Au coup de sifflet final du match ayant scellé la victoire des Verts face à la Somalie (3-0), la ville d’Oran a basculé dans une ferveur indescriptible. La qualification de l’équipe nationale pour le Mondial 2026 a enflammé les rues d’El Bahia.
Du centre-ville à l’avenue Akid-Lotfi, en passant par les environs du stade Miloud-Hadefi à Belgaïd et les quartiers de Maraval, les cortèges de voitures se sont formés spontanément, drapeaux au vent, klaxons à fond et slogans patriotiques. Les rues, d’abord calmes durant le match, se sont remplies en quelques minutes d’une foule en liesse scandant le célèbre «One, two, three, viva l’Algérie !»
Devant sa cafétéria à Belgaïd, Miloud, propriétaire du lieu où des dizaines de jeunes avaient suivi la rencontre, peine à contenir son émotion : «On a crié, on a sauté, certains pleuraient même. On attendait ce moment depuis longtemps», dit-il, la voix encore couverte par les chants et les klaxons. Non loin de là, Zaki, un supporter fidèle des Verts, brandit fièrement le drapeau national. «Ce n’est pas juste une victoire, c’est un message : Nous sommes de retour à la coupe du monde !», lance-t-il avant de rejoindre un cortège en direction du centre-ville. Sur l’esplanade Sidi-Mohamed, devenue le point de ralliement traditionnel des grandes fêtes sportives, les familles se mêlent aux jeunes. Fatiha, habitante d'Es-Seddkia, raconte : «Même sans aller au stade, on ressentait tout. On a sorti les enfants, on a chanté depuis le balcon.
C’est une fierté immense !» À Maraval, Omar et Samir reviennent du stade, drapés de vert et blanc. «Après le troisième but, c’était la folie ! Les gens dansaient et chantaient dans les gradins», confie Omar, tandis que Samir ajoute : «L’ambiance au stade était comme l’ors d’une finale. Toute une ville, voire tout un pays est derrière son équipe.» Feux d’artifice, fumigènes, chants et youyous ont enflammé Oran jusque tard dans la nuit. Pour beaucoup, cette qualification a réveillé des souvenirs, mais surtout ravivé une fierté collective.
A. S.