La place de la Grande Poste d’Alger s’est métamorphosée jeudi dernier en un véritable théâtre de mémoire et s’est transformée en galerie à ciel ouvert, où chaque installation raconte un fragment de lutte, un souffle de résistance, un éclat d’héroïsme.
Emblèmes nationaux et chants patriotiques étaient au rendez-vous pour célébrer comme il se doit le 65e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960. Entre expositions historiques, scènes reconstituées et regards chargés d’émotion, l’APC d’Alger-Centre a offert un voyage culturel et profondément humain à travers une des pages les plus marquantes de la lutte algérienne pour la liberté et initié, à cette occasion, une manifestation qui dépasse le simple cadre commémoratif. A cet effet, le directeur général de l’Office de promotion culturelle et artistique a déclaré que cette initiative vise à « plonger les citoyens dans une reconstitution sensible et fidèle de la période coloniale » et rappelé que les événements du 11 décembre 1960 occupent une place centrale dans la mémoire nationale. « Ce sont des événements très chers à notre histoire. Ils ont montré au monde la détermination du peuple algérien.
À travers ces expositions, nous voulons transmettre ce que notre peuple a subi et comment il a résisté », a relevé Mohamed Amine Zemam. L’exposition rend également hommage au rôle crucial des médecins et infirmières qui soignaient les moudjahidine dans des conditions extrêmes : tables improvisées, matériel rudimentaire, gestes précis et courageux malgré les dangers. Un autre espace présente les armes artisanales, moyens de camouflage, outils de communication et documents secrets utilisés pendant la Révolution. On y découvre l’ingéniosité des combattants, capables de transformer de simples objets en instruments de résistance.
En parallèle à ces reconstitutions historiques, un espace entièrement dédié aux arts plastiques a attiré de nombreux visiteurs. Une série de tableaux de peinture, réalisés par des jeunes artistes, offrait une vision sensible et colorée de l’histoire du pays. Parmi les œuvres les plus remarquées, une grande carte géographique de l’Algérie, parsemée d’images des Chouhada, se distinguait par son message vibrant l’inscription ‘‘Tahya El Djazaïr’’, tracée aux couleurs du drapeau national, vert, blanc et rouge.
D’autres tableaux mettaient en lumière des aspects profonds de la culture et des traditions algériennes : des scènes de vie rurale, des portraits de femmes du Centre en habits traditionnels ou encore des paysages évoquant la diversité du pays.
En mêlant culture, histoire et expression artistique, Alger-Centre a offert une plongée sensible dans la mémoire algérienne. Les visiteurs, jeunes et moins jeunes, ont pu ressentir la force d’un peuple qui a su transformer la douleur en victoire et l’oppression en espoir.
R. B.