19 mars, fête de la victoire, mettre la lumière sur les crimes et le génocide : Ne rien céder sur l’histoire et construire au présent

La restitution de la totalité de nos archives et l'établissement de toute la lumière au sujet des injustices de la colonisation abjectes et ses actes de barbarie que le peuple algérien a subi durant la longue nuit coloniale sont parmi les défis de l'Algérie nouvelle, comme l’a rappelé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans son message à la célébration de la fête de la Victoire.

Les démarches engagées dans ce domaine seront poursuivies sans relâche et sans compromis a soutenu en effet le chef de l'État dans son message. Depuis son élection à la magistrature suprême, le président de la République n'a cessé de réitérer l'intérêt qu'il accorde à ce dossier, et l'une de ces actions phares ayant marqué le début de son mandat a porté sur la restitution des 24 crânes des résistants algériens conservées depuis un siècle et demi au Musée de l'histoire naturelle de Paris. Il faudra que les archives soient aussi restituées, dit le Professeur Mohamed Bounaâma, docteur en archivistique, qui explique que l'accès à ces archives permettra de retracer les cheminements des crimes coloniaux. Les historiens plaident aussi la mise en place d'un code du patrimoine globalisant vu qu'en plus des archives, les contentieux mémoriels à assainir avec la France concernent aussi des objets muséologiques ainsi que les trésors précieux de l’armoirie de l’Algérie qui ont été déplacés en France. Bounaâma révèle à El Moudjahid que le Centre national d'études et de recherches sur le mouvement national et la Révolution du 1er novembre (CNERMN 54) a été doté récemment d'une commission traitant des crimes génocidaires et mémoricidaires. Il précise que cette commission instituée par le ministère des Moudjahidine est présidée par le directeur du Centre, Djamel Eddine Miadi. «Cette commission a pour mission d'élaborer un guide qui détermine et précise les différents actes génocidaires et les différents crimes commis par le colonisateur français depuis l'invasion de l'Algérie en 1832 jusqu'à l'avènement de l'indépendance» indique notre interlocuteur. «Une fois achevé, le guide en question sera remis aux hautes autorités de l'État ainsi qu'au Parlement, et servira de base pour des lois condamnant, sur la base des archives et des données historiques vérifiées, les différents crimes coloniaux» a-t-il ajouté. Ceci certifie la poursuite de l'œuvre engagée par l'État en ce qui concerne les exactions et les atrocités commises par le colonisateur.
Karim Aoudia

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