
Glorieuse et intemporelle est l’équipe de football du FLN. 64 années sont passées, mais l’histoire reste intacte. Des trente-trois joueurs qui ont signé l’acte de naissance de cette glorieuse équipe de football, trois sont en vie et perpétuent la mémoire d’un groupe de footballeurs montés au front avec femmes et enfants un soir d’avril 1958. Ils ont laissé tomber une carrière de mondialistes pour certains - le Mondial-58 se profilait à l’horizon - pour épouser la cause d’un peuple, d’une nation.
Dans son allocution au Forum d’El Moudjahid, Mohamed Maouche, l’un des derniers témoins de ce chapitre de l’histoire, a résumé le sens du sacrifice en un mot : «L’indépendance n’a pas de prix !» Tout est dit ! Le mois d’avril 1958, la guerre d’Algérie était à sa cinquième année. Toutes les couches de la société prenaient fait et cause pour la Guerre de libération.
C’est dans ce contexte de lutte que l’équipe du FLN voyait le jour. Le 15 avril, neuf footballeurs algériens issus des plus grands clubs de la première division française quittaient clandestinement la France pour rallier le siège du Front de libération nationale (FLN) à Tunis où le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) avait installé son QG. Rachid Mekhloufi, star de l’AS Saint-Étienne, l'homme de la qualification pour le Mondial et présélectionné pour la Suède, Mustapha Zitouni, grand libéré de l’AS Monaco et présélectionné pour le Mondial-1958, Abderrahmane Boubekeur (AS Monaco), Abdelaziz Bentifour (OGC Nice) et Kaddour Bekhloufi (AS Monaco), prenaient la route du «maquis». Il y avait aussi Amar Rouaï (SCO d’Angers), Abdelhamid Bouchouk et Saïd Brahimi (Toulouse FC), et Abdelhamid Kermali (OL). Ils étaient en tout trente-trois footballeurs à mener cette action patriotique qui allait faire la une de la presse à l’époque. Soixante-quatre ans après, et comme chaque année, El Moudjahid commémore ce pan de l’histoire de l’Algérie. Hier, au siège d’El Moudjahid, Mohamed Maouche est venu perpétuer la mémoire de l’équipe du FLN et narrer - travail de mémoire oblige - les premiers pas de ce team qui allait devenir l’ambassadeur de la Guerre d’indépendance. Etaient aussi présents, l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Kamel Bouchama (1984-1988) et Mohamed Abbad (président de l’association Machaâl Echahid),
«L'équipe du FLN était le premier ambassadeur de l'Algérie. Il y avait certes à l’époque une diplomatie, mais elle se limitait à ce domaine. Or l'équipe du FLN a contribué à faire connaître la cause algérienne à toutes les couches sociales à travers le monde», résumait l’ancien MJS, Kamel Bouchama qui, dans un petit rappel d’histoire, raconte le rôle joué par le sport dans le mouvement national.
C’est donc dans l’optique de contribuer à ce travail de mémoire qu’El Moudjahid a revisité hier lors de son forum le parcours historique de l’équipe du FLN qui a imprégné la génération de l’Indépendance du sens du patriotisme et du sacrifice. «Pour moi, rien ne vaut l'indépendance. On a dit qu'on a laissé des carrières, des situations, de l’argent et de la notoriété pour épouser cette cause. Pour moi, cette cause n'a pas de prix», a résumé Mohamed Maouche. Pour tous les sacrifices, l’Algérie leur sera éternellement reconnaissante.
Achour Ait Ali