Algérie-Allemagne : un premier sommet pour l’investissement

L’Allemagne ambitionne de renforcer davantage sa coopération avec l’Algérie, une relation qui s’inscrit dans la continuité de 20 années de partenariat économique.

C’est dans ce cadre que s’est tenu, hier, à Alger, le premier sommet d’investissement algéro-allemand (German-Algerian Investment Summit, GAIS), organisé par la Chambre algéro-allemande de commerce et d’industrie (AHK Algérie), à l’occasion de son 20e anniversaire en Algérie.

Tenu sous le parrainage du ministère de l’Industrie, ce sommet a réuni des acteurs institutionnels, économiques et diplomatiques des deux pays, offrant une plateforme pour échanger sur les investissements, la coopération industrielle et les grandes transitions économiques.

La rencontre a été mise à profit, pour sceller plusieurs partenariats stratégiques entre entreprises algériennes et allemandes.

On citera, à ce sujet, la signature de protocoles d’accord entre Siemens et Intelligent Network (iNET), ainsi qu’entre Bayer et les universités de Blida et d’Alger. Ces accords traduisent l’engagement «concret» des acteurs économiques des deux pays et illustrent leur volonté de «renforcer» la coopération industrielle, technologique et académique.
Dans son allocution, le Secrétaire général du ministère de l’Industrie a indiqué que la tenue de cette rencontre constitue une «plateforme stratégique» destinée à «renforcer» la coopération bilatérale, à «concrétiser» les échanges par des projets «tangibles» et «promouvoir» un investissement industriel «durable» entre l’Algérie et l’Allemagne. Kheireddine Benaïssa a souligné la qualité et la solidité de la coopération entre l’Algérie et l’Allemagne, un partenariat stratégique qui s’est construit au fil des années, et rappelé que l’Allemagne figure parmi les partenaires économiques «les plus importants» de l’Algérie, tant par le volume des échanges commerciaux que par la qualité des investissements et des programmes de coopération. Il a également insisté sur le rôle de l’Allemagne comme partenaire «fiable» dans le transfert de technologie, l’échange d’expertises et le développement des capacités humaines, illustrant ainsi le caractère durable et stratégique des relations bilatérales entre les deux pays.

Il a, dans le sillage, mis en avant l’attractivité croissante de l’Algérie pour les investisseurs étrangers, soulignant les réformes profondes entreprises pour améliorer le climat des affaires.
Parmi celles-ci, figurent la révision du code des investissements, afin de le rendre plus flexible, transparent et attractif, la restructuration du système immobilier industriel, ainsi que l’organisation des filières industrielles en clarifiant les mécanismes de leur gestion et de leur fonctionnement, afin d’améliorer leur efficacité. «L’Algérie offre des opportunités prometteuses dans des secteurs stratégiques et à forte valeur ajoutée, notamment les énergies renouvelables, en particulier l’hydrogène vert, le solaire et l’éolien, les industries mécaniques et électromécaniques, l’ingénierie industrielle et de précision, ainsi que la chimie et les services logistiques.

Ces initiatives visent à renforcer la compétitivité des entreprises algériennes, à diversifier la production et à intégrer davantage le pays dans les chaînes de valeur mondiales, tout en soutenant la création d’emploi et le développement durable», a rapporté le SG du ministère. Il a rappelé que l’Algérie place au cœur de sa stratégie, le développement durable et la diversification de son tissu industriel, avec pour objectifs principaux la création de richesse et d’emploi, le renforcement des capacités d’exportation, l’optimisation de l’utilisation des ressources publiques et naturelles, ainsi que l’intégration des entreprises algériennes dans les chaînes de valeur mondiales.

Il a précisé que pour atteindre ces objectifs, notre pays a adopté une politique multidimensionnelle visant à garantir la sécurité alimentaire, sanitaire et économique, à développer les filières industrielles et à clarifier les mécanismes de leur gestion, tout en favorisant la modernisation et la compétitivité des entreprises.

De son côté, le directeur général de l’AHK Algérie a mis l’accent sur le potentiel d’une coopération «gagnant-gagnant» avec l’Algérie, qu’il a qualifié de «partenariat stratégique» reposant sur la confiance mutuelle et le partage d’expériences».

Oliver Blank a insisté sur la nécessité de renforcer les échanges économiques et industriels, notamment dans des secteurs tels que la production locale, les énergies renouvelables, l’hydrogène, l’économie circulaire, la santé, la pharmacie, l’agriculture, la digitalisation et la formation professionnelle.

Il a mis en avant l’intérêt de la tenue du premier sommet d’investissement algéro-allemand, qui constitue, selon lui, une opportunité unique de créer un pont entre les acteurs économiques des deux pays, de favoriser le dialogue, le réseautage et le lancement de projets concrets, et de mettre en lumière les perspectives de coopération gagnant-gagnant pour l’Algérie et l’Allemagne.

K. H.

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Le CREA s’implique

Le vice-président du Conseil du Renouveau Économique Algérien (CREA) est revenu sur les perspectives économiques de la coopération entre l’Algérie et l’Allemagne, soulignant que le pays est engagé dans une phase de transformation structurelle, et que les indicateurs récents confirment la résilience et le potentiel de l’économie nationale. Redha Achlaf a précisé qu’«au niveau local, l’accent est mis sur l’industrialisation et la transformation, avec le développement d’industries locales capables de valoriser les matières premières, de réduire les importations et de créer des emplois durables». Il a rappelé que les réformes du climat des affaires, notamment via l’Agence algérienne de promotion de l’investissement, visent à attirer davantage de capitaux, y compris étrangers.

Le vice-président du CREA a également mis en avant l’importance de l’innovation et des start-up, notant que la jeunesse algérienne et les nouvelles technologies constituent un levier essentiel, pour promouvoir l’innovation et la transition vers une économie à faible empreinte carbone. Il a indiqué que l’Algérie, «forte» de ses ressources humaines et naturelles, offre un terrain «fertile» pour des investissements mutuellement «bénéfiques».

Concernant les initiatives concrètes entre les deux pays, il a évoqué le projet «TaqatHy», mis en œuvre par «GIZ Algérie», un projet «ambitieux» visant à «accélérer» le déploiement des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert en Algérie, illustrant le transfert de technologie et le savoir-faire au service de la transition énergétique nationale.
«La coopération bilatérale s’étend également au renforcement des capacités et à la formation professionnelle, domaines essentiels pour moderniser l’appareil productif et répondre aux besoins du marché local. Ces initiatives, facilitées par des plateformes telles que la Chambre algéro-allemande de commerce et d’industrie (AHK Algérie), démontrent la volonté commune de bâtir un partenariat solide et durable», a-t-il relevé.

Pour conclure, le vice-président du CREA a soutenu que l’Algérie suit une trajectoire économique «positive», déterminée à «diversifier» et à «moderniser» son économie, et estime que le partenariat avec l’Allemagne constitue un levier «essentiel», pour atteindre ces objectifs, construisant «ensemble» un avenir «commun» fondé sur l’innovation, le développement durable et la prospérité partagée.

K. H.

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Tayeb Chebab, président de la CACI :
« Il faut stimuler les échanges »

le président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) a indiqué que l’objectif de cette rencontre est de «stimuler» les échanges, en particulier dans le domaine des technologies où l’Allemagne est reconnue, tout en permettant aux entreprises allemandes d’accéder à de «nouveaux marchés» en Afrique et dans le monde arabe, compte tenu de la position commerciale «avantageuse» de l’Algérie dans la région. «Notre pays cherche à établir des partenariats solides, pour diversifier son économie», a observé Tayeb Chebab.

K. H.

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