Après avoir confirmé Sifi Ghrieb au poste de Premier ministre, le président de la République nomme de nouveaux membres du gouvernement : du sang neuf pour l’Exécutif

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a dévoilé, hier, la composition du nouveau gouvernement, confié à Sifi Ghrieb, confirmé, plus tôt dans la journée, dans ses fonctions de Premier ministre, après un intérim concluant.

Cette importante restructuration du gouvernement qui redessine l’exécutif, s’inscrit dans une phase charnière pour le pays. Le chef de l’État a déjà annoncé que son prochain quinquennat sera placé sous le signe de l’économie. Le choix de Sifi Ghrieb, réputé pour sa gestion pragmatique et sa capacité à coordonner l’action gouvernementale, illustre clairement cette priorité. Il faut aussi relever l’ampleur de la réorganisation où des portefeuilles stratégiques ont changé de mains et certains ont été fusionnés. Cela révèle une volonté ferme de consolider l’exécutif autour d’un objectif clair : la priorité sera donnée à l’efficacité économique et à la stabilité sociale.

Dans le nouveau gouvernement, la première observation est sûrement le maintien de figures clés tels qu’Ahmed Attaf, qui conserve les Affaires étrangères, ou encore Saïd Chanegriha, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, chef d'Etat-Major de l'Armée nationale populaire. Cette stabilité sur les postes régaliens traduit la priorité absolue accordée à la sécurité et à la politique extérieure.

La création d’un grand ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, confié à Saïd Sayoud, constitue une nouveauté. Elle renforce la capacité de l’exécutif à coordonner mobilité, aménagement urbain et sécurité territoriale. Brahim Merad qui quitte l’Intérieur, conserve un rôle clé au sein de l’exécutif en tant que ministre d’État chargé de l’Inspection des services de l’État et des collectivités locales. Fin connaisseur de l’administration territoriale, Brahim Merad apportera tout son savoir-faire pour le contrôle et la bonne gouvernance, garantissant la cohérence de l’action publique.

Les grands changements sont à souligner dans le département économique. Ce dernier connaît un renouvellement significatif avec l’éclatement du secteur énergétique en deux ministères : Hydrocarbures et Mines d’une part, Énergie et Énergies renouvelables de l’autre. La stratégie de diversifier les ressources tout en sécurisant les recettes d’hydrocarbures est évidente. Avec Mourad Adjal à l’Énergie et Mohamed Arkab aux Hydrocarbures, le président de la République cherche manifestement à allier expérience et efficacité dans la gestion des enjeux énergétiques.

Le commerce a connu un ajustement notable dans le nouveau gouvernement avec la nomination de Amel Abdelatif, la désormais ancienne directrice générale des impôts, à la tête du ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, avec pour mission de stabiliser les prix, sécuriser l’approvisionnement et mieux encadrer la distribution.
Sur le plan social, la nomination de Mohamed Esseddik Aït Messaoudène, qui occupait le poste de chef de service de cardiologie au CHU Mustapha-Bacha, à la tête du secteur de la Santé, vise à insuffler un dynamisme nouveau. Son prédécesseur, Abdelhak Saïhi hérite du portefeuille du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale.

Dans ce nouveau gouvernement, il y a eu aussi des changements dans certains secteurs comme le ministère des Moudjahidine, de la Culture, ou encore de la Communication, ou encore une redistribution plus ciblée des portefeuilles gouvernementaux. C’est que le chef d’Etat cherche à redéployer les compétences pour une gestion plus efficace.
Ce remaniement donc combine trois objectifs : renforcer l’expertise dans les ministères économiques et sociaux pour accélérer les réformes que ce soit la relance de l’industrie, le soutien aux start-up, la régulation du marché... garantir la stabilité et la sécurité et enfin injecter du sang neuf pour booster la croissance.

Ce remaniement va bien au-delà d’un simple réajustement technique : il traduit une stratégie politique visant à doter l’Algérie d’une équipe capable d’affronter simultanément les défis économiques, sociaux et sécuritaires.
Reste à savoir si cette nouvelle dynamique saura répondre, rapidement et concrètement, aux attentes d’une population pressée de voir des résultats.

H. Y.

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