Brahim Ghali, Président de la Rasd : «Pour parvenir à une solution Je suis prêt au dialogue»

«Nous aspirons à la paix équitable et durable.» Le Président sahraoui et Secrétaire général (SG) du Front Polisario, Brahim Ghali, a réaffirmé, samedi, la disponibilité de la partie sahraouie à dialoguer, pour parvenir à une solution à la question sahraouie.

«Nous aspirons à la paix équitable et durable, et nous sommes tout aussi disposés à nous sacrifier pour imposer le respect de la volonté populaire et permettre aux Sahraouis d'exercer leur droit inaliénable à l'autodétermination», a affirmé M. Ghali, lors d'une conférence de presse, appelant à «écarter les anciennes méthodes appliquées dans le traitement de la question sahraouie et des résolutions internationales y afférentes». Pour être en phase avec la nouvelle situation, poursuit-il, «le Conseil de sécurité et le Secrétariat général de l'ONU sont appelés à assumer leur entière responsabilité, déterminer les motifs de l'entrave et assurer effectivement une solution équitable». «La guerre, rappelle-t-il, n'a pas été une option pour le peuple sahraoui qui ne s'est jamais attaqué à un voisin, mais elle lui a été imposée dans le cadre de la légitime-défense et du droit international», indiquant que «nous demeurons un mouvement libérateur et un État qui défend le droit du peuple à l'existence, à la liberté et à l'indépendance (...), en ce sens que nous poursuivrons le combat jusqu'à la disparition des causes qui ont déclenché la guerre. Il n'y a pas de paradoxe, dans ce sens, entre la négociation et la poursuite de la lutte armée.» Pour le SG du Front Polisario, «la fin de la guerre est tributaire de la fin de l'occupation marocaine, rappelant, à ce propos, que le cessez-le-feu avait été établi dans le cadre d'un plan onusien signé par le Conseil de sécurité, or le processus s'est limité uniquement au cessez-le-feu et les éléments de la Minurso se sont convertis en de simples observateurs de ce processus». «Ce cessez-le-feu est devenu un outil entre les mains de l'occupant marocain, pour imposer le fait accompli, ou encore un facteur en faveur du report de la solution équitable», a-t-il précisé. «Nous avons mis en garde contre cette action à maintes reprises, notamment depuis août 2016, à l'occasion de la première brèche à El-Guergarat, mais personne n'avait pris les choses au sérieux, ce qui a amené le Maroc à aller plus loin dans ses transgressions avant la rupture du cessez-le-feu, le 13 novembre dernier», a-t-il conclu.

«La nomination de De Mistura  n’est pas une fin en soi.»

Le Président sahraoui, Brahim Ghali, a appelé le Conseil de sécurité à fixer un calendrier pour la mission du nouvel envoyé onusien au Sahara occidental, Staffan De Mistura, et à donner des garanties pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination.
Lors d'une conférence de presse, tenue samedi en présence des organes de presse sahraouis et espagnols, à l'occasion du 46e anniversaire de l'unité nationale, M. Ghali a déclaré que la nomination d'un envoyé personnel pour le Sahara occidental «n'est pas une fin en soi». Il a souligné que «la nomination de l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Staffan de Mistura, dont nous avons pris acte, ne doit pas être une fin en soi, car l'objectif était et restera le parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, et l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui.
«L'importance de l'Envoyé personnel découle de sa capacité à conduire le processus pour réussir cette mission», a-t-il insisté, imputant «l'échec de toutes les missions des envoyés précédents aux entraves du Maroc et au Conseil de sécurité qui n'a pas fait montre de fermeté pour imposer les décisions de la légalité internationale et n'a entrepris aucune démarche en vue de contraindre le Maroc à mettre en œuvre et à respecter ses obligations internationales». Le Président sahraoui a également réaffirmé que «la décision attendue du Conseil de sécurité doit corriger le dysfonctionnement qui a conduit au retour de la guerre», ajoutant que «la prochaine réunion du Conseil de sécurité de l'ONU ne devrait pas être une réunion ordinaire, car la situation n'est plus normale, et donc ses résultats pourraient être décisifs pour la situation dans la région».
M. Ghali a indiqué, en outre, que le Conseil de sécurité «doit être conscient de la situation inédite et différente, mais aussi de son extrême gravité». À ce propos, le secrétaire général du Front Polisario a indiqué que «l'approche adoptée précédemment par le Conseil était fondée sur la gestion du conflit au lieu de sa résolution, une approche que le Maroc a exploitée pour dévier le processus de sa trajectoire initiale, en violant le cessez-le-feu, provoquant ainsi un retour à la case de départ».
R. I.

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