Abdelmadjid ZaÂlani, président du CNDH : «Planter les germes de la liberté»

Ph. T. Rouabah
Ph. T. Rouabah

La diplomatie algérienne et la consolidation du principe du droit des peuples à l’autodétermination est le thème de la rencontre organisée hier par le Conseil national des droits de l’homme, à l’occasion de la célébration de la fête de la Victoire. Le président du CNDH, Abdelmadjid Zaâlani, a relevé que la Déclaration du 1er novembre souligne que la lutte du peuple algérien était pour la décolonisation des peuples, qui a d’ailleurs été possible, à l’époque, pour de nombreux pays africains. Zaâlani a également relevé que la glorieuse Révolution de novembre 1954 a été précédée par une déclaration d’intention du FLN, qui a exprimé sa pleine et entière disposition à entamer des négociations, à condition que l’indépendance nationale puisse concerner l’ensemble du territoire national. Et de mettre en exergue que la lutte armée a commencé par une intention de paix et des tentatives de négociations et qu’elle a pris fin lors du cessez-le-feu, le 19 mars 1962 à la faveur des accords d’Evian. Il ajoute que l’intention de la Proclamation du 1er novembre est «d’éviter les fausses interprétations et les faux-fuyants, pour prouver le désir de paix, limiter les pertes en vies humaines et les effusions de sang». Les rédacteurs de la proclamation du 1er Novembre ont proposé une plate-forme honorable de discussion aux autorités françaises si ces dernières sont «animées de bonne foi et reconnaissent une fois pour toutes aux peuples qu’elles subjuguent le droit de disposer d’eux-mêmes. Trois points essentiels ont été cités. Le premier concerne la reconnaissance de la nationalité algérienne par une déclaration officielle abrogeant les édits, décrets et lois faisant de l’Algérie une terre française en déniant ’histoire, la géographie, la langue, la religion et les mœurs du peuple algérien. Le deuxième point est celui de l’ouverture des négociations «avec les porte-paroles autorisés du peuple algérien sur les bases de la reconnaissance de la souveraineté algérienne, unie et indivisible», alors que le dernier point porte sur l’importance de la «création d’un climat de confiance par la libération de tous les détenus politiques, la levée de toutes les mesures d’exception et l’arrêt de toute poursuite contre les forces combattantes». La Déclaration de novembre, explique l’orateur, souligne que la lutte du peuple algérien est une lutte de décolonisation. Le document de référence qui est aujourd’hui institutionnalisé relève en effet que «conformément aux principes révolutionnaires, l’action (révolutionnaire) est dirigée «uniquement contre le colonialisme, seul ennemi obstiné et aveugle, qui s’est toujours refusé à accorder la moindre liberté par des moyens de lutte pacifique». À travers sa lutte armée contre l’occupant, l’Algérie aspirait non seulement à son indépendance mais à celle de l’ensemble des autres pays colonisés, observe le président du CNDH qui cite quelques témoignages, notamment celui de Mehdi Benbarka qui avait déclaré que «la révolution algérienne est une révolution pour la décolonisation de tous les peuples, les Africains en particulier». Abdelmadjid Zaâlani note que «c’est d’ailleurs ce qui s’est passé durant la période précédant l’indépendance de notre pays, puisque beaucoup de pays africains ont accédé à l’indépendance et ont rejoint les Nations unies, en votant, en 1960, en faveur de la résolution 14-15 sur les droits des peuples à l’autodétermination. Ils ont par voie de conséquence soutenu la cause algérienne et le droit des Algériens à leur indépendance». Et d’ajouter que «les témoignages émanaient de partout y compris de Che Guevara qui répétait que la révolution algérienne a des dimensions mondiales ». La révolution a libéré l’Algérie et, en même temps, a planté les germes de la liberté partout à travers le monde, a soutenu le président du CNDH. Amir Noureddine, ancien diplomate ayant représenté le pays aux Etats-Unis d’Amérique et membre du CNDH a souligné que les accords d’Evian étaient une libération de la conscience universelle, de même qu’il s’est remémoré les propos de Che Guevara qui lui avait confié ces mots : «On ne peut rien faire sans l’Algérie».
Soraya Guemmouri

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