Les championnats du monde de cyclisme ont débuté avant-hier au Rwanda et se poursuivront jusqu’au 28 du mois courant. Trois coureurs algériens, dans différentes catégories, prennent part à cette compétition. Il s’agit de Slimane Badlis (élite), Oussama Mimouni (U23) et Sallah Hamzaoui (juniors). Dans cet entretien, le directeur des équipes nationales, Abdeslam Dahmane, nous parle des objectifs de la sélection nationale dans cette compétition.
El Moudjahid : Vos objectifs pour cette compétition mondiale ?
Abdeslam Dahmane : Notre unique objectif dans ces championnats du monde, concernant l’élite, était de prendre le départ de la course pour gagner des points UCI. Nous étions tout à fait conscients que notre coureur n’était pas en mesure de terminer cette course, qui s’est déroulée sur un parcours de 270 km environ, à une altitude de plus de 2000 m. Comme vous le savez, les points au championnat du monde comptent double. Le fait d’avoir pris le départ de l’épreuve permet à l’Algérie de gagner 400 points. Ainsi, cela va nous permettre de nous positionner dans le classement de l’Africa Tour de la saison prochaine, qualificative aux Jeux Olympiques de Los Angeles 2028. Par ailleurs, cela nous permettra de continuer de bénéficier d’invitations pour les grands rendez-vous.
Comment s’est fait le choix du représentant algérien ?
L’Algérie n’avait pas droit à plus d’athlètes. Les places sont attribuées en fonction du classement de l’Africa Tour. Cela dit, même si nous avions le droit de faire participer plus de coureurs, nous ne l’aurions pas fait. Engager plus d’athlètes aurait coûté énormément d’argent pour un investissement sans retour. Suivant l’objectif de la fédération, aligner un seul athlète suffisait. Pour ce qui est du choix du représentant algérien, je vous avoue que ça n’a pas été difficile de trancher. Nos meilleurs athlètes étant engagés avec leurs clubs dans différentes compétitions internationales, nous avons fait un choix sans tenir compte des critères de performance. Comme je vous l’ai déjà souligné précédemment, le coureur avait juste à prendre part au départ de la course et de rouler jusqu’à sa limite. Il était confronté à des cyclistes professionnels, à l’image du vainqueur du Tour de France Tadej Pogačar, qui ont l’habitude des longues distances. Rivaliser avec eux n’est possible pour aucun coureur algérien.
Comment se fait-il que des professionnels aguerris soient confrontés à des amateurs en Championnat du monde et aux Jeux olympiques ?
Justement, l’UCI est entrain de réfléchir à un projet pour que les coureurs professionnels engagés dans la World Tour ne puissent être engagés dans un championnat du monde avec les amateurs. Il y aura probablement deux compétitions distinctes.
Et concernant les deux autres athlètes, en l’occurrence Oussama Mimouni (U23) et Sallah Hamzaoui (juniors) ?
Pour les deux athlètes en question, il s’agit d’une invitation du centre de formation de l’UCI. Les deux cyclistes sont entièrement pris en charge par le centre de l’Union cycliste internationale qui a même pris leur préparation à ses frais. Cela fait partie de leur processus de formation et va leur permettre de gagner en expérience internationale.
R. M.