
La Fédération algérienne de football (FAF) a décidé de boycotter la cérémonie des CAF Awards-2023, qui s’est tenue hier dans la ville de Marrakech.
Une absence que l'instance fédérale a décidé volontairement pour contester l'absence de Riyad Mahrez ainsi que celle de l’USMA, dans le Top 3 des nominés pour respectivement, les trophées de Joueur africain et d’Equipe africaine de l'année 2023.
C'est un geste fort de la part de la Fédération algérienne de football. Il traduit clairement son désaccord quant aux choix des nominés pour les différents trophées des CAF Awards 2023. La FAF par la voix de son président, Walid Sadi, a annoncé en effet qu'aucun "Algérien ne sera présent à la cérémonie des CAF Awards par solidarité à Riyad Mahrez", a-t-il balancé sans ambages.
Une décision courageuse et légitime de l'Algérie qui montre de manière forte son désaccord quant aux modalités de sélections des nominés et des lauréats qui ne répondent pas aux procédures standards qui veulent que les nominés et les heureux élus soient désignés par un collège d'experts, composé d'entraîneurs et capitaines des sélections membres, d'anciens joueurs et de journalistes. Ce qu'il faut savoir c'est que ce collège existe bel et bien et est appelé à chaque fois à voter pour les joueurs, entraîneurs et clubs de leurs choix par catégories "sans ordre de préférence".
Mais l'aberration dans tout ça, c'est que les lauréats de chaque catégorie sont choisis à la fin à la suite des votes d'un panel composé de la Commission technique de la CAF. C'est là que le bât blesse. Souveraine, cette dernière peut donc décider de qui sera nominé dans le Top 3 sans avoir à se référer forcément aux statistiques personnelles des joueurs durant l'exercice écoulé.
C'est ainsi que Riyad Mahrez, vainqueur d'un triplé historique avec Manchester City, avec à la clé des performances personnelles dans les standards (15 buts et 13 passes décisives en 47 apparitions dont 36 comme titulaires) a été gommé de la liste du trio finaliste. Tout comme l'USM Alger, dont son doublé africain (Coupe de la Confédération et Supercoupe d'Afrique) ne lui a pas suffi, non plus, pour figurer au moins dans le Top 3 des meilleurs clubs africains de l'année.
A contrario, Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud), club appartenant au président de la CAF, Patrice Motsepe, a été nominé malgré le fait qu'il n'a remporté aucun titre continental cette année. Tout comme le WA Casablanca d'ailleurs.
Abdelhak Benchikha était le seul Algérien à concourir pour le titre d'entraîneur africain de l'année grâce à ses deux titres qu'il a remportés avec l'USMA — Tiens ! Tiens ! — mais il a décidé lui aussi de boycotter la cérémonie par solidarité. Un geste louable applaudi par les Algériens et les Usmistes.
Par conséquent, la décision de l'Algérie de ne pas assister à la cérémonie des CAF Awards rajoute une couche de discrédit sur l'instance panafricaine connue depuis longtemps pour fonctionner plus comme un lobby que comme une confédération de football.
Achour Ait Ali