
C'est l'un des «fléaux» qui gangrène le football algérien depuis des lustres : les dettes. Celles-ci se sont accumulées avec le temps et ont atteint des chiffres qui donnent le tournis. Pour lutter contre ce phénomène, le bureau fédéral de la FAF a pris une série de mesures dont certaines sont inédites lors de la réunion statutaire de ce mois de novembre. Explication.
Les derniers chiffres publiés par la CNRL estiment la dette des clubs, tous paliers confondus, à plus de 4 milliards de dinars. Une ardoise qui n'a eu de cesse de s'arrondir au fil des saisons en raison de l'entêtement des clubs à continuer à recruter et ne pas honorer leurs engagements salariaux au bout du compte.
Cette situation a fait que les dossiers s'entassent au niveau de la CNRL. Pour les joueurs et entraîneurs étrangers, c'est carrément la FIFA qui est saisie, et cela a donné lieu, dans certains cas, à des affaires qui ont exposé la FAF à des sanctions. Le cas le plus édifiant étant celui de l'O Médéa à qui la Ligue Nationale de Football Amateur a délivré des licences, alors qu'il était frappé d'une interdiction de recrutement de la part de la FIFA. Résultat des courses, c'est la FAF, en tant qu'organe représentatif, qui s'est fait taper sur les doigts par l'instance faîtière du football national.
Pour empêcher que ce genre d'affaires ne se reproduise et pour un meilleur encadrement des clubs, le bureau fédéral de la FAF a décidé, en plus de la réactivation de la Direction du contrôle de gestion et des finances des clubs professionnels (DCGF), d'exiger désormais des clubs des «cautions de garantie».
Cette mesure qui consiste, en des termes plus simples, en le dépôt d'un chèque de garantie représentant le salaire annuel d'un entraîneur ou joueur étrangers à la CNRL en contrepartie de sa qualification.
Cette caution de garantie est censée prévenir tout contentieux susceptible d'atterrir sur les bureaux de la FIFA. Cela évitera également à la FAF de devoir avancer les frais de ses propres fonds, comme elle l'a, par exemple, fait il y a quelques semaines avec l'entraîneur tunisien Lotfi Sellimi.
Dans l'absolu, cette mesure, qui s'ajoute à toute une série, comme celle de l'obligation de «l'application des conditions du cahier des charges sur l’organisation interne des clubs professionnels», est censée aider les clubs à assainir à terme leur situation financière et épurer leur gestion.
Achour Ait Ali