Ahmed Bensaâda, universitaire : «Une guerre de 4e génération contre l’Algérie»

Le chercheur a révélé qu'en plus de «l’institution présidentielle, c’est l’institution militaire algérienne qui a été dénigrée» par le rapport Graphika, estimant que l'Algérie, comme tous les pays du monde, «a ses institutions étatiques et s’exprime dans les médias qu’elle juge adéquats à son message». 

Le rapport de la société américaine «Graphika» sur l'Algérie, qui est une «évidente ingérence, cherche à créer une nouvelle agitation malsaine dans la vie politique du pays», a estimé l'universitaire Ahmed Bensaâda, soulignant qu'actuellement l'Algérie est sous le feu nourri d’une guerre de quatrième génération. Dans une étude publiée dimanche 22 août 2021 dans la revue Afrique-Asie, sous le titre «Le rapport de Graphika : soft power et guerre de 4e génération contre l’Algérie», M. Bensaâda a souligné que le rapport de ladite société spécialisée dans l'analyse de réseau, qui est «une évidente ingérence dans la politique intérieure de l’Algérie, cherche à créer une nouvelle agitation malsaine dans la vie politique du pays».
M. Bensaâda s'interroge sur le timing du rapport Graphika, estimant qu'«il est quand même étrange que sa publication intervienne juste après le scandale Pegasus qui a ciblé l’Algérie. De victime, l’Algérie est présentée comme coupable par Graphika», a-t-il souligné.
«Pourquoi l’Algérie? Pourquoi maintenant? Quel est le but recherché? Qui a commandé l’étude? Qui l’a financée? Et qui a collaboré avec eux pour leur fournir les détails nécessaires?», s'est questionné l'auteur de l'étude, ajoutant que si «Graphika s’est intéressée à l’Algérie, c’est que ce pays représente un enjeu géostratégique important pour les Etats-Unis». Le chercheur a révélé également qu'en plus de «l’institution présidentielle, c’est l’institution militaire algérienne qui a été dénigrée» par le rapport Graphika, en estimant que l'Algérie, comme tous les pays du monde, «a ses institutions étatiques et s’exprime dans les médias qu’elle juge adéquats à son message». Il a estimé dans la même étude que le rapport de Graphika critique le «droit à l’institution militaire de faire des reportages sur les +fake news+ et de dénoncer les agissements de certains groupes qui menacent la sécurité et la souveraineté de l’Algérie». Pour ce qui est des conclusions tirées de cette étude, l'universitaire a affirmé que «des sites jugés indésirables» sont supprimés sur recommandation de Graphika qui fait de la politique et non de l'analyse de réseaux», selon Bensaâda. «La démarche constitutionnelle adoptée par l’Etat algérien pour sortir de l’impasse ne plaît pas à Graphika», conclut l'étude d'Ahmed Bensaâda, ajoutant que la même société américaine supporte la politique du «Yetnahaw Gaa» prônée en particulier par les Ongistes, formés et financés par les organismes américains d’»exportation» de la démocratie. «Graphika se positionne, selon la même étude, contre les institutions de l’Etat algérien et soutient les groupes cités précédemment», dont deux sont considérés comme des organisations terroristes. Le réseau social Facebook «encourage» les manifestations en ligne pour ceux qui militent pour la phase de transition en Algérie, mais ferme les comptes de ceux qui soutiennent la démarche constitutionnelle, affirme encore la même étude. Par ailleurs, l'étude de l'universitaire Ahmed Bensaâda est revenue longuement sur le rôle de ces organismes américains d’«exportation» de la démocratie, dans le chaos qui prévaut aujourd'hui dans plusieurs pays arabes. L'étude a mis l'accent aussi sur les sources de financement de ces ONG, dirigées par des hommes politiques influents et des membres des grandes agences du renseignement américain, dont la société Graphika qui est financée par «des entités directement ou indirectement reliées à l’administration américaine, à l’administration britannique, à l’OTAN «, est-il souligné.
APS

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