Sétif : Le stade mohamed-Guessab réceptionné cette année

L’emblématique stade Mohamed-Guessab, pour ceux qui l’ont connu durant les périodes fastes du football sétifien, dont l’écho résonne encore au cœur de ce temple, fait partie de ces lieux majestueux qui ont vu défiler tant de générations de la balle ronde, brillant de mille feux sur les scènes nationale et internationale.

Des moments forts ancrés dans la mémoire qui rejaillissent chaque fois que le vent du souvenir glorieux du football sétifien vient secouer, l’espace de quelques échappées belles qu’a connues ce stade depuis déjà les années 30 avec la création de l’USFMS et toutes ces étoiles telles que Mokhtar Arribi, Rachid Mekhloufi, Abdelhamid Kermali, Djabi Zouaoui, Hocine Laklif, Boukhrissa qui ont foulé le terrain qui a continué à accueillir bien des générations comme Koussim Messaoud, Mattem Lounis, Messaoudi Laid, Benkari Rachid, Kharchi Larbi, Salhi Abdelhamid, pour ne citer que ceux-là et évoquer tous les moments de bonheur d’un stade inauguré en 1934.
Ce stade où les Algériens avides de liberté arboraient les couleurs de la souveraineté et contribuaient à la dynamique extraordinaire de la cause nationale. Comment sinon expliquer le parcours héroïque du Stade Africain Sétifien qui annonçait, dès 1947, ses couleurs et ses prétentions en portant au cœur la flamme des massacres du 8 Mai 1945. Un grand club qui sacrifia 33 martyrs dont le nom de l’un deux, Mohamed Guessab, est au fronton de ce stade emblématique.
Autant dans les rangs de l’union sportive franco musulmane sétifienne dont le «F» fut alors imposé par les autorités coloniales, sous peine de dissolution, que de ceux du Stade Africain Sétifien, la flamme de l’Algérie combattante enflammait déjà l’aire du stade «Eugène Girod», qui devint, au fil du temps et de l’amour pour la patrie, le fief de la résistance mais aussi un lieu sombre où étaient parqués des centaines d’Algériens arrêtés par les forces coloniales.
Ce stade était doté alors de deux vestiaires communicants avec quelques miroirs et des robinets sur une facette et, un peu plus loin, avant d’accéder aux vestiaires des arbitres, un espace de 4 m2, des douches que se partageaient les joueurs des deux clubs et un tunnel de fortune qu’empruntaient les deux équipes pour accéder au terrain en turf après vérification des licences et avant le traditionnel cérémonial de présentation des deux équipes. La tribune officielle n’avait rien de ces facettes VIP, sinon celui d’un espace entouré d’une clôture en béton de un mètre de hauteur pour recevoir sur une vingtaine de chaises métalliques les invités du jour.
C’était suffisant pour faire le bonheur des inconditionnels de la balle ronde, mais face à la formidable expansion que connaîtra cette ville, s’affirmant alors comme pôle régional incontestable, le stade Guessab devint alors trop exigu. Des idées pour réaliser une extension des gradins, un tunnel pour le train côté-est et la reprise du terrain et des vestiaires ne se concrétiseront pas. D’autres évoqueront la nécessité de faire sortir le stade de la ville, oubliant la dimension historique et le besoin de le rénover pour le bien de nombreuses autres formations qui se bousculaient au portillon du stade 8 Mai 1945 pour décrocher un créneau horaire. Et alors que la vétusté gagnait du terrain au fil des ans et que des séquelles profondes commençaient à creuser dans le souvenir impérissable de ce temple du football, émergea enfin la décision de reprendre ce stade dont les travaux se poursuivent hélas depuis plus d’une décennie sans que le bout du tunnel ne soit encore visible.
Fallait-il alors vivre d’espoir et d’eau fraîche devant toutes ces échéances et ces promesses qui furent étalées au grand jour par les élus de la commune et qui butèrent chaque fois sur des contraintes techniques inattendues dont celle du terrain où il fallait descendre à plus de 9 mètres pour trouver le bon sol, agir ensuite en couches successives et arriver aujourd’hui à la dernière phase du Bender et de la pose du gazon synthétique.
La volonté et la détermination prévalant depuis peu, les actuels locataires de l’APC de Sétif veulent en finir avec cette situation qui n’a que trop duré et redonner à la ville un stade rénové. Le président d’APC, Bourmani Mohamed
Cherif, est on ne peut plus clair à ce sujet : «Les travaux avancent bien et le stade Mohamed-Guessab sera réceptionné cette année sur les trois composantes essentielles du chantier que sont le terrain pour la pose du gazon synthétique, la partie éclairage du terrain dont l’entreprise sera connue ces jours-ci, après l’ouverture des plis et les nouvelles tribunes dont la capacité a été étendue avec en dessous les vestiaires et autres annexes. Le nouveau bâtiment édifié à l’intérieur de cette enceinte abritera la salle de fitness, l’administration et une salle de sport.»
En attendant l’ouverture, les fresques portées par les panneaux du mur d’enceinte témoignent des étapes glorieuses du football sétifien.
F. Zoghbi

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