
L’ancien sélectionneur national Abderrahmane Mehdaoui pense que l’édition 2022 au Cameroun sera plus difficile à disputer pour les Verts que sa précédente, en Egypte. Il en explique les raisons dans cet entretien.
El Moudjahid : Votre avis sur le groupe de l'Algérie ?
Abderrahmane Mehdaoui : C'est un groupe abordable pour notre équipe nationale. Je pense que c'est le cas pour l'ensemble des grosses cylindrées du continent. Avec le passage à 24 équipes et la formule adaptée pour le tirage au sort, les sélections huppées, sauf surprise, vont passer au second tour. Le tournoi débutera réellement à partir des huitièmes de finale. Donc, il n'y a rien à craindre pour l'Algérie durant la phase des poules.
L'EN, tenant du titre, est le favori numéro un du tournoi. Pensez-vous que c'est un avantage ou plutôt une pression supplémentaire ?
Être désigné favori par l'ensemble des techniciens est une bonne chose en soi. Cela veut dire que tout le monde reconnaît la valeur de l'équipe nationale, la respecte et la craint. Cela donne de la confiance aux joueurs. Cependant, il ne faut pas que cette confiant soit excessive au point de faire perdre au groupe sa concentration, sa motivations et sa détermination. Cela passe par un travail psychologique. À ce niveau, je pense que le staff technique sait très bien comment gérer la situation et préparer son équipe dans ce sens. L'Algérie sera l'équipe à battre au Cameroun, c'est certain.
Pensez-vous que ça sera plus difficile ou plus abordable au Cameroun qu'en Egypte ?
Honnêtement, je pense que ça sera plus difficile. En Egypte, l'environnement était plus ou moins favorable. Le niveau de préparation au Qatar a permis à l'équipe de s'adapter au climat. Par ailleurs, l'élimination du pays organisateur et du Maroc dès les huitièmes de finale a dégagé un peu plus la route vers la finale. Au Cameroun, les choses seront différentes, je pense. Cela dit, j'ai confiance en notre équipe nationale et en notre sélectionneur. C'est un homme prévoyant, qui se prépare à toutes les éventualités. Il envisage toujours les solutions qu'il faut pour faire face aux difficultés qui risquent de se présenter.
Où se situent les craintes au juste ?
Ce qui me dérange le plus dans ce tournoi, c'est le fait qu'il arrive juste après les éliminatoires du mondial et à cinq mois seulement de la phase finale de la coupe du monde. Sur un plan émotionnel et psychologique, ça peut perturber l'ensemble des équipes. Le rendement des différentes sélections dépendra des résultats des éliminatoires, qu'elles soient qualifiées ou non. Il faut un travail psychologique pour pouvoir gérer cet aspect.
Votre pronostic ?
Je suis convaincu que l'Algérie va réaliser un bon parcours et que l'équipe va défendre son titre comme il se doit. Après, dans un tournoi final, tout peut arriver. La compétitivité sera au rendez-vous. Les grandes nations du football continentales, notamment le pays organisateur, vont se préparer convenablement pour essayer de remporter le titre.
Une question concernant les éliminatoires du mondial. L'Algérie jouera ses trois matchs en déplacement à Marrakech. Les stades de ses futurs adversaires, à savoir le Burkina Faso, le Djibouti et le Niger, n'étant pas homologués. Pensez-vous que c'est un avantage ou un inconvénient ?
Même si l'environnement peut s'avérer hostile, à cause du climat actuellement tendu entre l'Algérie et le Maroc, je pense que c'est plutôt un avantage. Il y a la proximité et les conditions climatiques qui jouent en notre faveur. Par ailleurs, mieux vaut jouer au Maroc sur une bonne pelouse, que de se déplacer dans ces pays. De toute manière, il faut se mettre en tête qu'on joue à l'extérieur.
M. S. N.