment qu'il faudrait faire plus et rapidement. L'incapacité de la communauté internationale à atteindre un consensus sur la réforme du Conseil de sécurité, représente une anomalie au regard des réalités du XXIe siècle. Beaucoup considèrent que puisque le Conseil consacre du temps et de l’énergie aux problèmes africains, l'Afrique devrait être un membre permanent du Conseil, afin de plaider plus efficacement sa cause. En réponse à ceux qui arguent constamment que l'Afrique devrait se montrer plus réaliste et viser moins haut, un ambassadeur africain a justement répliqué : «C’est ce qu'on nous a dit quand nous combattions pour la liberté. On nous a dit d'être plus réalistes, de reconnaître que nous ne serons jamais prêts ! Et si nous avions écouté une telle logique ?» L’occasion est propice pour réaffirmer la solidarité de l’Algérie avec l’Afrique, qui est un principe fondamental inscrit dans sa politique extérieure. Du mouvement de décolonisation aux nationalisations des richesses naturelles, de la recherche de la paix à la résolution des conflits, en passant par la formation des élites africaines, la contribution de notre pays se passe de tout commentaire. Solidarité tous azimuts, tel était et demeure, pour le peuple algérien et pour le gouvernement, l’affirmation d’un devoir et d’une mission dont la portée s’inscrit en droite ligne sur cette défense et l’illustration du panafricanisme. Un idéal que l’Algérie a toujours défendu, notamment en ces temps d’ultralibéralisme, de modèles néolibéraux, d’asymétrie des échanges, - non pas pour nourrir une nostalgie -, mais pour la préservation des intérêts des peuples africains, dans la défense de leur dignité bafouée pendant des siècles. L’implication majeure de la diplomatie algérienne, depuis l’accession de l’Algérie à son indépendance, dans la résolution des conflits et le maintien de la paix est palpable. En conclusion, cette journée ne saurait être célébrée sans évoquer la situation au Sahara occidental, dernière colonie d'Afrique, État et membre fondateur de l'UA.
M. B.