
Envers et contre tout, la machine à tuer sioniste perpètre au quotidien sa sanglante hécatombe contre le peuple palestinien à Ghaza. La communauté internationale assiste, impuissante, à une politique d’extermination qui s’affiche ouvertement, à coups de violences inouïes et au mépris des principes du droit international humanitaire les plus élémentaires.
Israël, base avancée de l’impérialisme, nargue les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’ONU, et ne se reconnait aucune limite, confiante en l’impunité que lui octroient en permanence ses parrains et ses protecteurs.
Les dirigeants sionistes ne cachent plus leur sinistre stratégie qui s’assimile à un véritable nettoyage ethnique en plein XXIe siècle.
Hier, lors de notre Forum consacré à la situation humanitaire à Ghaza, le Pr Mostefa Khiati, auteur et pédiatre, président de la FOREM, a fourni à l’assistance, des chiffres révélateurs d’une terrifiante monstruosité. Le territoire ghazaoui est plongé dans une crise humanitaire majeure.
90% du réseau d’alimentation en eau potable est détruit, chaque habitant palestinien ne bénéficie que de 8 litres d’eau, alors que la norme universelle est de 50 litres par individu.
L’entité sioniste détruit des infrastructures sanitaires. Seulement 12 hôpitaux sont encore partiellement en service.
Une famine préméditée et organisée par le pouvoir criminel de Netanyahou et ses sbires prend de l’ampleur. 244.000 personnes ont atteint le stade 5 de la famine, presque un million de Palestiniens ont atteint le stade 4, alors que 66.000 enfants souffrent de la faim.
Comble de cynisme, à Ghaza, Israël a exclu l’UNRWA, ainsi que le Croissant-Rouge palestinien et la Croix- Rouge internationale. Ces agressions d’une abominable brutalité mettent en péril l’existence de la ville qui se trouve au bord de l’effondrement, dira notre invité.
Ce peuple est assiégé de toutes parts, mais le Pr Khiati a souligné le fait que les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles et que la situation a fait tomber les masques.
Le conférencier a salué le rôle de notre pays qui a sauvé l’honneur de la nation arabe, partant de ses principes indéfectibles. L’Algérie maintient son soutien constant à la cause palestinienne. Il dit que Ghaza est une épopée qui demeurera inscrite à jamais dans l’histoire.
Pour notre part, on peut affirmer que l’entité sioniste se comporte en Palestine occupée comme les conquistadors de Cortez, comme les généraux coloniaux français durant la conquête de l’Algérie, ou comme les G.I. américains au Vietnam, pour ne citer que ces funestes exemples.
La situation est apocalyptique, on ne le répétera jamais assez. Serait-ce possible d’avancer de guerre lasse, qu’il n'y a pas de communauté internationale, mais un monde éclaté, concurrentiel, tourmenté, se recroquevillant sur son pré carré ? La question reste posée.
M. B.
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Ils ont dit :
Fawzi Oussedik, Professeur de droit international et humanitaire :
«La faillite d'un idéal»
Pr Fawzi Oussedik, professeur et expert en droit international et humanitaire, affirme que l'aide humanitaire et la protection du peuple palestinien du génocide en cours «ne sont pas d’une difficulté objective, mais un manque de volonté parmi les principaux soutiens d’Israël». L’expert en droit international et humanitaire considère que le droit international humanitaire est «handicapé», et les mécanismes institutionnels internationaux «sont grippés», à cause «des doubles standards» d'un Occident qui met en avant «ses intérêts géopolitiques, économiques et sécuritaires» au-dessus de tout engagement humanitaire. Pour le Pr Oussedik, «la question n'est pas de savoir si une famine est officiellement déclarée ou non, mais plutôt de comprendre si les mécanismes qui conduisent à une pénurie alimentaire dramatique sont bel et bien en place». Et, à ce titre, poursuit-il, «les rapports des organisations internationales et les scènes de désespoir et de violence autour des points de distribution de vivres sont éloquents». «La réponse est clairement affirmative», a-t-il ajouté.
Citant l'article 8 du Statut de Rome, Pr Oussedik fait savoir que les crimes incluent, notamment, les violations graves des Conventions de Genève, telles que les atteintes intentionnelles à la vie, la torture, les traitements inhumains, la destruction de biens non justifiée par les nécessités militaires et la prise d'otages, entre autres. «Toutes les preuves sont là : Israël commet un génocide», indique l'expert. L'absence de volonté politique se reflète également dans la stagnation de l'enquête du procureur de la Cour pénale internationale ouverte en 2021, malgré les témoignages des victimes et les rapports des ONG et de l'ONU qui soulèvent des allégations de crimes de guerre commis par des responsables israéliens et des groupes armés palestiniens. Selon le Pr Oussedik, «il incombe aux acteurs internationaux de faire respecter les décisions». Il souligne que «même si le droit international est clair sur le conflit, il ne peut s'appliquer seul». Les États et les organisations internationales ont la responsabilité de garantir son respect. Cependant, dans le conflit israélo-palestinien, les résolutions de l'ONU ressemblent davantage à des constats qu’à une véritable volonté politique de résoudre le conflit. Le Conseil de sécurité n'a jamais pris de sanctions contre Israël, malgré ses dénonciations de la poursuite de l'occupation.
T. K.
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Abdullah Şahin Yasir, DG de l’imprimerie officielle (Turquie) :
«Les pays musulmans doivent se tenir en front uni»
«Le massacre des Palestiniens qui se déroule sous nos yeux en 2024 est un événement qui bouleverse les consciences», déclare Abdullah Şahin Yasir, directeur général de l'imprimerie officielle de la Monnaie et des Timbres de la Turquie. «Face à l'ampleur de la tragédie en Palestine, les limites de l'indifférence sont en train d'être dépassées partout», affirme M. Şahin Yasir, en s'interrogeant sur ce qui pousse à «rester insensible face à la réalité cruelle que vivent deux millions de Palestiniens, exposés à la faim, aux épidémies, aux bombardements et au nettoyage ethnique».
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Yıldız Konal Süslü, Députée AKP (Turquie) :
«Le silence est une complicité»
La députée Yıldız Konal Süslü, du Parti AK d'Istanbul, a pris la parole, pour dénoncer la tragédie humanitaire à Ghaza, exprimant avec émotion «la douleur des enfants palestiniens», et critiquant le silence de la communauté internationale. Elle a décrit «les enfants palestiniens, ayant rendu l'âme, libres, dans l'au-delà, et nous sommes collectivement responsables du drame». Mme Süslü a condamné le silence de la communauté internationale, et «l'Europe, qui, tout en se présentant comme des défenseurs des droits de l'homme et de la liberté, agissent de manière à contredire ces valeurs dans la pratique», en déclarant «le silence contre l'oppression est une complicité éhontée», ajoutant que chaque silence face à l'injustice «est comme une goupille sur une bombe», qui «coupera le souffle d'un autre enfant». Elle affirme que ceux qui se taisent face à l'oppression «sont des partenaires de crimes».
T. K.