Le drame survenu vendredi dernier à El-Harrach, où un bus de transport de voyageurs a fini sa course dans l’oued, emportant 18 vies et faisant 24 blessés, restera gravé dans les mémoires.
Si la douleur des familles endeuillées a profondément marqué les esprits, ce drame a aussi mis en lumière la force d’une valeur essentielle de notre société : la solidarité. Dans les instants les plus critiques, de jeunes Algériens présents sur les lieux se sont immédiatement portés au secours des passagers. Sans hésiter, ils se sont jetés à l’eau pour sauver des vies, faisant preuve d’un courage et d’un dévouement exemplaires. L’un d’eux, Nazim, raconte avec simplicité : «Nous étions quatre dans notre voiture. En voyant la scène, nous avons compris qu’il fallait agir. Nous nous sommes précipités pour aider les passagers coincés sous le bus.»
Des images de ces instants, largement partagées sur les réseaux sociaux, ont ému l’opinion publique et montré le vrai visage d’une jeunesse digne et responsable. Ces gestes spontanés illustrent ce que l’Algérie a de plus précieux. Une capacité inaltérable à se rassembler dans l’épreuve, à unir ses forces pour protéger et préserver la vie. Ils rappellent que le courage n’est pas seulement et uniquement l’affaire des uniformes, mais qu’il s’exprime aussi, avec autant de force, à travers l’élan citoyen et la générosité individuelle. Ce témoignage, comme tant d’autres, dit tout.
Ces gestes de bravoure ne sont pas des exceptions. Ils traduisent aussi un réflexe profondément algérien, celui de tendre la main, de se mettre en danger pour arracher une vie à la mort. À chaque catastrophe, ce sont eux, ces anonymes, que l’on retrouve en première ligne. Ils ne cherchent ni reconnaissance ni gloire. Leur récompense est le souffle qu’ils ont contribué à préserver, la main qu’ils ont tirée hors des eaux.
Ces jeunes, cette «force» que l’on retrouve chaque jour dans les universités, les quartiers ou les stades, portent haut les valeurs de fraternité et d’entraide. Ils démontrent que la grandeur d’une nation se mesure autant par ses infrastructures que par la noblesse de ses enfants. Leur bravoure mérite reconnaissance et respect, car elle incarne tout bonnement ce patrimoine moral et humain qui fait la force du pays.
Au-delà de la douleur, ce drame nous rappelle que notre société sait puiser dans ses propres ressources pour affronter les épreuves.
A. F.
