
Hasna Yacoub
Le premier «flic» de France jacasse toujours. Il n’est pas faux d’affirmer que son cas relève de la psychiatrie. Il souffre d’une obsession maladive nommée Algérie. Il passe la majorité de son temps et dépense son énergie à descendre en flammes tout ce qui est algérien. Inscrit au bal des ambitieux pour 2027, le flic sait ce qu’il fait.
Bruno Retailleau a lancé sa machine propagandiste. Sans précaution politique ni diplomatique, car le retour de flamme a été catastrophique pour lui. La preuve, il collectionne les humiliations.
Tout ministre français de l’Intérieur qu’il est, le locataire de la place Beauvau n’arrive pas à assumer sa fonction dans le respect des lois de la République faisant passer son animosité maladive à l’égard de l’Algérie avant sa responsabilité.
Il y a deux jours, au micro de CNews, où il a de nouveau étalé son lexique inspiré de l’extrême droite, Retailleau a estimé que la France «doit fondamentalement transformer sa relation avec l’Algérie», proposant même de poser «un rapport de force» pour faire pression dans l’affaire Sansal.
Comme levier de pression, il réitère la nécessité de «poser sur la table l’accord de 1968 et l’accord de 2007 sur les visas des diplomates». Retailleau, loin d’être premier de sa classe, n’arrive toujours pas à assimiler la leçon donnée par le Président Tebboune.
Le chef de l’État avait pourtant été très explicite sur les accords de 1968, «révisés en 1985, 1994 et 2001 (…) Ces accords sont une coquille vide qui permet le ralliement de tous les extrémistes comme du temps de Pierre Poujade». Mieux, le Président Tebboune a rappelé, à ceux qui n’arrivent pas à le comprendre, que Sansal «est d’abord algérien» et qu’«il est sous mandat de dépôt. C’est la loi algérienne».
«Boualem Sansal n’est pas un problème algérien. C’est un problème pour ceux qui l’ont créé», avait encore précisé le président de la République. C’est une manière de dire que pour l’Algérie, «la bombe Sansal» est désamorcée, mais Retailleau, lui, persiste, cherchant coûte que coûte à jouer au pyromane, pour maintenir la discorde entre Alger et Paris. Pourtant, en France, il y a beaucoup d’attente et un grand espoir de parvenir à des solutions à la crise avec l’Algérie. C’est l’ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin, qui l’a déclaré, il y a quelques jours, assurant qu’il y a des efforts qui sont faits en ce moment pour sortir de la crise et que les choses «vont dans le bon sens».
Retailleau, lui, jacasse, jacasse et brasse du vent.
Désapprouvé par son collègue des Affaires étrangères sur la relation franco-algérienne, et rappelé à l’ordre par les magistrats français sur la question de l’expulsion ratée de l’influenceur algérien, «Doualemn», Retailleau ne cesse de se ridiculiser. En France, il est connu pour son bavardage creux. Un élu de l’extrême droite l’a d’ailleurs bien décrit : «Bruno Retailleau n’est que parole, n’est que fumée.» Il est bien curieux de voir ce que va faire Retailleau maintenant dans l’affaire «Louis Sarkozy». Car, c’est devenu une affaire, cette histoire du fils de l’ancien Président français Nicolas Sarkozy, depuis qu’une association s’occupant de la communauté algérienne en France a annoncé avoir déposé plainte.
Louis Sarkozy, dans une déclaration, jeudi dernier, au journal Le Monde, a appelé, ni plus ni moins, à «brûler l’ambassade d’Algérie en France». C’est là un appel au crime qui nécessite obligatoirement une réponse juridique à la mesure de la bêtise de celui qui l’a déclarée, surtout que l’incitation à la violence et à la haine est punie par la loi française même.
Retailleau va-t-il réagir avec la même diligence que dans l’affaire des influenceurs algériens ? Ou va-t-il plutôt jouer à l’agent matrimonial, en veillant à interdire les mariages des Français avec les sans-papiers algériens ? Retailleau devrait laisser tomber les jacasseries et s’affairer à enquêter sur les scandales qui éclatent en France, comme celui de l’institut Bétharram, où se sont déroulées, durant 50 ans, des violences sexuelles sur des élèves du groupe catholique, dans l’omerta totale.
H. Y.