
Un réseau criminel transfrontalier spécialisé dans le trafic de drogues dures et la traite humaine vient d’être neutralisé par les services spécialisés de la police dans la capitale. Cette bande criminelle, qui activait sur l’axe Niger, In Guezzam, Ghardaïa, Boufarik jusqu’à la capitale, son champ d’activité privilégié, est composée de 14 membres, dont trois Algériens et 10 ressortissants subsahariens.
Le chef adjoint de la section de lutte contre le trafic des stupéfiants à la Division centre de la police judiciaire de la sûreté de wilaya d’Alger (SWPJ), le lieutenant Ouleha Hadj Nacer, a précisé, jeudi dernier, que les investigations lancées, suite à un travail de renseignement, ont duré plus de 2 mois, pour mettre hors d’état de nuire ce réseau. «Le réseau était structuré et adoptait un mode opératoire afin de tromper la vigilance et le contrôle des services de sécurité. Des membres se déplaçaient avec des habits de femmes à savoir hidjabs et foulards. Ils se maquillaient même pour se faire passer pour des femmes. Ils étaient chargés du transport des capsules de drogue dure de type cocaïne et héroïne pour les fournisseurs dans la capitale», précise l’officier.
Des chauffeurs clandestins de véhicules touristiques assuraient le transport des membres du réseau jusqu’à la capitale, évitant le déplacement à bord de bus ou de transports en commun, afin d’éviter les contrôles routiers. Une fois la marchandise livrée, les capsules de drogue dure sont mélangées à des produits pharmaceutiques, notamment des comprimés Expanadol, Paracétamol, pour augmenter le poids et la commercialiser comme «drogue pure» alors qu’il s’agit de la «Tchoutchna».
Selon les enquêteurs, le gramme de drogue dure est cédé à 18.000 DA pour la cocaïne et 8.000 DA pour l’héroïne. Le réseau procédait également à «l’offre» d’une dose gratuite à tout consommateur qui attire de nouveaux «clients». Piégés, ils deviennent des dealers au profit de ce réseau, précise l’officier. Les investigations ont permis l’identification et l’arrestation des membres du réseau et la localisation du dépôt et du laboratoire clandestin de la bande criminelle. Soumis à des examens médicaux au niveau du CHU Mustapha-Pacha, l’imagerie a confirmé l’existence de capsules dans les estomacs des mules (transporteurs) dont certains ont subi des interventions chirurgicales pour les extraire. En effet, afin de garantir l’acheminement de la drogue en toute sécurité, «les mules» avalent les capsules. Arrivés à leur destination, ils évacuent les capsules par l’anus, à l’aide de laxatifs.
De l’»offre» à l’overdose
La quantité saisie est estimée à 780 grammes d’héroïne, 670 grammes de cocaïne , 50 g de résine de cannabis, deux véhicules touristiques, 13 téléphones portables ainsi qu’une somme d’argent d’un montant de 86.000 DA et 100 euros ainsi que des produits pharmaceutiques et un matinée utilisé dans le mélange et la préparation de la «Tchoutchna».
L’enquête a également démontré qu’il ne s’agit pas seulement d’un réseau de narcotrafic mais également spécialisé dans la traite humaine, à travers le transport de migrants clandestins vers l’Algérie, pour les exploiter dans les réseaux de mendicité, dans les chantiers et aussi comme «mules» dans les réseaux du narcotrafic.
Les mis en cause ont été présentés devant le parquet du tribunal d’Hussein Dey, pour trafic de drogue d’une manière dangereuse qui menace l’économie et la santé nationales, trafic de migrants dans le cadre d’un groupe criminel organisé, hébergement et transport de migrants clandestins. Après plusieurs heures d’auditions, le juge d’instruction a ordonné la mise sous mandat de dépôt de 13 mis en cause et un autre (un Algérien) sous contrôle judiciaire pour hébergement et recrutement sans autorisation d’étrangers. La «Tchoutchna» fait ravage aujourd’hui. Des jeunes consommateurs ont trouvé la mort suite à des overdoses dans des quartiers populaires à l’instar de Bab El Oued. La SWPJ d’Alger a tracé un plan d’action qui s’articule sur les descentes dans les fiefs de la délinquance et le renforcement du travail de renseignement. Plusieurs réseaux de trafic de psychotropes notamment ont été démantelés et de grandes saisies de drogue opérées.
Neila Benrahal
Des chauffeurs clandestins de véhicules touristiques assuraient le transport des membres du réseau jusqu’à la capitale, évitant le déplacement à bord de bus ou de transports en commun, afin d’éviter les contrôles routiers. Une fois la marchandise livrée, les capsules de drogue dure sont mélangées à des produits pharmaceutiques, notamment des comprimés Expanadol, Paracétamol, pour augmenter le poids et la commercialiser comme «drogue pure» alors qu’il s’agit de la «Tchoutchna».
Selon les enquêteurs, le gramme de drogue dure est cédé à 18.000 DA pour la cocaïne et 8.000 DA pour l’héroïne. Le réseau procédait également à «l’offre» d’une dose gratuite à tout consommateur qui attire de nouveaux «clients». Piégés, ils deviennent des dealers au profit de ce réseau, précise l’officier. Les investigations ont permis l’identification et l’arrestation des membres du réseau et la localisation du dépôt et du laboratoire clandestin de la bande criminelle. Soumis à des examens médicaux au niveau du CHU Mustapha-Pacha, l’imagerie a confirmé l’existence de capsules dans les estomacs des mules (transporteurs) dont certains ont subi des interventions chirurgicales pour les extraire. En effet, afin de garantir l’acheminement de la drogue en toute sécurité, «les mules» avalent les capsules. Arrivés à leur destination, ils évacuent les capsules par l’anus, à l’aide de laxatifs.
De l’»offre» à l’overdose
La quantité saisie est estimée à 780 grammes d’héroïne, 670 grammes de cocaïne , 50 g de résine de cannabis, deux véhicules touristiques, 13 téléphones portables ainsi qu’une somme d’argent d’un montant de 86.000 DA et 100 euros ainsi que des produits pharmaceutiques et un matinée utilisé dans le mélange et la préparation de la «Tchoutchna».
L’enquête a également démontré qu’il ne s’agit pas seulement d’un réseau de narcotrafic mais également spécialisé dans la traite humaine, à travers le transport de migrants clandestins vers l’Algérie, pour les exploiter dans les réseaux de mendicité, dans les chantiers et aussi comme «mules» dans les réseaux du narcotrafic.
Les mis en cause ont été présentés devant le parquet du tribunal d’Hussein Dey, pour trafic de drogue d’une manière dangereuse qui menace l’économie et la santé nationales, trafic de migrants dans le cadre d’un groupe criminel organisé, hébergement et transport de migrants clandestins. Après plusieurs heures d’auditions, le juge d’instruction a ordonné la mise sous mandat de dépôt de 13 mis en cause et un autre (un Algérien) sous contrôle judiciaire pour hébergement et recrutement sans autorisation d’étrangers. La «Tchoutchna» fait ravage aujourd’hui. Des jeunes consommateurs ont trouvé la mort suite à des overdoses dans des quartiers populaires à l’instar de Bab El Oued. La SWPJ d’Alger a tracé un plan d’action qui s’articule sur les descentes dans les fiefs de la délinquance et le renforcement du travail de renseignement. Plusieurs réseaux de trafic de psychotropes notamment ont été démantelés et de grandes saisies de drogue opérées.
Neila Benrahal