1re édition d’IME 2025 : l’avenir maritime algérien prend forme

La première édition du Salon international Maritime Expo (IME 2025) a ouvert ses portes hier au Palais des expositions d’Alger.

Organisé jusqu’au 4 décembre, cet événement constitue le premier rendez-vous professionnel d’ampleur en Algérie entièrement dédié à la chaîne de valeur de l’industrie maritime. L’ambition est de créer un espace de rencontres, d’échanges et de partenariats entre les acteurs publics, privés et internationaux du secteur. Intervenant à cette occasion, Kamla Idir, directrice générale d’IME 2025, a expliqué à El Moudjahid que cette édition réunit « une quarantaine d’entreprises publiques, privées et des représentants étrangers » autour d’un programme de trois jours. « Cette première édition, dédiée à l’industrie du transport maritime, portuaire et à la logistique, met fortement l’accent sur la formation », souligne-t-elle.

Le salon est d’ailleurs placé sous le parrainage de la ministre de la Formation professionnelle, un choix qui reflète l’importance cruciale des compétences dans les métiers de la construction, de la réparation navale ou de la maintenance industrielle maritime. Pour Mme Idir, l’objectif est de « valoriser les infrastructures existantes en Algérie et de les moderniser pour renforcer l’intégration du pays dans les échanges commerciaux continentaux et internationaux ». Elle a souligné que les conférences programmées abordent également des sujets d’actualité mondiale tels que la transition énergétique et objectif carbone zéro, la digitalisation des ports vers des “ports 4.0”, intéroperabilité des données, la cybersécurité maritime, et les mécanismes de financement des projets maritimes, en collaboration avec l’API. Parmi les exposants, le commandant Tayeb Tekfa, directeur des opérations maritimes chez Hyproc Shipping Company, rappelle que l’entreprise est « au cœur de l’industrialisation du transport maritime depuis 1982 ».

Filiale de Sonatrach depuis 1997, Hyproc assure aujourd’hui environ 30 % des exportations de GNL, GPL et produits raffinés du groupe. La flotte actuelle compte 14 navires, dont trois en partenariat avec des sociétés japonaises. « Nous investissons continuellement dans la modernisation et l’extension de la flotte, notamment dans de nouvelles capacités GPL et GNL », affirme M. Tekfa. L’entreprise gère également ses navires en propre ainsi que ceux d’autres armateurs, grâce à une expertise reconnue en ship management et en formation continue. Hyproc est en pleine transition écologique ; un système de contrôle des émissions de CO₂ a été installé sur un méthanier pilote. Une démarche urgente, puisque l’entreprise a dû s’acquitter de près de 10,7 millions de dollars de taxes carbone auprès de l’Union européenne cette année. « Nous travaillons avec le ministère des Transports, l’Environnement et la Marine marchande pour adopter une stratégie commune et réduire ces émissions », précise-t-il.

La transformation numérique occupe également une place centrale au salon. Sabrina Boudraa, directrice du numérique et de la relation client au sein d’EPE/APCS-SPA, filiale du groupe Serport, rappelle que l’entreprise est spécialisée dans la digitalisation du secteur des transports et porte notamment le projet majeur : APCS – Algerian Port Community System. Cette plate-forme communautaire, conçue par des ingénieurs algériens et encadrée par un décret exécutif, permet de connecter l’ensemble des acteurs portuaires : armateurs, consignataires, transitaires, services de contrôle, douanes, garde-côtes, police des frontières et entreprises portuaires. Elle est désormais interfacée avec le système douanier ALSES, faisant de l’APCS le point d’entrée unique pour la déclaration des cargaisons et des escales.

« L’APCS développe également une nouvelle plate-forme de gestion des incidents et accidents portuaires, destinée à accélérer la circulation des informations et à renforcer la traçabilité. Celle-ci sera mise en production prochainement », a précisé Mme Boudraa.

R. B.

Multimedia