
Les trottoirs, c’est conçu d’abord et exclusivement pour les piétons !
Le principe, c’est de leur permettre de se déplacer à leur aise, sans être obligés d’emprunter la chaussée, réservée quant à elle aux véhicules motorisés.
Pour ce qui est d’Alger, le règlement urbanistique et sanitaire est on ne peut plus clair à ce sujet : il stipule, dans ses articles 25 et 26 (Chapitre III - Occupation de la voie publique) : «Toute occupation de la voie publique est interdite, sans autorisation exceptionnelle de l’administration communale» (art.25) ; «Cette autorisation sera donnée après enquête et seulement sur des trottoirs dépassant 2 mètres de largeur» (art. 26). Dès lors, sous l’angle historique, on a pu noter que c’est ultérieurement, autrement dit bien des années après, que des parcelles de trottoirs ont été prévues pour accueillir, par exemple, les terrasses de café et de salon de thé. Il y a néanmoins à redire dans ce décor d'ensemble. Comme par exemple cette fâcheuse propension, chez certains gérants de café et salons, à accaparer plus de trottoir que ne l’autorisent les règles conventionnelles de l’urbanité et du vivre ensemble. A fortiori, sous l’angle réglementaire, les articles 25 et 26 - cités plus haut - du règlement urbanistique et sanitaire de la wilaya d’Alger. Cela peut être constaté sur le terrain, autrement dit sans devoir en arriver à vérifier s’il y a eu conformité ou non aux cahiers des charges y afférents.
En tout état de cause, cela donne à constater, en certains endroits de la capitale, l’existence de trottoirs certes tout aussi larges que ceux des Champs-Elysées à Paris.
Mais à constater aussi, par endroits, que ces mêmes trottoirs se trouvent fortement rétrécis, voire presque obstrués par les débordements incongrus des terrasses évoquées plus haut, particulièrement celles qui se trouvent sur la rue Abdelkrim Khattabi, qui va de la place Maurice Audin à la Grande Poste. Exemple frappant parmi tant d’autres, cette estrade installée non loin de la Brasserie des facultés, face à l’université d’Alger centre ; ou bien cette charpente de toiture de terrasse de café qui actuellement se trouve aussi au niveau de l’Université. On ne peut, en effet, que se sentir interpellé par le débordement outrancier des terrasses en question, lesquelles, depuis peu, occupent davantage le trottoir et cela, au point de diminuer sensiblement les «couloirs» de passage piétonnier et rendre, de ce fait, plus difficile le déplacement des habitants de la capitale.
Un peu de bons sens suffirait pourtant à remettre les choses en place. Autrement dit à faire revenir l'étendue de ces terrasses à de plus justes proportions. En se basant sur la réglementation, d’une part, en sensibilisant les commerçants concernés d’autre part.
N'oublions pas que tout débordement non autorisé sur le trottoir, soit-il dû à un dépôt interdit d'immondices, de gravas et aussi de tables et de chaises, est un acte prévu et puni par la réglementation en vigueur.
Kamel Bouslama