Abderrahmane Hadef, consultant international : «L’Algérie aborde la deuxième phase de la numérisation»

«L'Algérie a parcouru beaucoup de chemin, en termes de transformation numérique, comme le démontre clairement le rapport d'étape sur la stratégie nationale de numérisation présenté, dimanche dernier, en réunion du Conseil des ministres sous la présidence du président de la République Abdelmadjid Tebboune.»

Le propos est du consultant international Abderrahmane Hadef, expert en technologie de numérisation, qui a expliqué, à El Moudjahid, que «cette stratégie, sur laquelle travaille actuellement le Haut-Commissariat à la numérisation, est un élément très important qui permettra de définir les objectifs à concrétiser de manière irréversible à l'horizon 2028 dans chaque secteur d'activité, aussi bien ceux relevant du domaine économique que de l'administration publique». C'est aussi une stratégie, poursuit-il, qui œuvre à la mutualisation des efforts de tous les acteurs intervenants dans ce processus dans la cadre d’une vision unifiée et pour la finalité d'une meilleure efficacité du déploiement du projet de la transformation numérique en Algérie. Pour l'expert, si le président de la République a de nouveau instruit, lors de la réunion du Conseil des ministres,  à l'accélération de la numérisation insistant sur la célérité que devrait faire valoir, en la matière ,tous les secteurs concernés, cela équivaut à dire que l'Algérie aborde désormais la seconde phase du processus. Une seconde phase qui prend en considération, dit-il, «les évolutions de la technologie numérique induite notamment par l'arrivée de l'intelligence artificielle (IA) et des nouveaux métiers numériques».
Abderrahmane Hadef a mis en relief l'impératif pour l'Algérie «de se doter d'un système lui permettant de s'adapter à toutes ces évolutions rapides afin de tirer profit de ce levier de modernisation et de performance au double niveau économique et administratif». Plus explicite, l'expert souligne que cette seconde phase fait suite aux efforts accomplis par chaque secteur ayant lancé des projets de numérisation. 
«Cette phase a essentiellement pour but de faire valoir le principe d'interopérabilité efficace de tous les systèmes informatiques déjà mis en place au sein des différents départements ministériels» explique-t-il. 
 
Contenu numérique, le défi de l’heure pour l’Algérie 
 
Sur un autre volet, notre interlocuteur a relevé le caractère indispensable de projet de réalisation du projet de création d'un Centre de stockage des données numériques eu égard, a-t-il estimé, à son impact déterminant en termes de modélisation du service public. Concernant ce projet, plus connu dans le jargon des experts en numérisation en termes de «Datacenter national», le président de la République a instruit le Haut-Commissariat à la numérisation de préparer un exposé à présenter, pour approbation, lors du prochain Conseil des ministres et dont le contenu est relatif aux conclusions d'un contrat avec Huawei. «Le numérique c'est gérer l'information est, plus important encore, la sécuriser. C'est pour cette raison que l'Algérie a opté pour un leader mondial dans le domaine, en l'occurrence l'entreprise Huawei», a-t-il affirmé. Il a surtout insisté sur le choix judicieux de ce fournisseur qui assure, dit-il, «la fourniture d'infrastructures fiables performantes et conformes à la norme internationale». «La réalisation de ce projet est un grand acquis pour l'Algérie et va s'ajouter à d'autres exploits qui ont vu le jour dans ce domaine,à l'exemple de celui de la certification de la signature électronique», a-t-il insisté. D’autre part, l’expert Abderrahmane Hadef a affirmé que la sécurisation de l’espace digital algérien contre les menaces de 4e et de 5e générations est «l’un des axes stratégiques sur lequel travaille le Haut-Commissariat à la numérisation, en étroite collocation avec le service de sécurité dans le but doter le pays d’un système de cybersécurité  performant, conformément aux  instructions à chaque fois réitérées, en ce sens, par le président de la République». Il a, par ailleurs, salué la décision de création d’une Ecole nationale supérieure de cyber-sécurité prise par le président Tebboue lors d’une réunion du Conseil des ministres tenue, à la mi-septembre dernier. La création de cette Ecole permettra  de former les compétences  algériennes dont le pays a besoin pour gérer, concevoir et développer les solutions numériques», a estimé l’expert instant sur le fait que la sécurité numérique est un «enjeu de souveraineté nationale,  d’où l’importance de réussir le  projet de la transformation numérique dans le respect des normes internationales». Dans cette otique, il a aussi plaidé pour le lancement d’une véritable industrie nationale spécialisée dans la production de contenus numériques en associant l’ensemble des acteurs spécialisés dans ce domaine. 
Ceci relève d’un  défi de l’heure pour le pays, a-t-il conclu. 
 
Karim Aoudia

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