Ligue des champions d’Afrique – Verdict retentissant dans l’affaire Al Hilal-MCA : Al Hilal désigné unique responsable du chaos

Le suspense était à son comble depuis la fin de la première journée de la phase de poules de la Ligue des Champions africaine.

Ce jeudi, le jury disciplinaire de la Confédération Africaine de Football (CAF) a enfin rendu son verdict concernant les graves incidents ayant émaillé la fin de la rencontre entre Al Hilal Omdurman et le MC Alger. Contre toute attente et malgré les tentatives de déstabilisation adverses, le club algérois sort quasi indemne de cette procédure, tandis que la formation soudanaise se voit lourdement sanctionnée.

L'image avait fait le tour des réseaux sociaux et inquiété les supporters du Doyen : une bagarre générale éclatant au coup de sifflet final, mêlant joueurs et staffs techniques dans une confusion totale. Saisie pour faire la lumière sur ces événements, l'instance faîtière du football africain a mené une enquête minutieuse, s'appuyant notamment sur les rapports des officiels et le visionnage des images de la rencontre. La conclusion du jury disciplinaire est sans appel : le club soudanais d'Al Hilal est le principal, voire l'unique responsable des débordements. Loin de la thèse d'une agression partagée, l'enquête a révélé que l'étincelle est venue du camp local, provoquant la réaction des joueurs algériens qui tentaient de regagner les vestiaires.

La CAF a décidé de frapper fort pour endiguer la violence sur les terrains continentaux. Deux hommes ont été particulièrement ciblés par la commission de discipline, identifiés comme les moteurs de l'agression. Le joueur Jean-Claude Girumgisha, attaquant d'Al Hilal, qui a été formellement identifié comme le provocateur principal. Son attitude agressive envers les Algériens lui vaut une suspension ferme de trois matches dans les compétitions interclubs de la CAF, assortie d'une amende individuelle de 5.000 dollars. Mais aussi l’analyste vidéo et membre du staff technique d'Al Hilal, l’Algérien Walid Cherchari. L'Algérien, qui officie pour le club soudanais, a été reconnu coupable d'avoir envenimé la situation. Il écope de la même sanction, soit trois matches de suspension de banc et 5.000 dollars d'amende. Sur le plan collectif, les deux clubs ne coupent pas aux sanctions pécuniaires pour «mauvaise conduite» de leurs délégations respectives. Le MCA et Al Hilal devront s'acquitter d'amendes comprises entre 15.000 et 50.000 dollars. Une somme conséquente, mais qui reste un moindre mal au regard des risques sportifs encourus. Pour le MC Alger, ce verdict a une saveur de victoire diplomatique.

En effet, dans les jours suivant le match, la direction d'Al Hilal avait multiplié les manœuvres pour accabler le champion d'Algérie. La défense soudanaise reposait sur une stratégie claire : faire ressortir les anciens dossiers disciplinaires du Mouloudia pour le présenter comme un club récidiviste et violent, espérant ainsi influencer la CAF pour obtenir des sanctions lourdes (huis clos, suspension de terrain ou retrait de points). Le jury disciplinaire n'est pas tombé dans ce piège. En se basant strictement sur les faits du match en question, la CAF a, de facto, blanchi le MCA des accusations portées par son adversaire. L'instance a jugé que le club algérois avait été entraîné dans ces incidents malgré lui, validant ainsi la version des faits présentée par la direction algéroise.

C’est un véritable ouf de soulagement qui parcourt les rangs du Mouloudia. Sans cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, les hommes de Rhulani Mlungisi Mokmena peuvent désormais se concentrer exclusivement sur le rectangle vert et la poursuite de leur campagne africaine, avec l'ambition de sortir des poules. La réputation du club est préservée et l'intégrité de ses chances sportives reste intacte. Du côté soudanais, la pilule est difficile à avaler. Considérant ce verdict comme injuste et trop sévère, la direction d'Al Hilal a immédiatement réagi via un communiqué officiel, annonçant son intention de faire appel de la décision.

Le MCA a indéniablement remporté la première manche de cette bataille administrative, en attendant la suite qui sera donnée à l’appel d’Al Hilal.

M.-A. A. 

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